Covid-19: le vaccinodrome est un faux-ami pour les habitants de Seine-Saint-Denis

Par: Nadège Abomangoli, conseillère municipale et départementale (LFI), PantinSilvia Capanema, conseillère départementale (LFI), Saint-Denis,Raquel Garrido, conseillère municipale (LFI), candidate aux régionales, BagnoletPierre Laporte, conseiller...

Covid-19: le vaccinodrome est un faux-ami pour les habitants de Seine-Saint-Denis

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Vue extérieure du Stade de France prise le 31 mars 2021, où un centre de vaccination Covid-19 sera ouvert le 6 avril. (Photo de THOMAS SAMSON / AFP)

Par: 

Nadège Abomangoli, conseillère municipale et départementale (LFI), Pantin

Silvia Capanema, conseillère départementale (LFI), Saint-Denis,

Raquel Garrido, conseillère municipale (LFI), candidate aux régionales, Bagnolet

Pierre Laporte, conseiller départemental (LFI), Tremblay-en-France

William Martinet, candidat aux régionales (LFI), Montreuil

Depuis le début de la pandémie, les habitant.e.s de la Seine-Saint-Denis payent un lourd tribut à la gestion de crise du gouvernement. Aujourd’hui, nous nous inquiétons d’une campagne vaccinale qui est non seulement incapable d’enrayer la circulation du virus mais aussi aveugle à la réalité sociale de notre département. 

Deux mois après le lancement de la campagne, alors que la Seine-Saint-Denis connaît le plus fort taux d’incidence du pays, de nombreuses villes du département de taille importante ne peuvent toujours pas proposer un centre de vaccination à leurs administré.e.s : Epinay, Bagnolet, Noisy-le-Sec, l’Île-Saint-Denis, Stains, etc. 

 

Ouvert à toute la population francilienne avec un objectif de 2000 vaccinations par jour, le vaccinodrome aura un effet “aspirateur à vaccin” au détriment des populations âgées et isolées.

 

L’ouverture de centres de vaccination de proximité en Seine-Saint-Denis est pourtant une urgence à double titre:

•    La campagne vaccinale doit bénéficier en priorité aux plus fragiles. La Seine-Saint-Denis concentre de nombreux facteurs qui freinent l’accès à la vaccination: fracture numérique, difficultés d’accès à l’information et éloignement d’une partie de la population du système de santé. Cela nécessite d’apporter une réponse sanitaire de proximité qui mobilise les professionnel.le.s de santé au plus près des personnes. De ce point de vue, l’ouverture annoncée d’un “vaccinodrome” au Stade de France risque d’être contre-productive. Ouvert à toute la population francilienne avec un objectif de 2000 vaccinations par jour, il aura un effet “aspirateur à vaccin” au détriment des populations fragiles, âgées et isolées du département. 

•    Les travailleur.euse.s de 1ère ligne doivent bénéficier d’une protection à la hauteur des risques encourus. La surmortalité et la circulation du virus est importante dans notre département car les séquano-dyonisien.ne.es sont particulièrement exposé.e.s par leur activité professionnelle. Les aides-soignantes, caissières, éboueurs et ouvriers du bâtiment, pour ne prendre que quelques exemples, n’ont pas la possibilité de télétravailler. Ils sont contraints d’emprunter des transports en commun bondés et vivent souvent dans des logements suroccupés qui empêchent les personnes positives au Covid-19 de s’isoler. Les enseignant.e.s sont également particulièrement exposés du fait de la gestion chaotique de la crise par l’Education Nationale. L‘ouverture de la vaccination à ces travailleur.euse.s, qui nécessite de décupler les livraisons de vaccin dans le département, est indispensable pour contrer les inégalités induites par la pandémie. 

 

De nombreuses villes du département de taille importante ne peuvent toujours pas proposer un centre de vaccination à leurs administré.e.s: Epinay, Bagnolet, Noisy-le-Sec, l’Île-Saint-Denis, Stains, etc.

 

Alors que les défaillances du système de santé ont déjà contribué à la surmortalité liée au Covid dans le département, nous demandons au Préfet et à l’Agence Régionale de Santé de corriger au plus vite leur politique vaccinale. Nous réclamons:

•    le renforcement du maillage des centres de vaccination de proximité sur tout le territoire

•    le développement rapide des initiatives d’“allers-vers” les populations les plus fragiles, isolées ou ne pouvant se déplacer

•    des livraisons de vaccin à la hauteur de la circulation du virus dans le département pour ouvrir la vaccination aux professions particulièrement exposées.

 

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