Covid-19: Comment le "tourisme vaccinal" se développe à travers le monde
CORONAVIRUS - Partir en voyage dans l’espoir de se faire vacciner plus tôt que prévu. C’est du déjà-vu dans certains États américains et un nouveau concept touristique dans le viseur de Cuba ou des Émirats arabes unis, ainsi que de plusieurs...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
CORONAVIRUS - Partir en voyage dans l’espoir de se faire vacciner plus tôt que prévu. C’est du déjà-vu dans certains États américains et un nouveau concept touristique dans le viseur de Cuba ou des Émirats arabes unis, ainsi que de plusieurs agences de voyages et conciergeries de luxe à travers le monde.
Cela en toute transparence et au risque de court-circuiter la chaîne et la stratégie de vaccination mises en place par les autorités pour lutter le plus efficacement possible contre les décès liés au Covid-19, alors que le nombre de doses disponibles est encore peu important.
La Floride contrainte de réagir
Le phénomène est déjà constaté depuis plusieurs semaines aux États-Unis, où la vaccination s’organise État par État. Dans le New Jersey, les fumeurs font, par exemple, partie des personnes à vacciner en priorité. En Floride, le vaccin est proposé gratuitement et sans condition aux plus de 65 ans, créant un appel d’air pour les Américains disposant d’une résidence secondaire ou même de riches étrangers venus se faire vacciner.
Plusieurs médias américains, comme la chaîne locale NBC South Florida, se sont fait l’écho de touristes canadiens, brésiliens ou encore argentins rencontrés et parfois interrogés dans les files d’attente des centres de vaccination, notamment dans celles de la chaîne de supermarchés Publix Super Markets qui a signé un partenariat avec l’État.
“Nous recevons des demandes de clients prêts à prendre l’avion pour la Floride, s’ils ont un rendez-vous garanti, puis à rentrer chez eux dans la journée même”, avait même expliqué à la mi-janvier au Wall Street Journal, la vice-présidente d’une société de jet privé basée à Toronto au Canada.
Selon le quotidien britannique The Guardian, près de 50.000 doses ont été injectées à des touristes ou des résidents secondaires de plus de 65 ans en Floride. Un chiffre qui peut paraître marginal (3,5% du total à la fin du mois de janvier) mais qui a poussé le gouverneur républicain, Ron DeSantis, et le maire de Miami, Francis Suarez, à demander le renforcement des contrôles dans les centres de vaccination, plusieurs administrés s’étant plaints de ne pas réussir à prendre rendez-vous.
Depuis le 21 janvier, il faut désormais fournir une carte d’identité ou des factures justifiant d’au moins trois mois de présence annuelle en Floride pour s’inscrire dans un centre. Une mesure qui n’empêchera pas les seniors canadiens résidant plusieurs mois en Floride pendant les mois d’hiver de se faire vacciner, selon les habitants interrogés par CBC.
Des prémices ailleurs dans le monde
Au niveau international, le concept de “tourisme vaccinal” -qui peut s’apparenter à ce qui existe déjà pour les implants mammaires ou capillaires- est né en Inde, via l’agence Gem Tours & Travels, qui en revendique d’ailleurs la création. Elle proposait, dès la fin novembre, de réserver des séjours de 4 jours de Bombay à New York pour les Indiens disposant d’un visa américain valide de 10 ans. Le tout pour la somme affichée de 2000 dollars (près de 1700 euros), selon les médias locaux, qui précisaient que la démarche était condamnée sur place par les instances représentatives du tourisme.
Depuis, l’Inde a lancé, le 16 janvier, sa campagne de vaccination et prévoit d’immuniser 300 millions de personnes d’ici à juillet. Mais certaines tranches de la population sont prioritaires. Ainsi les personnes les plus vulnérables et les plus exposées à la maladie, dont les 30 millions de soignants du pays, seront vaccinées en priorité. Suivront ensuite d’ici à la fin de l’année 2021 les plus de 50 ans, soit pas moins de 260 millions de personnes.
Mais pour les autres, certains tour-opérateurs du pays, comme Gem Tours & Travels ou Zenith Holidays proposent déjà de s’enregistrer pour des formules “tout compris” pour les États-Unis, le Royaume-Uni ou la Russie. Dans l’offre: les billets d’avion, l’hébergement, parfois une petite visite culturelle et donc la vaccination. Les agences proposent de rester sur place (de 3 à 12 semaines actuellement) pour recevoir la seconde ou de faire le voyage en deux fois, via la même offre, explique le journal indien en langue anglaise The Print.
Des séjours de luxe pour se faire vacciner aux Émirats?
Depuis le Royaume-Uni cette fois, la très select conciergerie de luxe, “Knightsbridge Circle”, assure avoir d’ores et déjà conclu un partenariat avec les Émirats arabes unis pour que ses membres puissent partir -la plupart en jet privé et grâce aux dérogations faites pour les voyages d’affaires-, se faire injecter le vaccin chinois Sinopharm, administré depuis le 31 janvier dans l’État du golfe, explique The Guardian.
“C’est très excitant de dire que nous pouvons offrir le vaccin maintenant”, a déclaré le fondateur Stuart McNeill au Telegraph. C’est comme si nous étions les pionniers de ce nouveau programme de vaccins de luxe pour les voyages”. Le vaccin sera même “offert pour ces touristes”, a assuré aux journaux britanniques le porte-parole du club, dont l’adhésion annuelle est tout de même fixée à 25.000 livres (près de 22.000 euros). Le club n’a en revanche pas reçu l’autorisation pour le vaccin américano-allemand Pfizer/BioNTech réservé, lui, à la population du pays.
Cuba promet de vacciner les touristes volontaires dès le mois de mars
Le vaccin, Cuba en a même fait un nouvel argument touristique. Dans un spot publicitaire diffusé le 23 janvier sur la télévision vénézuélienne TeleSUR TV, le directeur de l’Institut Finlay de La Havane, Vincente Vérez, invite les étrangers à programmer un voyage sur l’île des Caraïbes “dès le mois de mars” pour joindre l’utile à l’agréable en se faisant vacciner contre le Covid-19.
#ENVIDEO | Al menos 100 millones de vacunas contra la Covid-19, #Soberana02, tiene planeado producir #Cuba para este 2021 pic.twitter.com/6Ts1ybN3nL
— teleSUR TV (@teleSURtv) January 23, 2021
Les autorités cubaines prévoient déjà de produire “100 millions de doses” du vaccin Soberana 2, l’un des 4 vaccins actuellement en phase de test avancé à Cuba. Un chiffre suffisant pour vacciner la totalité des 11,3 millions d’habitants de l’île. Le vaccin sera gratuit mais pas obligatoire pour la population cubaine.
Cette production devrait donc permettre de vacciner les touristes qui le souhaiteraient. Cuba a également promis d’offrir des millions de doses de son précieux sérum au Vietnam, à l’Iran, au Venezuela ou encore à l’Inde. “La phase de production” a déjà commencé, avait précisé le docteur le docteur Vérez fin janvier. Même si le vaccin Soberana 2 n’a pas passé la dernière phase scientifique de sa recherche et les tests sur des milliers de volontaires et qu’il n’est donc pas encore homologué. Mais là-bas, on prépare déjà le tourisme de demain.
À voir également sur Le HuffPost: Le Royaume-Uni forme une armée de bénévoles pour vacciner à la chaîne