Covid-19: confinement ou non, Macron a un nouveau critère de décision, l'acceptabilité
Si en un an la gestion de la crise du Covid-19 par le Gouvernement a évolué, c’est bien sur le critère d’évaluation de cette crise que le changement est le plus net. En mars 2020, les yeux étaient rivés sur les seules courbes de progression...
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Si en un an la gestion de la crise du Covid-19 par le Gouvernement a évolué, c’est bien sur le critère d’évaluation de cette crise que le changement est le plus net. En mars 2020, les yeux étaient rivés sur les seules courbes de progression de la maladie, le tout sanitaire, et son corollaire le “quoi qu’il en coûte”, étaient alors les maîtres mots de l’action gouvernementale. Mais depuis plusieurs semaines maintenant, et alors que dans le monde médical des voix en faveur d’un troisième confinement se font de plus en plus entendre, l’attention de nos dirigeants semble comme happée par une nouvelle donnée, nouvelle matrice de la crise: l’acceptabilité.
Cette nouvelle clef d’analyse, plus complexe, aux paramètres multiples, naît d’abord de la nécessité: si le Gouvernement soumet toute nouvelle mesure à la question de l’acceptabilité, c’est évidemment qu’il en va de sa capacité à la faire respecter, et donc de son efficacité… mais peut-être aussi de sa survie.
La contestation face à des mesures contraignantes de plus en plus mal vécues par les populations n’est pas propre à la France: aux États-Unis, au Liban, en Israël, au Danemark, en Italie et de façon assez massive aux Pays-Bas, partout on assiste à l’organisation, parfois violente, de la remise en cause des choix arrêtés. En cela, la France ferait plutôt figure d’élève sage, surtout au regard de son turbulent passé récent, notamment au moment de la crise des Gilets Jaunes. Mais un bon élève que chacun sait capable de rebuffade.
En effet, notre pays a, de tout temps, été “un moteur à explosion” propice aux divisions, mais surtout aux révoltes et aux révolutions. En la matière notre Histoire, autant que notre imaginaire national est riche. Incontestablement, Emmanuel Macron est conscient de l’enjeu. Il sait que ce qui se joue ici n’est pas seulement du domaine du rationnel, du scientifique, du médical ou même de l’économie mais c’est l’instant historique.
Il sait que ce que doit craindre le Gouvernement n’est ni les appels à l’insurrection militaire d’un chanteur, ni un hashtag lancé sur les réseaux sociaux, ni l’ouverture de tel ou tel restaurateur, ni la menace d’occupation des amphithéâtres par les étudiants… ce qui menace le Gouvernement c’est que face à cela, rien ne se passe. Le Roi nu, soutenu ou relayé par personne -ni population civile ni forces de l’ordre. Le Souverain impuissant, spectateur de sa propre déchéance –contesté dans son autorité autant que dans sa légitimité.
Le risque, c’est qu’une seule décision mette le feu aux poudres, qu’elle permette la cristallisation, sur un événement, de deux tendances capables de s’enrichir et de s’appuyer l’une l’autre: une tendance générale et sociétale qui voit aujourd’hui l’individu refuser, par principe, à l’État le droit de porter atteinte à ses “droits, libertés et intérêts”; une tendance politique et propre aux circonstances de remise en cause de la crédibilité et du bien-fondé de la parole gouvernementale. Si celle-ci est, depuis plusieurs années déjà, très fragilisée dans le débat public, les déclarations gouvernementales depuis le début de la crise sanitaire, comme sur le sujet des masques, l’ont encore abîmées, peut-être pour certains de façon irrémédiable.
Tous les ingrédients d’une profonde remise en cause de la légitimité de l’État sont là. Ils peuvent être les ferments d’un basculement qui entraînerait tout sur son passage. Certes, le Gouvernement n’est pas entièrement responsable, comme il n’est pas entièrement innocent; certes aussi, de mémoire d’homme, une révolte n’a jamais soigné une maladie de même que les révolutions n’apportent que rarement de solutions aux crises qui les ont vu naître… mais de cela qui s’en soucie vraiment?
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