Covid-19: mixer deux vaccins ou la stratégie du "prime boost", une 1ère en France
VACCINS - Quelle deuxième dose faut-il administrer aux 500.000 Français de moins de 55 ans qui ont déjà reçu une 1ère injection du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19? Dans un avis émis ce vendredi 9 avril, la Haute Autorité de Santé (HAS)...
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VACCINS - Quelle deuxième dose faut-il administrer aux 500.000 Français de moins de 55 ans qui ont déjà reçu une 1ère injection du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19? Dans un avis émis ce vendredi 9 avril, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’utiliser un schéma vaccinal mixte (ou “prime boost”) depuis qu’AstraZeneca est déconseillé aux jeunes, en raison d’un risque supérieur de thrombose, un effet secondaire très rare mais potentiellement grave.
Cette stratégie, qui consiste à utiliser un autre vaccin en guise de rappel, va être déployée pour la 1ère fois sur le territoire français pour permettre aux personnes qui ont reçu une 1ère dose d’AstraZeneca de bénéficier d’une protection immunitaire forte tout en évitant tout risque de thrombose.
“Recourir à une plateforme vaccinale différente, c’est à dire changer de vaccin entre les deux injections est un dispositif très peu utilisé jusqu’à présent chez l’homme, mais très intéressant et sans risque supplémentaire d’effets secondaires”, a expliqué la professeure Élisabeth Bouvet, la présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS.
Aujourd’hui, il n’existe aucune étude clinique de phase 3 (sur l’homme) qui démontre l’efficacité d’une telle stratégie dans le cas du Covid-19. “Les données précliniques et expérimentales sont en revanche convaincantes sur la capacité à maintenir ou à améliorer la réponse immunitaire que deux doses d’AstraZeneca auraient provoquée”, détaille Élisabeth Bouvet.
Une meilleure efficacité?
Si la HAS recommande de vacciner ainsi, c’est parce que la réaction immunitaire déclenchée par la 1ère dose d’AstraZeneca diminue après trois mois, il faut donc la stimuler après ce laps de temps. La HAS considère que cette stimulation peut être faite par un autre vaccin du moment qu’il provoque lui aussi une immunité, qu’il est autorisé, sûr et disponible sur le marché. Pour le moment, seuls Pfizer et Moderna répondent à ces critères.
Deux doses, deux technologies, sans aucun risque que ce cocktail augmente les effets secondaires, assure la Haute Autorité de Santé qui estime que varier les vaccins pourrait même conduire à une meilleure efficacité. D’après l’immunologue Cecil Czerkinsky interrogé par le HuffPost, mixer les vaccins pourrait apporter une immunité plus durable et plus robuste, car stimulée de différentes manières. La combinaison de vaccin est une piste explorée dans de nombreux pays notamment au Royaume-Uni avec l’étude Com-Cov.
Le schéma vaccinal mixte est une stratégie prometteuse, en développement notamment pour combattre la grippe, le sida ou l’hépatite B. Dans le cadre du Covid-19, le vaccin russe Spoutnik V repose sur un principe quasiment identique, le vecteur viral n’est pas le même pour la 1ère et la deuxième dose.
L’OMS dans l’attente de données
Si les données préliminaires et les éléments théoriques laissent penser que la stratégie du “prime boost” est salutaire, des études lancées par l’Agence Nationale de Sûreté du Médicament doivent préciser la durée et le niveau de protection ainsi obtenu.
L’OMS a réitéré vendredi qu’elle ne pouvait, faute de “données adéquates”, faire de recommandation sur un changement de vaccin anti-Covid entre deux doses, quelques heures après la décision du régulateur français.
“Il n’y a pas de données adéquates pour dire si c’est quelque chose qui peut être fait” et donc les experts de l’organisation ont conclu “que l’interchangeabilité des vaccins n’est pas quelque chose qu’ils pouvaient recommander à ce stade”, a déclaré Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, lors du briefing régulier de l’ONU à Genève.
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