Covid-19: le passeport de vaccination, "un débat prématuré" pour le gouvernement

VACCINS - L’idée d’un passeport vaccinal fait son chemin dans la tête des Français, mais pas encore dans celle du gouvernement. Le Haut commissaire au plan, François Bayrou, puis le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, se sont d’ores...

Covid-19: le passeport de vaccination, "un débat prématuré" pour le gouvernement

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

L'idée d'un passeport ou d'un certificat de vaccination pour accéder à des rassemblements, des événements ou pour prendre l'avion est soutenue par les Français mais pas par le gouvernement (photo d'illustration via Getty Creative))

VACCINS - L’idée d’un passeport vaccinal fait son chemin dans la tête des Français, mais pas encore dans celle du gouvernement. Le Haut commissaire au plan, François Bayrou, puis le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, se sont d’ores et déjà dits “favorables” à sa création pour “des usages précis qui permettent de relancer des activités”, par exemple pour la participation à des spectacles, des salons professionnels ou pour les voyages à l’étranger.

Plusieurs compagnies aériennes réclament également la mise en place, dès que possible, d’un “travel pass” téléchargeable numériquement, en forme de laissez-passer ou de totem d’immunité. Et c’est désormais au tour des Français -finalement de plus en plus enclins à se faire vacciner contre le Covid-19-, d’y être majoritairement favorables.

Selon une étude Ifop publiée ce dimanche 17 janvier par Le Parisien-Aujourd’hui en France*, 62% des Français se prononcent en faveur d’un certificat de vaccination obligatoire pour les personnes souhaitant prendre l’avion. Ils sont 60% à l’exiger pour rendre visite aux personnes vulnérables en maison de retraite ou à l’hôpital et 52% pour prendre les transports en commun. L’adhésion est, en revanche, plus mesurée pour l’entrée dans les collèges et lycées -si la vaccination est bien ouverte aux moins de 18 ans dans les prochains mois- et les salles de spectacles (50%).

Une façon déguisée de rendre le vaccin obligatoire?

Le gouvernement freine, lui publiquement, des quatre fers face à cette proposition. Le ministre de la Santé l’a jusqu’alors toujours exclue, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a même parlé le 10 janvier d’une idée “choquante”, rejetée ”à l’unanimité” par les acteurs du spectacle.

D’autres y voient un moyen détourné de rendre le vaccin obligatoire pour la population. De plus, aucune entreprise ne peut exiger la vaccination d’un de ses employés et donc de facto de présenter un passeport vaccinal pour travailler ou voyager.

De quoi en faire une question tabou? Le sujet n’est ni propriétaire ni même à l’étude, expliquent les différents cabinets. “Commencer à demander un passeport vaccinal, alors qu’en termes de doses pures, vous n’avez pas assez de doses pour vacciner et immuniser tout le monde, c’est un principe est assez inégal”, explique-t-on au cabinet d’Olivier Véran qui ne souhaite “pas définir sa stratégie de santé au rythme des Unes de journaux”. “La priorité est aujourd’hui autre part”, ajoute-t-on, même si d’autres sources gouvernementales estiment que l’idée “s’imposera toute seule” une fois une large partie de la population vaccinée.

Le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, en a remis une couche ce dimanche sur franceinfo: “Nous sommes très réticents à cette idée”, a-t-il expliqué. “Je crois que c’est un débat qui est très prématuré. Pourquoi? D’abord on sait que le vaccin est sûr scientifiquement, qu’il a des effets bénéfiques mais on ne sait pas encore son impact sur la transmission du virus, il faut donc faire la clarté sur ce point”, avant d’autoriser la mise en place de ces certificats, explique-t-il.

Des divergences en Europe et à l’international

Un avis similaire à celui de l’OMS qui s’oppose “pour le moment” à ces certificats. “Il y a toujours trop d’inconnues fondamentales en terme d’efficacité des vaccins pour réduire la transmission (du virus) et les vaccins ne sont encore disponibles qu’en quantité limitée”, a recommandé vendredi le comité d’urgence de l’Organisation internationale, ajoutant qu’une preuve de vaccination ne doit pas exempter des autres mesures de précaution sanitaire.

De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est dite favorable vendredi à l’initiative du Premier ministre grec d’instaurer un “certificat mutuellement reconnu” à l’échelle de l’UE. L’Allemagne y pense aussi, alors qu’Israël en a déjà adopté le principe. 

Microsoft déjà dans les startings-blocks

Aux États-Unis, l’initiative pour mettre au point un passeport de vaccination vient, elle, d’une coalition formée de sociétés informatiques, dont Microsoft, des institutions de santé et des ONG, anticipant le potentiel besoin pour les personnes de devoir prouver aux autorités et aux entreprises qu’elles sont vaccinées contre le Covid-19.

“Le but est de permettre aux individus d’avoir accès à leur dossier de vaccination et d’utiliser des outils comme CommonPass (un portefeuille numérique, ndlr) pour retourner au travail et à l’école, pour recommencer à voyager et à vivre, tout en protégeant la confidentialité de leurs données”, a déclaré jeudi dans un communiqué Paul Meyer, le dirigeant de la fondation Commons Project.

*Réalisée en ligne du 11 au 12 janvier auprès d’un échantillon de 1 028 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.

À voir également sur Le HuffPost: Les 4 grands types de vaccins contre le Covid-19 expliqués en 2 minutes