Covid-19: Castex et Véran détaillent et défendent leur stratégie vaccinale critiquée
POLITIQUE - Il était urgent d’intervenir sur le sujet. Selon le sondage YouGov exclusif que nous publions ce 7 janvier, 7 Français sur 10 estiment que la campagne vaccinale française est “ratée”. À la traîne par rapport à ses voisins européens...
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POLITIQUE - Il était urgent d’intervenir sur le sujet. Selon le sondage YouGov exclusif que nous publions ce 7 janvier, 7 Français sur 10 estiment que la campagne vaccinale française est “ratée”. À la traîne par rapport à ses voisins européens et aux autres pays du monde sur sa stratégie de vaccination, la France n’avait réalisé qu’un peu plus de 500 vaccins au 1er janvier quand la Grande-Bretagne dépassait le million de doses injectées.
Sous le feu des critiques, Jean Castex était plus qu’attendu sur le sujet lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi 7 janvier à Paris. En duo avec le ministre de la Santé, Olivier Véran, le Premier ministre a défendu point par point sa stratégie et les deux hommes ont annoncé une accélération “dès le mois de janvier”.
“Nous devons aller plus vite”
“Nous devons aller plus vite”, a concédé Jean Castex en ouverture. ”Tous ceux qui le souhaitent doivent pouvoir avoir le vaccin, je parle des volontaires”, a-t-il expliqué, semblant marcher sur deux jambes: celle de l’accélération pour celles et ceux qui la réclament et celle de la pédagogie et du ton rassurant, “sans confondre vitesse et précipitation”, à l’égard de ceux qui doutent encore, 56% de Français selon notre enquête Yougov.
Les deux ministres ont alors joué une communication à deux pas. D’un côté, Castex, le ton rassurant et ironisant sur les critiques dont il fait l’objet de toutes parts: “Il y aura des ratés et je ne doute pas qu’ils ne seront pas passés sous silence”. De l’autre, un Véran très pédago allant jusqu’à détailler chaque étape de la vaccination “en haut de l’épaule” et dévoilant l’intégralité du questionnaire qui sera soumis aux plus de 75 ans qui pourront se faire vacciner dès le 18 janvier.
Les plus de 75 ans éligibles dès le 18 janvier
C’est l’annonce phare de cette prise de parole: au-delà des résidents d’Ehpad, des personnes les plus à risques et des soignants de plus de 50 ans qui ont commencé à recevoir la première dose en janvier, la population de plus de 75 ans y sera aussi intégrée dès le 18 janvier. “Nous avançons la phase 2 qui ne devait démarrer qu’en février”, ont-ils expliqué, quatre jours après la “colère” d’Emmanuel Macron sur la trop lente mise en place du vaccin.
“D’ici fin janvier, au moins 1 million de personnes” auront reçu cette première dose, s’est avancé le Premier ministre, sans s’aventurer à donner un chiffre à l’été, après une cacophonie gouvernementale sur le sujet au cours des derniers jours où personne n’avançait le même nombre. “200 millions de vaccins seront livrés en 2021″, a-t-il néanmoins promis, assurant, sous le regard de la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher, que les “vaccins les plus prometteurs sont en précommande”, sous réserve de leur vérification par les autorités sanitaires. “Nous avons pris les mesures pour ne pas être en pénurie”, a conclu le Premier ministre, sûr de lui.
“1 million de doses disponibles en janvier”
“C’est bien, c’est mieux, mais nous souhaitons aller plus loin, plus fort et plus vite”, a abondé Véran à côté de lui, annonçant que “les autorités sanitaires françaises viennent de valider de décaler la deuxième dose à six semaines après la première, et non pas à trois semaines”. Une mesure qui permet à l’exécutif d’obtenir “plus de doses”, plus rapidement. “Nous disposons d’un million de doses en janvier, nous en recevrons 500.000 par semaine en février et le double en mars”, a promis le ministre de la Santé, souriant et jovial. “Comme les autres pays européens”, a ajouté crânement Jean Castex qui n’a que peu goûté au bal des critiques “parfois outrancières” entendues depuis une semaine.
″J’en appelle à la sérénité, je demande que cessent les polémiques stériles”, a-t-il lancé, le ton plus haut qu’à l’accoutumée. “Nos concitoyens sont déjà fatigués et à fleur de peau par cette crise qui dure depuis dix mois”, a-t-il lancé gravement.
Véran en chantre de la raison
“Le vaccin est sûr, des millions d’humains se sont fait vacciner de par le monde. Nous voulons tout permettre pour vous faire vacciner dans de bonnes conditions”, a insisté Olivier Véran, se faisant le chantre de la raison et de la confiance face aux questions de la presse sur les risques d’un décalage de la seconde dose. “Vous ne pensez tout de même pas que je vous dirais cela si ce n’était pas sûr et efficace?”, a-t-il lancé, mordant.
“Nous voulons répondre à ceux qui veulent le vaccin, c’est notre objectif, et susciter le plus d’adhésion possible, pas seulement logistique, mais aussi psychologique, car la stratégie repose sur l’adhésion”, a précisé Jean Castex qui explique la lenteur des premiers jours par “un impératif sanitaire et éthique”, visant à rassurer les réticents. Et toujours l’ironie pour s’en sortir: “Si à chaque fois qu’il y a des polémiques on suscite des envies, c’est effectivement très heureux”. “Il y a une forme d’appétit qui me réjouit, on va leur donner satisfaction”. Une promesse en forme de dernière chance qui ne supporterait pas d’autres couacs.
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