Covid-19: par rapport au 1er confinement, où en est la situation épidémique aujourd'hui?

SCIENCE - Doucement, mais malheureusement sûrement, la situation sanitaire empire partout en France. Depuis plusieurs semaines, tous les indicateurs de suivi du Covid-19 se dégradent (voir nos cartes et courbes plus bas).Emmanuel Macron a indiqué...

Covid-19: par rapport au 1er confinement, où en est la situation épidémique aujourd'hui?

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SCIENCE - Doucement, mais malheureusement sûrement, la situation sanitaire empire partout en France. Depuis plusieurs semaines, tous les indicateurs de suivi du Covid-19 se dégradent (voir nos cartes et courbes plus bas).

Emmanuel Macron a indiqué dimanche 28 mars se donner encore quelques jours pour décider de nouvelles restrictions, afin de voir si le confinement les mesures légères prises le 20 mars dans une vingtaine de départements, notamment en Île-de-France et dans les Hauts-de-France, font effet.

Ce lundi, le nombre de patients en réanimation a dépassé le pic de la deuxième vague, atteint à la mi-novembre. Une autre manière de se rendre compte de la situation: il y a pile un an, le 29 mars 2020, le taux d’occupation des services de réanimation était un peu moins élevé qu’aujourd’hui (91% contre 98%). Et ce alors qu’un confinement national extrêmement strict et respecté était en place depuis le 17 mars.

Le graphique ci-dessous permet de comparer les courbes des indicateurs hospitaliers depuis le 18 mars 2020.

Pour autant, il faut se rappeler qu’à l’époque, le contexte est radicalement différent. L’épidémie circule en sous-marin depuis le mois de février. Nos capacités de dépistage sont inexistantes et le gouvernement (ainsi qu’une partie des soignants) ne croît pas à l’éminence d’une épidémie fulgurante.

Impréparé face à une maladie inconnue, le chef de l’État pense que les contrôles aux frontières et l’isolement des patients suffiront à endiguer la propagation, comme ce fut le cas pour le Sras en 2003. Sauf que le Sars-Cov2 est différent de son lointain cousin: une personne contaminée est infectieuse avant l’apparition des symptômes, qui peuvent être très banals chez les gens en bonne santé.

Le nouveau coronavirus peut donc fonctionner à plein régime, avec un taux de reproduction (R effectif) supérieur à 3. La conséquence, c’est une croissance exponentielle très importante en très peu de temps.

Depuis, notre connaissance du virus nous a permis de trouver les moyens de limiter son potentiel de contagiosité. Les mesures barrières, le port du masque et la fermeture des lieux à risque (en intérieur et bondé, principalement) font que même si l’épidémie n’est pas contrôlée, le R effectif est aujourd’hui de 1.16 et n’a jamais dépassé 1.5 depuis le mois de juin.

Cela veut dire qu’en mars dernier, 100 personnes infectées en contaminaient en moyenne 300. Aujourd’hui, on est plutôt autour de 116. Logiquement, la croissance de l’épidémie, et donc l’augmentation du nombre de personnes en réanimation, était plus importante à l’époque, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, qui montre l’évolution en pourcentage du nombre de personnes hospitalisées ou en réanimation par rapport à la semaine précédente.

La situation n’est donc pas vraiment comparable avec le mois de mars 2020. Sauf que même si elle est plus lente, l’épidémie de Covid-19 croît. Et tant qu’une personne en contaminera plus d’une, elle continuera à augmenter.

Or, la tension hospitalière est restée très élevée depuis la seconde vague survenue à l’automne. De plus, la situation est problématique un peu partout en France, pas uniquement dans les départements confinés. Les capacités classiques en réanimation sont d’ores et déjà saturées dans 3 régions. Pour les autres, on s’approche chaque jour de ce seuil. Seule l’Aquitaine flirte encore avec le seuil des 50% de saturation.

Il faut tout de même encore rappeler que nous ne devrions pas voir une croissance aussi importante qu’en mars dernier. Au lendemain du 1er confinement, seuls 56% des lits de réanimation étaient occupés dans le Grand Est, contre 96% aujourd’hui. Évidemment, 3 semaines plus tard, au moment du pic, la situation était bien plus catastrophique, atteignant le chiffre de 202%. 

Les cartes ci-dessous résument ces situations (cliquez sur la flèche pour passer d’une époque à l’autre).

 

Nos autres indicateurs pour suivre l’épidémie 

Voici une description des principaux indicateurs suivis:

  • Taux d’incidence: c’est le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.
  • Taux de positivité: c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de “contrôler” le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés sont positifs, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses.
  • Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19: C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais: il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage: il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines. 
  • Entrées en réanimation et nouvelles hospitalisations: moyenne lissée sur 7 jours des personnes entrant à l’hôpital
  • Décès à l’hôpital: Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.
  • R effectif: cet indicateur représente le “taux de reproduction du virus” réel, c’est-à-dire le nombre de personnes infectées par un cas contagieux. Il est calculé par des épidémiologistes et a lui aussi un délai important.

 

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