Covid-19: le vaccin russe Sputnik est très efficace (et c'est une bonne surprise)
SCIENCE - Après des mois d’annonces étatiques et de communiqués de presse viennent enfin les données. Le vaccin Spoutnik V, développé en Russie, est efficace à 91,6% contre les formes symptomatiques du Covid-19. Ce chiffre provient des résultats...
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SCIENCE - Après des mois d’annonces étatiques et de communiqués de presse viennent enfin les données. Le vaccin Spoutnik V, développé en Russie, est efficace à 91,6% contre les formes symptomatiques du Covid-19. Ce chiffre provient des résultats préliminaires d’un essai clinique de phase 3, publiés dans la revue scientifique The Lancet et validés par des experts indépendants.
En août, Vladimir Poutine avait assuré que l’Institut national russe Gamaleïa avait développé le “premier” vaccin contre le Covid-19. Une annonce un peu trop enthousiaste au vu de l’avancement du traitement préventif à l’époque. Puis, en novembre, les créateurs du vaccin avaient affirmé que celui-ci était efficace à 92%, mais sans dévoiler de données précises et concrètes sur l’essai clinique en cours de Sputnik V. Un procédé malheureusement courant, qui vient d’être corrigé par cette publication scientifique.
“Les résultats rapportés sont clairs et le principe scientifique de cette vaccination est démontré, ce qui veut dire qu’un vaccin supplémentaire peut désormais rejoindre le combat pour réduire l’incidence du Covid-19”, ont estimé deux spécialistes britanniques, les professeurs Ian Jones et Polly Roy, dans un commentaire joint à l’étude du Lancet. Les données analysées proviennent de l’essai clinique de phase 3 en cours. 22.000 personnes ont été suivies, de septembre à fin novembre, dont 5000 recevant un placebo. Aucun des effets secondaires graves survenus n’a été attribué à l’injection.
Le graphique ci-dessous montre très clairement le résultat, similaire à ceux de Pfizer/Biontech et Moderna: en rouge, les personnes dans le groupe placebo touchées par le Covid-19. En bleu, l’équivalent chez les personnes ayant été vaccinées. On voit que les deux courbes commencent à diverger 20 jours après la première injection.
Brûler les étapes
Sputnik V est un vaccin à “vecteur viral” utilisant comme vecteur deux adénovirus (virus très courants, responsables notamment de rhumes), transformés pour y ajouter une partie de celui responsable du Covid-19. Le vaccin s’administre donc en deux doses. Lorsque l’adénovirus modifié pénètre dans les cellules des personnes vaccinées, ces dernières vont fabriquer une protéine typique du Sars-Cov-2, apprenant ainsi à leur système immunitaire à le reconnaître et à le combattre, selon l’Institut Gamaleïa.
Une petite vingtaine de vaccins utilisent une technologie à vecteur similaire, tel ceux d’AstraZeneca ou encore Johnson & Johnson, selon l’OMS. Mais pour ces deux derniers, l’efficacité est moindre: entre 60 et 70%.
Le vaccin a été homologué en Russie dès le 11 août, avant même le lancement de la phase 3, ce qui avait été critiqué par la communauté scientifique et internationale. Avant même les essais de la Phase 3 sur des dizaines de milliers de volontaires, l’élite russe bénéficiait du vaccin, à l’instar d’une des filles du président russe.
La vaccination de la population russe a quant à elle commencé en décembre 2020, au moment même où l’Europe et les Etats-Unis commençaient à recourir aux premiers vaccins créés par leurs firmes pharmaceutiques.
Bientôt en Europe ?
Le Spoutnik V a été homologué dans plus de quinze pays : d’ex-républiques soviétiques restées proches comme le Bélarus et l’Arménie, des alliés comme le Venezuela et l’Iran, mais aussi la Corée du Sud, l’Argentine, l’Algérie, la Tunisie ou le Pakistan.
Si jusque-là, l’Union européenne avait semblé freiné des quatre fers face à l’absence de données, les choses pourraient changer à l’avenir. Le Fonds souverain russe, qui a participé à la mise au point et au développement du Spoutnik V, a annoncé le 20 janvier avoir entamé la procédure d’homologation auprès de l’Agence européenne du médicament (EMA).
La Hongrie de Viktor Orban l’a fait séparément, dénonçant les lenteurs européennes. La chancelière Angela Merkel a quant à elle proposé une aide allemande pour cette procédure européenne et une éventuelle “production commune”.
La Russie dit avoir reçu des pré-commandes pour plus d’un milliard de doses, mais elle n’est pas en mesure de satisfaire une telle demande. Aucune source officielle n’a clairement dit combien de doses avaient été produites ou mises à disposition jusqu’ici. Les autorités ont seulement évoqué 1,5 million d’injections à travers le monde à la mi-janvier.
A l’étranger, les lots livrés sont souvent symboliques (20.000 en Bolivie, par exemple) ou alors leur ampleur n’est pas révélée, comme au Bélarus. L’Argentine a fait état de premiers retards, elle qui a commandé 19,4 millions doses livrables d’ici à fin février.
Plutôt qu’exporter, Moscou veut en réalité développer des partenariats de production avec des usines locales. Pour le moment, le Kazakhstan, l’Inde, la Corée du Sud et le Brésil produisent le Spoutnik V. Mais tous ne l’utilisent pas encore.
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