Covid-19: le tocilizumab est efficace, confirme l'OMS
SCIENCE - Syndrome de détresse respiratoire aiguë, insuffisance rénale, troubles du rythme cardiaque ou septicémie, les formes graves liées au Covid-19 sont nombreuses et variées. Bonne nouvelle sur ce front, les soignants disposent depuis...
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SCIENCE - Syndrome de détresse respiratoire aiguë, insuffisance rénale, troubles du rythme cardiaque ou septicémie, les formes graves liées au Covid-19 sont nombreuses et variées. Bonne nouvelle sur ce front, les soignants disposent depuis le mois de février d’un nouveau traitement pour réduire la mortalité liée au coronavirus: le tocilizumab.
Cet anticorps monoclonal a été placé sous le statut d’autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de cohorte pour traiter les patients adultes à risque élevé de développer une forme grave du Covid. Il réduit effectivement le risque de décès chez les patients hospitalisés, selon une nouvelle étude publiée mardi et portant sur près de 11.000 patients.
Le tocilizumab, administré par intraveineuse, avait présenté des résultats mitigés lors de divers essais cliniques de moins grande ampleur, mais cette étude, publiée dans la revue scientifique JAMA, compile les résultats de 27 essais cliniques dans 28 pays. Elle est la 1ère à porter sur un nombre si important de personnes.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi recommandé leur usage, en même temps que des corticoïdes comme la dexamethasone, chez les patients atteints de cas graves de Covid-19, a-t-elle annoncé. Cet avis confirme les résultats de l’important essai clinique Recovery publiés en février, concernant le tocilizumab.
Un ”élément de preuve définitif”
La nouvelle analyse a porté sur les anticorps monoclonaux sarilumab et tocilizumab, des médicaments utilisés à l’origine contre la polyarthrite rhumatoïde. On les appelle des antagonistes de l’interleukine 6, car ils bloquent le récepteur de cette protéine. Or celle-ci joue un rôle dans le processus de surréaction immunitaire parfois déclenché par le coronavirus, entraînant une hyperinflammation responsable des cas les plus graves de Covid-19.
Parmi les patients hospitalisés, administrer l’un de ces deux médicaments en même temps que des corticoïdes a réduit le risque de décès de 17%, comparé à l’usage de corticoïdes seuls. Les corticoïdes comme la dexaméthasone, qui ont eux aussi un effet anti-inflammatoire, ont été le 1er traitement à prouver leur efficacité sur la mortalité due au Covid-19.
Dans le détail, cette étude a analysé l’état de 10.930 patients, dont 6449 ont reçu le traitement (sarilumab ou tocilizumab), et 4.481 des soins habituels ou un placebo. Le risque de décès au bout de 28 jours parmi le groupe ayant reçu le traitement était de 22%, contre 25% pour les autres. En isolant seulement les personnes ayant reçu simultanément le traitement et des corticoïdes, le risque de décès tombait même à 21%.
Selon son auteur principal, Manu Shankar-Hari, professeur au King’s College de Londres, il s’agit d’un ”élément de preuve définitif”. Par ailleurs, le risque de devoir avoir recours à un respirateur artificiel était également diminué avec le traitement.
“La science a fait son travail, nous devons maintenant tourner notre attention vers les questions d’accès”, a déclaré Janet Diaz, responsable de l’OMS citée dans un communiqué. “Compte tenu des inégalités mondiales pour les vaccins, les gens dans les pays les plus pauvres sont les plus exposés aux cas graves de Covid-19. Ce sont eux que ces médicaments doivent atteindre.” Une ambition à pondérer, puisque les anticorps monoclonaux sont chers, temporaires et contraignants. Ils interviennent principalement à un moment critique de la maladie.
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