Covid-19: quand le gouvernement refusait de toucher aux frontières

POLITIQUE - “Le virus ne connaît pas ces limites administratives.” Voilà comment, il y a un peu moins d’un an, le 27 février 2020, Emmanuel Macron balayait la proposition -insistante- d’une partie de la classe politique, de fermer les frontières,...

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Quand le gouvernement se refusait à toucher aux frontières pour lutter contre le covid-19 (photo d'illustration d'Emmanuel Macron prise le 27 février 2020 en Italie)

POLITIQUE - “Le virus ne connaît pas ces limites administratives.” Voilà comment, il y a un peu moins d’un an, le 27 février 2020, Emmanuel Macron balayait la proposition -insistante- d’une partie de la classe politique, de fermer les frontières, ou au moins de les contrôler davantage, pour prévenir la propagation du coronavirus sur le territoire.

À cette date, la France comptait 38 cas de malades infectés par le Covid-19. Longtemps, le gouvernement a martelé, dans le sillage des spécialistes, l’inutilité de telles mesures. “Scientifiquement”, la fermeture des frontières, “n’a pas d’intérêt”, expliquait le ministre de la Santé Olivier Véran le 13 mars sur Europe 1. 

Mais voilà, un an et une pandémie plus tard, les variants du Covid-19 semblent avoir changé la donne. Pour éviter un troisième confinement, Jean Castex a annoncé une nouvelle batterie de mesures, vendredi 29 janvier au soir, parmi lesquelles la fermeture des frontières françaises aux pays hors de l’Union européenne. Comme au printemps dernier, au plus fort de la première vague.

Interdictions et contrôles renforcés

Mais ce n’est pas tout. Alors que certains de nos pays voisins se barricadent ou songent à le faire, le Premier ministre a également annoncé un sérieux tour de vis aux frontières intra-européennes. Un test PCR négatif sera ainsi demandé pour toute entrée en France, ”à l’exception des travailleurs transfrontaliers”. Une mesure déjà en vigueur pour le transport maritime et aérien, mais qui devra ainsi s’étendre au terrestre.

“La progression des variants dits anglais et sud-africains fait peser un fort risque d’accélération de l’épidémie”, a simplement expliqué Jean Castex lors de sa très courte prise de parole pour justifier des décisions qui entreront en vigueur ce samedi à minuit.

Quelques heures auparavant, les ambassadeurs des États membres de l’Union avaient approuvé une proposition de la Commission européenne prévoyant une nouvelle cartographie des zones les plus touchées par le virus et des restrictions de circulation plus strictes pour ces régions. Certains pays n’ont pas attendu. Le Portugal, où les contaminations explosent, avait décidé la veille d’interdire les voyages non essentiels à l’étranger pendant quinze jours.

La Belgique a pris une mesure identique depuis mercredi, et ce jusqu’au 1er mars, quand l’Allemagne de son côté envisage une réduction drastique du trafic aérien avec des pays qu’elle considère comme les plus affectés par les nouveaux variants du coronavirus, dont le Portugal.

La droite crie victoire

En France, le scepticisme règne. Un certain nombre de scientifiques et soignants espéraient davantage de restrictions pour éviter une nouvelle vague de malades dans les hôpitaux. L’opposition politique quant à elle, accuse le gouvernement de naviguer à vue et de lambiner en multipliant les prises de parole creuses ou contradictoires. 

À droite et à l’extrême droite surtout, où certains élus poussent pour la fermeture stricte des frontières depuis les prémices de la crise sanitaire (voire avant), on accuse le gouvernement de se réveiller trop tard.

“Les frontières retrouvent subitement un intérêt scientifique... Alleluia”, a ainsi ironisé le député Les Républicains Éric Ciotti sur les réseaux sociaux.

Même passion pour les archives du côté du Rassemblement national. Jordan Bardella exhume, sur son compte Twitter, plusieurs vidéos sur lesquelles différents ministres insistent sur l’inutilité de toucher aux frontières. “Souvenez-vous de ce petit ton arrogant...”, écrit même le vice-président de la formation d’extrême droite en relayant un extrait de l’allocution présidentielle du 12 mars dernier.

“Nous devons aujourd’hui éviter deux écueils. D’une part, le repli nationaliste. Ce virus, il n’a pas de passeport”, expliquait Emmanuel Macron dans cet extrait. Une séquence qui trouve un écho particulier sur les réseaux sociaux ce samedi, au lendemain des annonces de Jean Castex. Reste que la vidéo, de six secondes, ne montre pas la suite du discours du chef de l’État. Il envisageait, dès le mois de mars, “des mesures de contrôles” et autres “fermetures de frontières.” Mais “quand elles seront pertinentes.”

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