Covid-19: Les médecins privés de vaccins pour fournir les pharmacies? La DGS répond
VACCINS - La pilule ne passe pas. Dimanche 7 mars, la Direction générale de la Santé (DGS) a envoyé un mail aux médecins généralistes à propos du Covid-19. Dix jours à peine après le début de la vaccination en ville grâce au AstraZeneca, il...
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VACCINS - La pilule ne passe pas. Dimanche 7 mars, la Direction générale de la Santé (DGS) a envoyé un mail aux médecins généralistes à propos du Covid-19. Dix jours à peine après le début de la vaccination en ville grâce au AstraZeneca, il est précisé qu’il leur sera impossible de commander cette semaine de nouvelles doses de vaccins.
La raison? Elles sont réservées aux pharmacies, qui vont pouvoir commencer à vacciner partout en France à partir du 15 mars. Une décision critiquée par de nombreux médecins, alors même que de nouvelles injections ont été réalisées dans l’urgence le week-end dernier, suite à la demande d’accélération du gouvernement.
La démission de Jérôme Salomon réclamée
L’ordre des médecins estime que ce message de la DGS “est inacceptable et doit être démenti par le ministre Olivier Véran”, dans un tweet publié ce lundi 8 mars. L’organisme demande notamment à ce que les médecins soient “assurés de leur approvisionnement en doses”.
#Vaccination anti-#Covid19 : le message DGS-urgent reçu par les médecins est inacceptable et doit être démenti par le Ministre @olivierveran. Les médecins, moteurs de la campagne vaccinale auprès de la population, doivent être assurés de leur approvisionnement en doses. pic.twitter.com/CQn3V1O49M
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) March 8, 2021
Le Syndicat des Médecins Libéraux juge également cette décision “scandaleuse”, dans un communiqué également publié ce lundi. Le syndicat demande la démission de Jérôme Salomon, le Directeur général de la santé. Le syndicat MG France réclame lui aussi son départ.
“Aucun rendez-vous n’a à être annulé!”
Contactée par Le HuffPost, la DGS nous a précisé ce que voulait dire cette décision, tout en rappelant que “l’ensemble des commandes [déjà passées, NDLR] sera évidemment honoré. Aucun rendez-vous monté au titre de ces commandes n’a à être annulé!”
La Direction générale de la Santé rappelle que les médecins généralistes ont pu commander des flacons d’AstraZeneca à trois reprises depuis le mois de février. Au total, 862.000 doses ont été livrées entre le 22 février et le 8 mars. D’ici au 15 mars, 765.000 de plus seront donc livrées quoiqu’il arrive aux médecins.
Le problème, c’est que cette montée en puissance n’est pas suivie en termes de livraison. Or, si la France avait jusque-là des stocks d’AstraZeneca sur les bras, ce ne sera bientôt plus le cas. Et les livraisons du laboratoire britanniques sont à la traîne. Certes, l’Hexagone devrait recevoir environ 6 millions de doses en mars. Mais ce sera plutôt à la fin du mois.
“La livraison du vaccin AstraZeneca qui pourra être utilisée sur le terrain la semaine du 15 mars est faible”, précise la DGS. En tout, seules 280.000 doses seront livrées la semaine prochaine. Une livraison faible au moment de l’ouverture de la vaccination en pharmacies, cela tombe évidemment très mal.
Suspension temporaire
C’est “pour permettre à chaque pharmacie de commander un nombre minimal de doses” que la DGS a décidé de “cibler les commandes de cette semaine précise sur les seules officines”.
Pour calmer le jeu, la Direction générale de la Santé rappelle qu’au global, 1,6 million de doses ont été attribuées aux médecins contre 347.000 pour les pharmaciens (les commandes de cette semaine, auxquelles s’ajoutent 67.000 doses déjà validées pour les officines dans les départements en surveillance renforcée).
Surtout, la DGS rappelle que “les commandes seront à nouveau ouvertes à l’ensemble des professionnels de santé le lundi 15 mars, pour une livraison la semaine suivante”. En clair, ce n’est qu’une semaine de trou... à condition que les livraisons d’AstraZeneca suivent.
Une maigre consolation pour les médecins généralistes qui ne comprennent pas cette décision et avaient déjà des craintes sur l’approvisionnement en doses pour honorer les rendez-vous pris, comme nous l’expliquions déjà en fin de semaine dernière.
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