Covid-19: la courbe des cas est encore basse, mais elle n'a jamais augmenté aussi vite
SCIENCE - C’est un seuil bien connu que tout le monde aurait préféré ne jamais franchir à nouveau. Plus de 10.000 cas de Covid-19 ont été répertoriés sur le territoire, selon les derniers chiffres de Santé publique France publiés dimanche 18...
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SCIENCE - C’est un seuil bien connu que tout le monde aurait préféré ne jamais franchir à nouveau. Plus de 10.000 cas de Covid-19 ont été répertoriés sur le territoire, selon les derniers chiffres de Santé publique France publiés dimanche 18 juillet.
Mais le plus impressionnant (et inquiétant), c’est la forme de la courbe des cas, en clair, la vitesse de croissance de l’épidémie de coronavirus en France, boostée par un variant Delta bien plus contagieux que les précédentes souches.
En une semaine, le nombre de cas a augmenté de 82%. Cela veut dire que l’épidémie double de taille tous les 8 jours environ. Au pic de la seconde vague de l’automne 2020, il fallait plus de 10 jours pour que le nombre de cas double.
Le graphique ci-dessous, qui montre l’évolution en pourcentage du nombre de cas en une semaine, est assez éloquent. Jamais, depuis que le système de dépistage est véritablement efficace (lors de la 1ère vague, on testait très peu), une telle hausse n’avait été enregistrée. Et cela ne peut pas s’expliquer simplement par un fort dépistage, car le taux de positivité, lui aussi, augmente depuis plusieurs jours.
Une fois ce constat réalisé, restent plusieurs inconnues qui définiront l’avenir de cette 4e vague en France. D’abord, comment les choses vont-elles évoluer dans les jours et semaines à venir? Emmanuel Macron a choisi de parier sur un pass sanitaire très étendu pour pousser les Français à se faire vacciner et pour évincer les non-vaccinés (le combustible de cette 4e vague) hors des lieux à risque, des restaurants aux salles de cinéma.
En dehors des questions éthiques et politiques que pose cette décision, reste à savoir à quel point elle sera efficace. Surtout que sa mise en place se fera de manière progressive, avec des ajustements, comme l’a précisé ce lundi 19 juillet le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Il faudra comparer la situation avec le Royaume-Uni, qui a été touché plus d’un mois avant la France par la vague de variant Delta. Là-bas, alors que les dernières mesures viennent d’être levées, les cas continuent d’exploser, avec une hausse de 43% sur les 7 derniers jours.
Des hospitalisations déjà en hausse
La seconde inconnue, c’est de savoir à quel point cette hausse des cas va se transformer en formes graves nécessitant une hospitalisation, un passage en réanimation, voire entraîner un décès.
Quand on regarde les courbes des entrées à l’hôpital ou en réanimation, on voit poindre une toute petite hausse, comme on peut le constater dans le graphique ci-dessous qui résume l’état des principaux indicateurs de suivi de l’épidémie de Covid-19.
Mais si l’on regarde ici aussi l’évolution en termes de pourcentage, on voit que les entrées à l’hôpital sont en hausse de 54% sur 7 jours, soit un doublement tous les 11 jours environ. Les entrées en réanimation augmentent aussi, mais dans une proportion moindre.
Pour l’instant, le nombre de lits occupés baisse encore, car plus de personnes sortent guéries qu’il n’y a de nouveaux cas. Reste à savoir si c’est un changement structurel (personnes plus jeunes donc séjournant moins longtemps, par exemple), ou simplement dû au fait que la vague ne fait que commencer.
Depuis le début de l’épidémie, il y a un délai entre les cas et les hospitalisations (il faut environ 15 jours pour qu’une personne atteinte du Covid-19 développe une forme grave nécessitant une hospitalisation).
Pour autant, au Royaume-Uni, cela a mis un peu plus de temps et, surtout, la hausse a d’abord été plus faible, notamment grâce à la forte couverture vaccinale de la population la plus à risque.
Malheureusement, les hospitalisations ont fini par croître outre-Manche, et même de plus en plus rapidement ces derniers jours.
Quand on réalise la même comparaison pour la France, on voit que pour l’instant, la courbe des hospitalisations croît bien vite. Reste à voir si elle va grimper aussi vite que celle des cas. Reste également à voir si la courbe des entrées en réanimation va suivre le même chemin. Pour le moment, la hausse est là mais un peu moins nette, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous.
Pour que la vague de cas ne se transforme pas en vague hospitalière, il faudrait que le mur vaccinal soit efficace: en clair, que les personnes à risque, notamment les plus âgés, ne contractent pas le virus.
Or, si la couverture vaccinale est importante, elle n’est pas parfaite. Alors qu’au Royaume-Uni, plus de 90% des plus de 50 ans sont complètement vaccinés, ce n’est pas encore le cas en France, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous.
On voit d’ailleurs que depuis quelques jours, même si l’incidence est bien plus élevée chez les 20-29 ans, elle est en hausse dans toutes les classes d’âge, sans exception.
Reste à voir si la course au vaccin et le pass sanitaire seront suffisants pour endiguer suffisamment tôt cette nouvelle vague.
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