Covid-19: Les autotests vont arriver en France, la HAS cherche à définir comment

CORONAVIRUS - Grâce à eux, le Royaume-Uni a décidé de rouvrir ses écoles ce lundi 8 mars. Les autotests vont également bientôt arriver en France confirme au Huffpost Cédric Carbonneil, le chef du service d’évaluation des actes professionnels...

Covid-19: Les autotests vont arriver en France, la HAS cherche à définir comment

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Une institutrice réalise un autotest Covid dans une école à Londres le 8 mars. (photo d'illustration)

CORONAVIRUS - Grâce à eux, le Royaume-Uni a décidé de rouvrir ses écoles ce lundi 8 mars. Les autotests vont également bientôt arriver en France confirme au Huffpost Cédric Carbonneil, le chef du service d’évaluation des actes professionnels de la HAS. “Il s’agit de savoir comment”, indique le docteur.

Ce vendredi 12 mars, un groupe de travail va se réunir pour la première fois pour déterminer le cadre des indications médicales dans lequel ces autotests seront utilisés. Un avis de la HAS sera rendu courant mars. Le groupe réunira des experts pluridisciplinaires, des professionnels de santé mais aussi des sociologues qui chercheront à définir la manière la plus adéquate pour en faire usage en France.

La HAS compte d’abord évaluer -sur la base des études et de la littérature médicale- les différents produits disponibles sur le marché par rapport à leurs performances: leur sensibilité, à savoir leur capacité à détecter les cas positifs, et ensuite leur “spécificité”, c’est-à-dire leur propension à générer des faux positifs. Les modalités de prélèvements, nasaux ou salivaires, détermineront également les différentes indications d’administration de ces tests.

Chercher les asymptomatiques

Pour Cédric Carbonneil se pose également la question de la traçabilité des autotests. Alors que les résultats des tests antigéniques en pharmacie sont remontés par les praticiens de santé aux autorités de santé, il reste à déterminer comment les déclarations se feront pour les autotests.   

L’un des principaux intérêts des autotests réside dans leur propension à repérer les asymptomatiques, explique le docteur Docteur Carbonneil. En effet, selon les derniers chiffres fournis par le ministère de la Santé britannique, près d’un tiers des individus porteurs du Covid-19 ne présentent pas de symptômes, alors qu’ils sont susceptibles d’infecter leur entourage. Mener des tests de manière régulière, explique le ministère, est donc essentiel pour repérer puis isoler ces cas.

Délai plus court et prix bon marché

Les autotests sont un outil particulièrement adapté pour cet objectif de dépistage massif et répété. Les autotests peuvent en effet livrer leurs résultats dans un délai très court, en 15 à 30 minutes. Et ils sont aussi bon marché, le coût unitaire de certains tests ne s’élevant qu’à seulement un euro. 

Quelle serait la population cible des autotests? Cela reste encore à déterminer déclare Cédric Carbonneil. Mais l’usage des autotests pourrait être indiqué dans des situations où l’on a besoin d’obtenir rapidement un résultat de test. Comme avant de prendre un avion par exemple ou pour des populations soumises à un risque d’infection élevé, comme le personnel soignant des hôpitaux ou des Ehpad qui doivent être testés très régulièrement.

Ces pays européens ont déjà franchi le pas

La France n’est pas le seul pays à vouloir mettre en place des autotests. Plusieurs pays européens ont mis en place des campagnes de dépistage par autotests.

Après avoir distribué 16 millions de kits d’autotests au personnel des maisons de retraite et à leurs résidents, les autorités britanniques dépistent maintenant les élèves du primaire et du secondaire ainsi que leur entourage. Dans une première phase, les élèves doivent réaliser en classe une série de trois tests rapides salivaires puis ils effectueront de leur domicile deux autotests par semaine.

En Autriche, les pharmacies délivreront gratuitement cinq kits d’autotests par mois pour tous les habitants. Les écoliers sont déjà testés deux fois par semaine depuis le 8 février. En Allemagne, les autotests sont désormais vendus en supermarché, près de 500 millions de kits vont être mis à disposition.

En Suisse, le gouvernement prévoit de distribuer cinq autotests gratuits par mois pour chaque habitant, dès que des tests considérés comme fiables seront disponibles. 

Mettant en place les autotests après les autres pays européens, la France manquera-t-elle de kits? S’il renvoie la question au ministère de la Santé qui en supervisera l’achat et le nombre de commandes, Cédric Carbonnel ne se montre pas inquiet. “Les autotests sont basés sur la même technologie que les tests antigéniques et ils sont faciles à produire”, assure-t-il.

Des tests en série pour compenser le manque de sensibilité

Autre sujet qui décidera de la solution de tests retenue par la HAS, la fiabilité des tests qui fait polémique notamment en Angleterre, indique Cédric Carbonneil. Une étude de l’Autorité de Santé allemande, l’Institut Robert Koch, a également révélé que les autotests rapides antigéniques possèdent une sensibilité de seulement 71,7%, ce qui signifie qu’une personne infectée sur trois est un faux négatif.

Ce manque de fiabilité ne serait toutefois pas un problème pour les partisans de la généralisation des autotests comme le docteur Michael Mina de l’école médicale de l’université de Harvard. L’efficacité d’une campagne de dépistage repose davantage sur la fréquence des tests que leur sensibilité explique le docteur Mina. Pour écarter toute suspicion de faux négatifs lors d’un dépistage par autotests, il suffirait de répéter ces tests plusieurs fois de suite. Ce que confirme Cédric Carbonneil, l’itération des tests permet de compenser en partie une sensibilité moindre, du moins jusqu’à un seuil minimal de 50%.

Les autotests sont le type de tests que les praticiens attendaient depuis longtemps révèle Cédric Carbonneil, “faciles à administrer et à produire” et donnant rapidement des résultats. Mais, avertit le responsable de la HAS, “tester davantage la population c’est bien, mais il ne faut pas le faire n’importe comment”.

À voir également sur Le HuffPost: Pour dépister le Covid-19, la Chine dit avoir développé “la machine la plus rapide au monde”