Covid-19: À l'étranger, on sait reconnaître un échec... en France, cherchez l'erreur

POLITIQUE - Angela Merkel n’y est pas allée par quatre chemins. “Une erreur doit être appelée une erreur”, s’est franchement excusée la chancelière allemande ce mercredi 24 mars en confirmant l’abandon de son projet, vivement critiqué, visant...

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POLITIQUE - Angela Merkel n’y est pas allée par quatre chemins. “Une erreur doit être appelée une erreur”, s’est franchement excusée la chancelière allemande ce mercredi 24 mars en confirmant l’abandon de son projet, vivement critiqué, visant à durcir les règles sanitaires anti-Covid pour le long week-end de Pâques. Et de poursuivre son acte de contrition: “Je sais que cette proposition a provoqué une incertitude supplémentaire, je le regrette profondément et pour cela je demande pardon à tous les citoyens”, a-t-elle ajouté lors de son allocution. Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, d’autres dirigeants européens ont également fait leur mea culpa pour leur gestion de la crise sanitaire. Mais en France, l’exercice paraît moins évident.  

Au moment d’annoncer fin janvier que le Royaume-Uni venait de franchir la barre symbolique des 100.000 décès dus au coronavirus, soit le bilan le plus lourd en Europe, Boris Johnson, visage fermé et tête baissée, s’est dit “profondément désolé pour chaque vie perdue”. “En tant que Premier ministre, j’assume l’entière responsabilité de tout ce que le gouvernement a fait”, a-t-il poursuivi. Fin février, le Premier ministre britannique a également reconnu une erreur de stratégie sanitaire fondée “dans les 1ers temps” sur une “hypothèse erronée” du monde de contamination. Il faut dire qu’un an plus tôt, Boris Johnson se vantait de n’avoir pas l’intention d’arrêter de serrer des mains, notamment lors des visites dans les hôpitaux.

“Nous pensions pouvoir maîtriser le virus. Idéalement, nous en étions loin”, a concédé lui aussi le nouveau président de la Confédération suisse. Guy Parmelin a reconnu début janvier n’avoir pas cru à l’arrivée d’une deuxième vague de contaminations. “Entre juillet et septembre, nous avons sous-estimé la situation”, a-t-il admis. Membre de l’UDC, parti populiste très droitier longtemps opposé à des mesures restrictives, Guy Parmelin a évoqué sur la télé suisse une “erreur d’appréciation” qui a conduit les autorités locales à s’adapter “en catastrophe”, tout en pointant l’erreur similaire “de très nombreux pays”.

En France, c’est du bout des lèvres qu’Emmanuel Macron admis des erreurs, sans toutefois prononcer le mot face caméra. “Comme vous, j’ai vu des ratés, des lenteurs”, disait-il lors de son allocution télévisée du 13 avril 2020, prenant soin de ne pas s’associer personnellement aux erreurs constatées. Mais c’est surtout sa sortie, fin janvier 2021, fustigeant la “traque incessante de l’erreur” menée par “66 millions de procureurs”, qui a marqué les esprits. Des propos cinglants très éloignés, sur le fond et la forme, du “pardon” demandé par Angela Merkel à “tous les citoyens”.

Hors caméra, le chef de l’État a tout de même admis une “erreur”, antérieure à la crise sanitaire, au sujet de la réforme du système de santé engagée en début de quinquennat qui “ne portait pas assez de sens”, a-t-il déclaré le 15 mai 2020. Face à la colère du personnel soignant de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, il fait son mea culpa en se disant “convaincu qu’on était en train de changer les choses. C’est très cruel pour moi-même”, a-t-il confessé. 

“On a pensé que le vaccin mettrait du temps à décoller. (…) Et donc, on a sans doute moins rêvé aux étoiles que certains autres. Et je pense que ça doit être une leçon pour nous-mêmes. On a eu tort de manquer d’ambition”, a estimé Emmanuel Macron face à Nikos Aliagas, qui l’a interrogé cette semaine pour la chaîne grecque ERT. Mais par ce “On”, Emmanuel Macron désigne l’Union européenne, alors qu’il se montrait lui-même très pessimiste sur les chances de voir un candidat vaccin homologué fin 2020.  

Interrogé mi-octobre sur l’application de traçage des cas contacts “StopCovid”, plutôt que de reprendre le constat et les mots de Gilles Bouleau (TF1) parlant d’“un échec cuisant”, Emmanuel Macron a préféré dire que “cela n’a pas marché”, confirmant ainsi son manque d’appétence à admettre, sans faux-fuyant, des erreurs.

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