Covid-19: pour aérer les Parisiens et freiner l'épidémie, il faut ouvrir des espaces dans la ville

Avec le nouveau confinement, nous sommes à nouveau enfermés dans des appartements exigus, en tout cas pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens de partir à la campagne. Nous avons pourtant un besoin vital de sortir de nos cages de béton...

Covid-19: pour aérer les Parisiens et freiner l'épidémie, il faut ouvrir des espaces dans la ville

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

L'esplanade des Invalides, le 28 mai 2020 à Paris, peu de temps après le 1er déconfinement. (Photo by LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images)

Avec le nouveau confinement, nous sommes à nouveau enfermés dans des appartements exigus, en tout cas pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens de partir à la campagne. Nous avons pourtant un besoin vital de sortir de nos cages de béton et de pierre, aussi confortables qu’elles puissent être. Pour prendre l’air et respirer enfin à pleins poumons; pour nous décrocher de nos canapés et pratiquer un peu d’activité physique; pour retrouver simplement le plaisir de marcher dans la ville; pour aussi nous aérer mentalement, lutter contre la dépression et retrouver le plaisir de vivre dans notre ville magnifique mais tellement dense. 

Ce besoin physique et mental impérieux rejoint les recommandations des autorités sanitaires car les experts l’affirment: nous devons sortir de chez nous pour freiner l’épidémie, l’essentiel des transmissions du virus ayant lieu en intérieur. 

 

Nous devons sortir de chez nous pour freiner l’épidémie, l’essentiel des transmissions du virus ayant lieu en intérieur.

 

Mais les espaces publics piétons sont trop rares à Paris. Avec les beaux jours qui arrivent, il n’y a pas d’autre choix que de s’entasser dans les rares parcs et jardins qui sont disponibles. Les forces de police ont ainsi dispersé les foules qui s’agglutinaient sur les voies sur berges sans respecter les distances sociales exigées par la lutte contre le virus.

Pour donner de l’air aux Parisiens et aux Parisiennes, il faut ouvrir de nouveaux espaces dans la ville. Où les trouver? Il existe quelques jardins que l’on pourrait ouvrir au public, à bon escient, dans les lycées ou les administrations. Mais il existe aussi, à portée de main ou de pieds, l’espace immense des chaussées. Il faudrait les rendre –au moins transitoirement– aux piétons et créer, au moins de manière temporaire, des lieux qui permettent à chacun de se promener, de prendre de l’air. 

Il existe dans la capitale un dispositif qui s’y prête -il s’appelle Paris Respire et organise depuis plusieurs années la fermeture d’une quinzaine de quartiers aux véhicules sauf pour les riverains. Toutefois, selon les quartiers, il ne fonctionne que les week-ends, le dimanche voire un seul dimanche par mois. Il faudrait l’étendre, dans toute la ville, au moins à tous les weekends de ce confinement, voire à tous les jours! 

Ouvrir plus souvent aux piétons les zones Paris Respire permettrait de décongestionner les trottoirs, les jardins et les quais tout en encourageant les citoyens à sortir de chez eux: ce serait une mesure sanitaire forte. Cette proposition n’a rien d’irréaliste: ces zones sont bien réparties dans la capitale et techniquement équipées pour être piétonnisées puisqu’elles le sont déjà chaque mois.  

Une fois par mois, les Champs-Élysées sont également piétonnisés. Ouvrir la plus belle avenue du monde aux piétons pour les prochains week-ends serait un geste fort pour affirmer combien la ville sait trouver des manières innovantes et citoyennes de lutter contre l’épidémie mais aussi de protéger le bien-être de chacun et de maintenir le lien social indispensable pour préserver notre collectivité. 

 

Si l’exemple des coronapistes a montré ce que pouvaient faire les collectivités, il dévoile également la faiblesse des actions entreprises en faveur des piétons.

 

Bien entendu, de telles mesures devraient être prises dans le respect des règles de sécurité sanitaire. Mais elles pourraient être d’autant plus aisées à mettre en place que de nombreux Parisiens sont partis et que la circulation a fortement diminué. Ces mesures pourraient être corrigées, modifiées voire interrompues rapidement si le besoin s’en faisait sentir, à la manière de ce que l’on appelle désormais l’urbanisme tactique: cette transformation agile de l’espace public mise en exergue par les désormais célèbres “coronapistes” qui ont encouragé de manière stupéfiant l’usage du vélo. 

Mais si l’exemple des coronapistes a montré ce que pouvaient faire les collectivités lorsque qu’elles veulent s’en donner les moyens, il dévoile également, en creux, la faiblesse des actions entreprises jusqu’à présent en faveur des piétons. 

Les piétons sont en effet les grands oubliés des dispositifs actuels. Pourtant, la marche est un enjeu majeur. Elle correspond à 60% des déplacements à Paris. Et la marche est le plus inclusif de tous les modes de déplacement: elle ne coûte rien, elle est accessible aux personnes âgées ou malades, aux parents accompagnés de jeunes enfants… Alors, oui: Il faudrait mettre en place des corona-parcs, des corona-bancs, des corona-trottoirs… 

Laissez-nous respirer! Laissez-nous marcher dans Paris! 

 

Les signataires:

Alternatiba Paris, Extinction Rebellion Ile de France, France Nature Environnement Paris, InCOPruptibles, Greenpeace Paris, Les Amis de la Terre Paris, La voie est libre, Paris Sans Voiture, Respire, Transport & Environment, Mieux se Déplacer à Bicyclette, membres de la coalition LaRueEstANous

 

À voir également sur Le HuffPost: Pour changer d’air, cette école espagnole s’est installée sur la plage avec ses élèves