“Courage, mon amour !”, la délicatesse selon Troy Von Balthazar

“Lorsque je fais taire le monde extérieur/Le monde intérieur s’allume/Là est la musique/Ici se trouve une chanson infinie.” Comme il le dit lui-même en français sur une chanson bilingue de Courage, mon amour !, le chanteur américain Troy Von...

“Courage, mon amour !”, la délicatesse selon Troy Von Balthazar

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“Lorsque je fais taire le monde extérieur/Le monde intérieur s’allume/Là est la musique/Ici se trouve une chanson infinie.” Comme il le dit lui-même en français sur une chanson bilingue de Courage, mon amour !, le chanteur américain Troy Von Balthazar compose en autarcie, s’abstrayant de la réalité pour mieux construire son univers singulier.

Ça fait déjà vingt ans que le leader de Chokebore – le groupe qui l’a révélé – livre en solo des collections de fulgurances lo-fi. Sur tous ses albums, les morceaux bouleversent parce que leur auteur ne semble jamais tricher, ni avec lui ni avec nous. Dans son studio caché dans la Creuse, que l’on imagine rempli d’instruments ayant beaucoup de caractère, Troy Von Balthazar opère en marge de la production pop contemporaine. Pas ici de son compressé à l’extrême ou d’écriture formatée.

Le natif d’Hawaii semble transposer de la manière la plus authentique possible ce qu’il a griffonné librement dans ses carnets. Il suffit d’écouter une esquisse d’autoportrait – What I Like (about Me) – pour comprendre combien il s’épanouit dans cette suite d’enregistrements maison. Proche dans l’esprit d’Elliott Smith ou de l’art brut d’un Daniel Johnston, il préférera toujours mettre en valeur les émotions plutôt que de courir après la perfection.

Des histoires modernes d’amour et de solitude

Cette tendance au naturel ne l’empêche pas d’avoir de l’imagination et de chercher, pour chacune de ses chansons sentimentales, les arrangements adéquats, ceux qui sauront au mieux porter sa voix déchirante et véhiculer ses mélodies mélancoliques. Ainsi, en ouverture, la complainte Black Black débute comme de l’indie folk à guitare intimiste avant que son compositeur ne change ses plans en plein milieu pour se mettre au piano.

Homme-orchestre, Balthazar n’a besoin de personne pour occuper l’espace sonore de son inspiration poétique. Mr. Cohen, merveille d’hommage au grand Leonard – qu’il a connu car il est ami avec Lorca, fille de la légende canadienne –, plane très haut et ses paroles restent longtemps en tête (“Hallelujah/California/Smile like a buddha”).

Artiste culte, Troy mériterait de voir son fan club envahi par celles et ceux qui aiment les sensations fortes. Car, seul dans son repaire, il explique des histoires modernes, d’amour et de solitude, qui peuvent causer à tout le monde. “Your email saved me”, chante-t-il sur End Crazy, dernière merveille d’un disque qui donne effectivement du courage et de l’amour.

Courage, mon amour ! (Vicious Circle/L’Autre Distribution)