Covid-19: "La vaccination au compte-goutte n’est plus tenable" - TRIBUNE
Alors que nous assistons à la montée inexorable de la troisième vague de l’épidémie, les mesures de freinage décidées par le gouvernement peinent à infléchir la courbe des contaminations.Nous savons désormais que l’arme la plus efficace dont...
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Alors que nous assistons à la montée inexorable de la troisième vague de l’épidémie, les mesures de freinage décidées par le gouvernement peinent à infléchir la courbe des contaminations.
Nous savons désormais que l’arme la plus efficace dont nous disposons pour combattre la Covid-19 est la vaccination, comme en témoigne la baisse de la circulation du virus et des hospitalisations chez les personnes plus âgées, les 1ères à avoir été vaccinées. C’est pourquoi il est essentiel de l’élargir dès maintenant aux publics les plus exposés et parmi lesquels le virus circule très activement.
Si la logique consistant à prioriser les personnes âgées et celles avec de fortes comorbidités garde sa pertinence, ces dernières étant plus vulnérables au virus et davantage touchées par les formes les plus graves, les données récentes sur la flambée de l’épidémie et sur la virulence du variant anglais nous invitent à donner au plus vite un nouveau cap à la campagne de la vaccination.
Les chiffres sont alarmants en Seine-Saint-Denis
La situation est particulièrement critique en Île-de-France, où nous observons un rajeunissement des personnes admises en réanimation. L’AP-HP rapporte que l’âge médian des patients Covid-19 en réanimation est passé de 65 ans en 2020 à 63 ans en 2021 et que la part des moins de 60 ans représente ces derniers jours près de 50% des personnes qui entrent en réanimation.
Les chiffres sont encore plus alarmants dans un département jeune comme la Seine-Saint-Denis: à l’Hôpital Avicenne de Bobigny, la moyenne des patients en réanimation est de 57 ans alors qu’elle était de 63 lors de la deuxième vague. C’est la conséquence directe d’une circulation du virus qui a littéralement explosé avec un taux d’incidence des 20-50 ans aujourd’hui au-dessus de 800 pour 100 000 habitants en Seine-Saint-Denis. Casser les chaînes de contamination passe donc aussi par une vaccination plus étendue chez les classes d’âge où la circulation est la plus active, avec des vaccins qui bloquent davantage la transmission comme ceux de Pfizer ou Moderna.
A ce titre, l’ouverture de la vaccination ce samedi aux personnes de plus de 70 ans sans comorbidités est un 1er pas, mais il reste très insuffisant. Aujourd’hui, selon les chiffres officiels, 61% des plus de 75 ans ont reçu une 1ère dose en Seine-Saint-Denis, ce qui prouve que nous atteignons un seuil au-delà duquel la vaccination est freinée. Le fait qu’il faille désormais attendre parfois plusieurs jours pour que des créneaux de vaccination se remplissent le prouve. Pour autant, il n’est pas certain que l’ouverture aux 70-74 ans suffise à elle seule pour accélérer encore la vaccination à hauteur des besoins. En effet, seules 50 000 personnes résidant en Seine-Saint-Denis font partie de cette tranche d’âge, et près d’un quart d’entre elles a déjà été vacciné, compte-tenu notamment de leurs comorbidités.
L'ouverture de la vaccination aux personnes de plus de 70 ans sans comorbidités est un 1er pas, mais il reste très insuffisant.
S’il est essentiel de continuer à protéger les personnes les plus âgées, il faut donc aussi aller plus loin en élargissant notamment aux publics les plus exposés tels que “1ers de corvée”, qui continuent d’aller travailler, confinement ou pas, et dont la Seine-Saint-Denis compte un grand nombre. Je pense bien sûr aux ouvriers, caissières, livreurs éboueurs… mais aussi aux enseignants, aux personnels d’entretien, de restauration et du périscolaire qui permettent aux établissements scolaires et accueils de loisirs de rester ouverts. Il me semble essentiel, pour ne pas dire de bon sens, de protéger de manière prioritaire celles et ceux dont on a vu dès le 1er confinement qu’ils ont continué à faire tourner, et qui en ont d’ailleurs payé le prix fort.
L’amplification de la vaccination est tributaire des livraisons de doses me répète-t-on, tout en annonçant l’arrivée de de dotations en vaccins plus massives dès le mois d’avril. En Seine-Saint-Denis, nous avons 25 centres de vaccination et bientôt, au Stade de France, l’un des plus grands centres du pays. Un réseau de près de 400 pharmacies peuvent également s’engager dans la vaccination – et pour certaines ont déjà commencé – et seront bientôt rejointes par les vétérinaires et les dentistes.
La mobilisation peut donc s’organiser rapidement et massivement si nous donnons aux différents acteurs des perspectives claires pour informer leurs usagers et organiser leur activité vaccinale. Elle est essentielle pour casser les chaines de contamination, soutenir le système hospitalier et prévenir les formes graves du virus. Il devient donc impératif d’en finir au plus vite avec la stratégie de vaccination au compte-goutte, si nous voulons durablement vacciner plus, et vacciner mieux.
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