Covid 19: Macron reconnaît des "erreurs", mais assume sa stratégie

POLITIQUE - “Humilité” et “détermination”. C’est avec ces deux mots qu’Emmanuel Macron a débuté son adresse aux Français ce mercredi 31 mars, à 20 heures, pour annoncer, in fine, un nouveau tour de vis qu’il espère le dernier avant de retrouver...

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Des Français écoutant l'allocution du président Emmanuel Macron le 31 mars 2021 (Photo Nicolas TUCAT / AFP)

POLITIQUE - “Humilité” et “détermination”. C’est avec ces deux mots qu’Emmanuel Macron a débuté son adresse aux Français ce mercredi 31 mars, à 20 heures, pour annoncer, in fine, un nouveau tour de vis qu’il espère le dernier avant de retrouver “le chemin de l’espoir” et des réouvertures des “bars, restaurants, lieux de culture” dans un calendrier qu’il fixe à partir de la mi-mai et qu’il détaillera plus tard.

Sa stratégie tient en deux axes: contenir le virus par des mesures de restrictions importantes, à commencer par la fermeture des crèches, écoles, collèges et lycées pour trois semaines, dont deux de vacances, mais aussi la vaccination qui doit s’accélérer.

Excuses sur les rendez-vous de vaccination

C’est sur ce volet-là que le Président a tenu à s’excuser. Évoquant les plus de 75 ans qui n’ont pas pu obtenir de rendez-vous pour se faire vacciner, Emmanuel Macron a reconnu que ces rendez-vous étaient “trop souvent sans succès et j’en suis profondément désolé”. Un rare mea culpa dans la bouche du chef de l’État dont les proches n’arrêtaient pas de vanter sa capacité à lire les courbes et qui serait devenu, à les entendre, un véritable ”épidémiologiste”.

“Ces personnes seront appelées par nos services et un numéro spécial sera disponible”, a annoncé le chef de l’État vis-à-vis des publics autorisés à se faire vacciner, dans un discours offensif, visant à mettre en oeuvre sa stratégie, “la seule”, pour sortir de la crise qu’il résume par ce triptyque: “vacciner, vacciner, vacciner”.

Emmanuel Macron maintient son objectif d’avoir vacciné l’ensemble des adultes qui le souhaitent avant la fin de l’été et annonce vouloir atteindre les 10.000 lits de réanimation dans les prochaines semaines, soit 3000 de plus, en faisant appel à la réserve sanitaire, les étudiants, retraités ou militaires déjà mobilisés pour certains. Il se fixe là, sans le dire, un nouveau pari et se sait attendu au tournant si les soignants, à qui il demande les 1ers cet “effort supplémentaire”, n’y arrivaient pas.

“Vacciner, vacciner, vacciner”

Changement de ton aussi concernant les contraintes auxquelles les Français sont soumis depuis plus d’un an. Le chef de l’État dit comprendre le sentiment général dans le pays. “Je sais qu’il y a de la lassitude, de la fatigue, des emportements ou des énervements, et c’est bien normal”, a-t-il commenté, empathique. Il dit “préférer à la contrainte pour tous, le civisme de chacun”, en évoquant le troisième pilier de sa stratégie: “la responsabilité” qui s’ajoute à la “sécurité” et l’”équilibre”. 

Disant ne vouloir céder “ni à la panique ni au déni”, Emmanuel Macron a voulu dessiner “le chemin de l’espoir”. Comme il y a un an, il avance même un calendrier ”à la mi-mai” pour obtenir l’ouverture de “certains lieux de culture” ou des “terrasses” dans un strict protocole sanitaire et sous conditions. Une manière de “fixer un cap” et d’aider les Français à “tenir” pour ce mois d’avril au cours duquel il étend le couvre-feu, la fermeture des commerces et les interdictions de déplacement au-delà de 10km à l’ensemble de la métropole, avec une tolérance pour le week-end de Pâques.

“Lassitude et énervements, c’est bien normal”

“Je sais qu’on peut se dire qu’on aurait pu faire mieux, que nous avons fait des erreurs”, a-t-il encore reconnu tout en adressant un message d’espoir tout au long de son intervention. “Mais nous avons tenu, appris et nous nous sommes améliorés”, assure-t-il avant de demander aux Français un “effort supplémentaire’ au mois d’avril: ”Pour le mois qui vient, il nous faut nous mobiliser”.

Aucun regret, en revanche, sur le fait de ne pas avoir confiné le pays plus tôt, fin janvier, comme le recommandaient de nombreux scientifiques et comme 57% des Français jugent qu’il aurait dû agir, selon notre dernier sondage YouGov paru ce mercredi. Se comparant à l’Italie qui vit son “quatrième confinement” ou à l’Allemagne “confinée depuis quatre mois”, Emmanuel Macron assume avoir attendu le dernier moment pour restreindre encore les libertés. “Nous avons, je le crois, bien fait”, assure-t-il en revenant sur le mot de “pari” qui a pu lui être reproché depuis lors. “Croire en la responsabilité des Français n’est jamais un pari”, assène-t-il, sûr de son choix.

Pas de regret non plus sur sa stratégie de vacciner d’abord les personnes les plus âgées et “tous ceux qui en ont le plus besoin” afin de “soulager l’hôpital”, même si les enseignants et les forces de l’ordre auront droit à une “vaccination spécifique”, sans donner de calendrier pour ces derniers. Les enseignants devront commencer à recevoir des doses “mi-avril”, avait-il déjà annoncé.

“Le succès de ce mois d’avril et de cette stratégie dépend de nous”, a-t-il néanmoins ajouté, en se basant sur la responsabilité de chacun. ”C’est ainsi que nous pourrons bâtir ce chemin d’espoir”, a-t-il promis. Autre promesse, et pas des moindres, en guise de conclusion: ”Nous tirerons ensemble toutes les leçons de cette épreuve, mais nous tiendrons”. 

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