Covid-19: avant le début du déconfinement, des courbes et cartes pour faire le point
SCIENCE - Entrevoir le bout du tunnel alors que la descente commence à peine. C’est ce que prépare Emmanuel Macron, qui devrait présenter aux Français un plan de déconfinement progressif ce vendredi 30 avril.Comme le rappellent les membres...
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SCIENCE - Entrevoir le bout du tunnel alors que la descente commence à peine. C’est ce que prépare Emmanuel Macron, qui devrait présenter aux Français un plan de déconfinement progressif ce vendredi 30 avril.
Comme le rappellent les membres du gouvernement depuis des jours, ces perspectives seront certainement soumises à l’évolution de l’épidémie de Covid-19. Pour l’instant, les indicateurs sur l’ensemble de la France sont tous à la baisse, et ce depuis plus de deux semaines, ce qui est une bonne chose. Pour autant, cette décroissance des courbes est plus lente que lors des deux précédents confinements nationaux.
La situation est fragile et l’impact d’un déconfinement sur la propagation du coronavirus incertaine. Surtout que le nombre de cas repart ces derniers jours à la hausse dans certains départements, comme la Haute-Loire, la Haute-Marne ou la Côte-d’Or.
Pour bien se rendre compte de la situation, Le HuffPost vous propose plusieurs courbes et cartes du Covid-19 permettant de vérifier l’évolution des différents indicateurs à l’échelle nationale et départementale. Ces éléments interactifs sont mis à jour en temps réel, quotidiennement.
Les courbes globales du Covid-19 en France
Ce 1er graphique permet de voir rapidement l’évolution de la situation dans les différents indicateurs suivis par le gouvernement, à l’échelle nationale.
Voici une description des principaux indicateurs suivis:
- Taux d’incidence: c’est le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.
- Taux de positivité: c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de “contrôler” le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés sont positifs, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses.
- Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19: C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais: il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage: il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines.
- Entrées en réanimation et nouvelles hospitalisations: moyenne lissée sur 7 jours des personnes entrant à l’hôpital
- Décès à l’hôpital: Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.
- R effectif: cet indicateur représente le “taux de reproduction du virus” réel, c’est-à-dire le nombre de personnes infectées par un cas contagieux. Il est calculé par des épidémiologistes et a lui aussi un délai important.
Ce second graphique à l’échelle nationale représente la croissance ou la décroissance des trois indicateurs principaux: l’incidence, le nombre de personnes hospitalisées et les lits de réanimations occupés. Le pourcentage indique l’évolution par rapport à la situation 7 jours plus tôt.
Après un chamboulement des chiffres à cause du lundi de Pâques férié, les données de ces derniers jours viennent confirmer que la tendance est à la baisse, tant pour l’incidence que les hospitalisations et arrivées en réanimation. Seul le taux de positivité est stabilisé, de même que le nombre de décès (qui n’a pas explosé comme lors des précédentes vagues).
Mais de manière générale, la baisse n’est pas aussi forte qu’on pourrait l’espérer. Il sera donc important de vérifier l’évolution des courbes d’ici aux 1ères étapes du déconfinement et, bien sûr, après. Avec un R effectif (combien de personnes sont contaminées par un cas positif) de 0,96, il suffit d’un rien pour que l’épidémie reparte à la hausse.
Quelle différence avec les départements confinés plus tôt?
L’état de la situation au niveau national est utile, mais il est parfois nécessaire de plonger à un niveau départemental pour mieux cerner l’évolution de l’épidémie. Les cartes et graphiques plus bas permettent d’analyser en détail l’évolution de la situation sanitaire par département.
Avant cela, il peut être intéressant de tenter de comparer les départements où le confinement a été décidé plus tôt, le 20 mars, et le reste de la France métropolitaine. Le graphique ci-dessous montre la croissance ou décroissance, en pourcentage par rapport aux chiffres une semaine plus tôt, des différents indicateurs dans ces deux groupes de territoires.
Si l’on distingue une différence, il faut faire bien attention à ne rien surinterpréter. De nombreux éléments peuvent rentrer en compte. De plus, l’évolution de certains indicateurs (notamment les réanimations) peut être très importante d’un jour sur l’autre dans certains départements peu touchés.
Pour regarder plus en détail les données départementales, voici d’autres graphiques et cartes.
Cartes du taux d’incidence par département
Les deux cartes ci-dessous permettent de résumer la situation du dépistage dans chaque département. La 1ère est coloriée en fonction du taux d’incidence actuel. La seconde est coloriée en fonction de l’évolution de ce taux sur 7 jours.
On y voit notamment que le nombre de cas détecté baisse dans l’écrasante majorité des départements, mais que la situation est plus inquiétante dans certains, comme la Haute-Loire, la Haute-Marne ou la Côte-d’Or.
Pour des raisons techniques, les territoires ultra-marins ne peuvent être affichés, mais sont tous disponibles dans nos graphiques plus bas.
Cartes des hospitalisations et réanimations
Les deux cartes ci-dessous sont similaires, mais se concentrent sur les indicateurs hospitaliers liés au Covid-19. La 1ère carte est coloriée en fonction du taux d’occupation des services de réanimation. 100% correspond au nombre de lits maximal théorique, sans compter les nouveaux lits créés depuis le début de la crise sanitaire. La seconde carte montre l’évolution du nombre de personnes en réanimation sur une semaine.
Incidence, positivité, hospitalisations et réanimations par département
Il peut également être utile de regarder en détail l’évolution des courbes des différents indicateurs. Vous pouvez accéder à tous ces chiffres en tapant le nom de votre département sur un des deux graphiques suivants et de choisir l’indicateur à observer. Vous pouvez comparer jusqu’à 5 départements.
Ce dernier graphique permet lui de regarder l’évolution, en pourcentage, de ces indicateurs par département. Si la courbe est au-dessus de la ligne rouge horizontale, l’épidémie est en croissance sur les 7 derniers jours, sinon elle décroît.
À voir également sur Le HuffPost: Ce graphique commenté rappelle comment le Covid-19 a écrasé toute la planète en 2020