Covid-19: Le ramadan n'entraîne pas de surmortalité selon une étude anglaise

RAMADAN - Le jeûne est-il une pratique à risque face au Covid-19? Au Royaume-Uni, les musulmans sont plus souvent affectés par le Covid-19 que le reste de la population. Certains commentaires médiatiques évoquent des pratiques religieuses incompatibles...

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La veille du début du ramadan, l'OMS et une étude britannique démontrent que le jeûne n'est pas à risque en pleine pandémie de Covid-19 (photo d'illustration).

RAMADAN - Le jeûne est-il une pratique à risque face au Covid-19? Au Royaume-Uni, les musulmans sont plus souvent affectés par le Covid-19 que le reste de la population. Certains commentaires médiatiques évoquent des pratiques religieuses incompatibles avec les gestes barrière. Faux, rétorquent les scientifiques anglais, dans une étude publiée quelques jours avant le début du ramadan. 

Un article de recherche, paru le 1er avril, dans la revue Journal of Global Health, démontre qu’en 2020 le ramadan n’a pas été un facteur de surmortalité du Covid-19. “Contrairement aux idées reçues, les pratiques associées au ramadan n’ont pas augmenté la mortalité liée au coronavirus”, peut-on lire dans le compte rendu de l’étude menée par l’université d’Édimbourg sur un échantillon de 10 millions de Britanniques. 

Pour mesurer l’impact du jeûne, les chercheurs ont agrégé les données officielles du pays sur 20 semaines, comprenant les 4 semaines de ramadan (du 23 avril au 23 mai 2020). Durant la période étudiée, le Royaume-Uni subissait de plein fouet la 1ère vague de coronavirus. Les rassemblements religieux étaient interdits et le pays confiné.

Dans les municipalités anglaises où la proportion de familles musulmanes dépasse les 20% comme dans les autres territoires, les décès liés au Covid-19 ont diminué dans la même proportion. Les restrictions sanitaires en place ont permis d’amoindrir l’impact du Covid-19, sans que le jeûne réduise ou augmente l’efficacité des mesures. 

Ni le jeûne ni le ramadan n’entraînent de surmortalité

Si le ramadan n’influence pas la mortalité du Covid-19, pourquoi les communautés musulmanes sont particulièrement affectées par l’épidémie? Pour les chercheurs de l’université d’Édimbourg, pointer du doigt les pratiques religieuses est une “distraction inutile”, qui masque la réalité sociale derrière ce phénomène. 

“Les accusations à l’encontre de la communauté musulmane détournent notre attention des vrais déterminants sociaux. Ce sont les inégalités, dans les conditions de travail et de vie, qui conduisent aux inégalités de mortalité observées durant la crise du Covid-19”, explique le compte rendu. Partout dans le monde, les minorités et les personnes en situation précaire sont les plus touchés, car ils ont moins accès aux soins et continuer de travailler hors de leur domicile pendant les confinements. 

En France, environ 70% des 4 millions de musulmans suivent le jeûne du ramadan, une période de privation de nourriture et d’eau qui met à l’épreuve les organismes. À la veille du ramadan 2021, le Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale rappelle ce lundi que rien n’indique que cette pratique augmente le risque d’infection par le virus de la COVID-19, si les gestes barrières sont respectés. 

Enfin, est-il risqué de jeûner en étant infecté par le virus? L’OMS précise que les malades du Covid-19 peuvent envisager d’obtenir une autorisation religieuse pour rompre le jeûne, pour éviter d’affaiblir l’organisme plus que de ne raison. On prête de plus en plus souvent des vertus immunitaires à cette pratique religieuse. Mais face à cet engouement, une revue de littérature publiée en 2018 dans la Revue médicale suisse prévient qu’il n’y a pas assez d’études sérieuses pour tirer de telles conclusions.  

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