Covid-19: les chiffres de l'épidémie en cartes et courbes pour comprendre la situation

SCIENCE - C’est le grand retour de la conférence de presse hebdomadaire. Ce jeudi 22 avril, pour la 1ère fois depuis l’allocution d’Emmanuel Macron le 31 mars et l’annonce d’un confinement national, le gouvernement fera le point sur la situation...

Covid-19: les chiffres de l'épidémie en cartes et courbes pour comprendre la situation

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SCIENCE - C’est le grand retour de la conférence de presse hebdomadaire. Ce jeudi 22 avril, pour la 1ère fois depuis l’allocution d’Emmanuel Macron le 31 mars et l’annonce d’un confinement national, le gouvernement fera le point sur la situation du Covid-19 en France.

Près de trois semaines après l’application de nouvelles mesures sur l’ensemble du territoire hexagonal, le gouvernement poursuit son objectif d’un déconfinement par étape, qui doit commencer par la réouverture des écoles maternelles et élémentaires lundi 26 avril. Mais où en est véritablement l’épidémie de coronavirus?

Certes, le nombre de nouveaux cas et les indicateurs hospitaliers marquent le pas, mais la situation est encore très incertaine et fluctuante. Les jours à venir seront déterminants pour vérifier l’effet des mesures. Surtout qu’un déconfinement trop précoce, avec un plateau toujours haut du nombre de cas et une circulation intense du coronavirus, pourrait entraîner une nouvelle hausse soudaine.

Pour mieux comprendre les derniers chiffres du Covid-19, Le HuffPost vous propose de faire le point sur les différents indicateurs via nos cartes et courbes interactives mises à jour en temps réel et accompagnées, pour aller plus loin, de deux récents travaux de modélisation des équipes de l’Inserm et de l’Institut Pasteur.

Les courbes globales du Covid-19 en France

Ce 1er graphique permet de voir rapidement l’évolution de la situation dans les différents indicateurs suivis par le gouvernement, à l’échelle nationale. 

Voici une description des principaux indicateurs suivis:

  • Taux d’incidence: c’est le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.
  • Taux de positivité: c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de “contrôler” le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés sont positifs, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses.
  • Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19: C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais: il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage: il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines. 
  • Entrées en réanimation et nouvelles hospitalisations: moyenne lissée sur 7 jours des personnes entrant à l’hôpital
  • Décès à l’hôpital: Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.
  • R effectif: cet indicateur représente le “taux de reproduction du virus” réel, c’est-à-dire le nombre de personnes infectées par un cas contagieux. Il est calculé par des épidémiologistes et a lui aussi un délai important.

Ce second graphique à l’échelle nationale représente la croissance ou la décroissance des trois indicateurs principaux: l’incidence, le nombre de personnes hospitalisées et les lits de réanimations occupés. Le pourcentage indique l’évolution par rapport à la situation 7 jours plus tôt.

Des évolutions à prendre avec des pincettes: comme toujours, seule une évolution se confirmant sur plusieurs jours, voire semaines, montre de manière fiable la tendance.

Il faut également préciser que du côté de l’incidence, la tendance est encore moins claire. D’abord, à cause du lundi de Pâques férié, qui a chamboulé le dépistage et la remontée des chiffres au début du mois. Ensuite, parce que si la courbe d’incidence semble aller dans la bonne direction, ce n’est pas le cas du taux de positivité, qui fleurte avec les 10%, contre 8% au moment du confinement.

Cela s’explique par une chute du nombre de tests. Deux conséquences possibles: soit le nombre de cas est sous évalué, soit cette chute est simplement liée au confinement: moins de rencontres physiques donc moins de cas contacts, donc moins de tests.

Du côté des indicateurs hospitaliers, la baisse est pour l’instant très faible. Ce que confirment les analyses plus précises des modélisateurs. “Le troisième confinement national semble entraîner une décroissance très limitée de l’épidémie sur les admissions en réanimation”, avec un taux de reproduction (R effectif) de 0,95, explique au HuffPost Samuel Alizon.

Selon les modélisations de l’Institut Pasteur actualisées le 19 avril, une décrue hospitalière semble possible dans les semaines à venir pour quatre des six modèles utilisés. Mais les deux autres, qui se basent sur le taux de positivité et non sur l’incidence, “prévoient plutôt un plateau”.

Quelle différence avec les départements confinés plus tôt?

L’état de la situation au niveau national est utile, mais il est parfois nécessaire de plonger à un niveau départementale pour mieux cerner l’évolution de l’épidémie; surtout si l’exécutif envisage -comme l’a déclaré Olivier Véran- un déconfinement “territoire par territoire”. Les cartes et graphiques plus bas permettent d’analyser en détail l’évolution de la situation sanitaire par département.

Avant cela, il peut être intéressant de tenter de comparer les départements où le confinement a été décidé plus tôt, le 20 mars, et le reste de la France métropolitaine. Le graphique ci-dessous montre la croissance ou décroissance, en pourcentage par rapport aux chiffres une semaine plus tôt, des différents indicateurs dans ces deux groupes de territoires.

On semble y distinguer une tendance, mais il faut faire bien attention à ne rien surinterpréter. De nombreux éléments peuvent rentrer en compte. De plus, l’évolution de certains indicateurs (notamment les réanimations) peut être très importante d’un jour sur l’autre dans certains départements peu touchés.

Dans une étude publiée le 20 avril, des chercheurs de l’Inserm ont justement creusé plus en détail ces questions, avec des analyses statistiques plus poussées, pour vérifier le taux de croissance exponentiel dans ces deux types de territoires en prenant en compte ces grandes variations.

“Pour les départements ayant appliqué les mesures dès le 20 mars 2021, le nombre d’admissions montre une diminution. Pour les autres départements, l’évolution montre l’existence d’un plateau”, notent les auteurs. Encore une fois, il sera nécessaire d’attendre encore quelques jours pour voir comment évolue la tendance.

L'évolution des réanimations dans les départements confinés le 20 mars (à gauche) et début avril (à droite)

Pour regarder plus en détail les données départementales, voici d’autres graphiques et cartes.

Cartes du taux d’incidence par département

Les deux cartes ci-dessous permettent de résumer la situation du dépistage dans chaque département. La 1ère est coloriée en fonction du taux d’incidence actuel. La seconde est coloriée en fonction de l’évolution de ce taux sur 7 jours.

Pour des raisons techniques, les territoires ultra-marins ne peuvent être affichés, mais sont tous disponibles dans nos graphiques plus bas.

Cartes des hospitalisations et réanimations

Les deux cartes ci-dessous sont similaires, mais se concentrent sur les indicateurs hospitaliers liés au Covid-19. La 1ère carte est coloriée en fonction du taux d’occupation des services de réanimation. 100% correspond au nombre de lit maximal théorique, sans compter les nouveaux lits créés depuis le début de la crise sanitaire. La seconde carte montre l’évolution du nombre de personnes en réanimation sur une semaine.

Incidence, positivité, hospitalisations et réanimations par département

Il peut également être utile de regarder en détail l’évolution des courbes des différents indicateurs. Vous pouvez accéder à tous ces chiffres en tapant le nom de votre département sur un des deux graphiques suivants et de choisir l’indicateur à observer. Vous pouvez comparer jusqu’à 5 départements.

Ce dernier graphique permet lui de regarder l’évolution, en pourcentage, de ces indicateurs par département. Si la courbe est au-dessus de la ligne rouge horizontale, l’épidémie est en croissance sur les 7 derniers jours, sinon elle décroît.

À voir également sur Le HuffPost: Ce graphique commenté rappelle comment le Covid-19 a écrasé toute la planète en 2020