Covid-19: les jeunes frappés de plein fouet par la crise

ÉTUDIANTS - Le lourd tribut de la jeunesse face au Covid. Ce dimanche 16 mai, la Fage, Fédération des associations générales étudiantes, publie une enquête inquiétante sur les conséquences de la crise sanitaire sur la vie des 18-25 ans. Quatorze...

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(Photo prétexte: un étudiant de l'université de Rennes 1 dans un auditorium en janvier 2021. Photo par DAMIEN MEYER/AFP)

ÉTUDIANTS - Le lourd tribut de la jeunesse face au Covid. Ce dimanche 16 mai, la Fage, Fédération des associations générales étudiantes, publie une enquête inquiétante sur les conséquences de la crise sanitaire sur la vie des 18-25 ans. Quatorze mois après le début du 1er confinement français, les tendances recueillies par l’institut de sondage Ipsos sont accablantes. 

Pensées suicidaires, décrochage scolaire, précarité financière et alimentaire, difficulté de recherche d’emploi... Pour les jeunes, la crise peut revêtir de nombreux aspects. Ainsi, depuis plusieurs mois les étudiants appellent à l’aide le gouvernement, impuissants et seuls pour surmonter les épreuves inhérentes à la période Covid. 

Déjà, en juin 2020, la Fage présentait des chiffres alarmants sur les effets psychologiques des confinements sur les jeunes, sur leurs études et leurs finances. Près d’un an plus tard, la tendance n’est, sans surprise, pas à l’amélioration, bien au contraire.

Recrudescence de pensées suicidaires

L’enquête Ipsos s’appuie sur un échantillon de 1000 personnes âgées de 18 à 25 ans, représentatif de la population française âgée de cette tranche d’âge. D’après ce sondage, plus des trois quarts d’entre eux (76%) déclarent avoir été affectés au niveau psychologique, affectif ou physique depuis le début de la crise sanitaire, une proportion qui s’élève à 83 % pour les étudiants.

Comme le note la Fage, “cette détresse vécue par les jeunes est d’autant plus inquiétante que plus du quart d’entre eux déclarent avoir eu des pensées suicidaires depuis le début de la crise (27%)”. Une proportion qui a progressé de 4 points en 9 mois. Concernant les étudiants, ce chiffre atteint les 31%, soit une augmentation de 10 points en 9 mois.

L’enquête s’est aussi concentrée sur les étudiants dans le domaine de la santé, particulièrement touchés puisqu’en 1ère ligne dans la lutte contre le virus. Ainsi, un étudiant en santé sur trois dit avoir eu des pensées suicidaires depuis le début de la crise sanitaire. Lors du 1er confinement, en mars 2020, les chiffres faisaient état d’un étudiant sur quatre.

Une détresse que partagent également les étudiants salariés, 40% d’entre eux ayant eu des pensées suicidaires depuis le début de la crise sanitaire, soit 11 points de plus que les étudiants non-salariés.

Faire l’impasse sur la santé

Cette détresse mentale peut avoir de multiples facteurs: incertitudes concernant l’avenir, solitude, angoisses liées au coronavirus et à la santé, inquiétudes liées aux examens et aux difficultés à suivre les cours en distanciel ou encore difficultés financières.

Sur ce dernier point, la Fage juge la situation alarmante alors que deux étudiants sur cinq ont renoncé à des soins depuis mars 2020 (40%, +11pts par rapport aux chiffres de juin 2020), et principalement pour des raisons financières (43%, +11pts).

Aussi, 52% des étudiants qui travaillent en plus de leurs études ont rencontré des difficultés financières pour payer des actes médicaux ou des médicaments (+18 pts par rapport aux étudiants non-salariés). 

Plus globalement, ce sont 82% des étudiants avec un emploi rémunéré qui ont rencontré des difficultés financières depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020.

Les étudiants à la peine pour se nourrir

Et même pour se nourrir, ce n’est pas facile. Pour les étudiants travaillant en parallèle de leurs études, 66% d’entre eux (+17 pts par rapport aux étudiants non-salariés), estiment avoir eu des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine et équilibrée.

Face aux difficultés de se restaurer convenablement, des dizaines de milliers de jeunes ont dû se tourner vers l’aide alimentaire selon la Fage. “Ainsi, en 2020, autant d’étudiants ont été accueillis dans les épiceries sociales et solidaires du réseau de la Fage que depuis leur création en 2011”, note la Fédération. Celle-ci ajoute qu’à ce jour, plus de 150.000 paniers de biens alimentaires ou d’hygiène ont été distribués par le réseau de la Fédération.

Pour tenter de répondre à ces problématiques, le gouvernement a mis en place certains dispositifs, tels que le ticket RU à 1 euro pour l’ensemble des étudiants ou encore les “chèques psy”. “Saluées, ces mesures n’en restent pas moins très tardives et ne répondent pas totalement aux besoins sociaux”, regrette la Fage.

Poussés au décrochage scolaire

Face à autant de motifs d’inquiétudes, difficile de poursuivre ses études sereinement. D’ailleurs, 43% des sondés ont vu leur projet d’orientation modifié ou arrêté, contre 29% lors du 1er confinement. Et pour un jeune sur trois, la crise sanitaire en constitue la 1ère cause.

Mais même pour ceux qui décident de poursuivre dans leur voie, la sérénité n’est pas au rendez-vous: 86% des jeunes sondés se disent inquiets concernant leur avenir.

Enfin, 94% de la population étudiante sondée déclare que la crise a provoqué un décrochage dans leurs études, contre 84% lors de la 1ère enquête menée il y a un an lors du 1er confinement. Une augmentation de dix points qui s’explique notamment par des difficultés à suivre le cursus en raison d’un manque de matériel ou d’un cadre familial peu propice aux études. La Fage dénonce les effets d’une crise, “réel vecteur de discrimination socio-économique”. 

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