Covid-19: Wallis-et-Futuna sera le premier territoire français à tester le vaccin pour tous

CORONAVIRUS - Vacciner toute la population majeure contre le coronavirus, sans autre restriction d’âge. A Wallis-et-Futuna, où les tous premiers cas de coronavirus sont apparus début mars, le gouvernement va mettre en place une stratégie vaccinale...

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A Wallis-et-Futuna, toutes les personnes majeures pourront se faire vacciner contre le coronavirus (photo d'illustration prise à Calais le 4 mars 2021)

CORONAVIRUS - Vacciner toute la population majeure contre le coronavirus, sans autre restriction d’âge. A Wallis-et-Futuna, où les tous premiers cas de coronavirus sont apparus début mars, le gouvernement va mettre en place une stratégie vaccinale très différente que celle en application dans l’Hexagone. Et elle pourrait également s’appliquer à d’autres territoires ultramarins, précise au HuffPost le ministère des Outre-mer. 

67 cas de coronavirus ont été détectés en cinq jours sur ces deux îles de l’océan Pacifique, jusqu’alors complètement épargnées par la maladie. Un confinement de deux semaines est entré en vigueur dès le 8 mars et “une stratégie de dépistage massif” a été lancée dans la foulée, tandis que des renforts sanitaires ont été envoyés sur place.

Parallèlement, le ministère des Outre-mer a annoncé ce jeudi 11 mars qu’“au moins 18.000 doses de vaccin” Moderna vont être envoyées la semaine prochaine, pour couvrir les besoins de tout l’archipel, peuplé d’environ 11.500 habitants.

A l’inverse de la France hexagonale, où seuls certains publics prioritaires peuvent se faire vacciner pour l’instant, à Wallis-et-Futuna, “toutes les personnes majeures qui le souhaiteront” auront accès au vaccin. Cela représente environ 8000 personnes. “C’est une action de masse. Nous allons pouvoir vacciner tout le territoire pour casser la propagation du virus dans les meilleurs délais”, a déclaré Sébastien Lecornu dans une déclaration à la télévision Wallis-et-Futuna La 1ère.

Au HuffPost, le cabinet du ministre précise que “plusieurs paramètres” ont été pris en compte pour décider de cette campagne spécifique: le caractère insulaire de l’archipel qui permet de mieux gérer les entrées et sorties du territoire, le faible nombre d’habitants et aussi les taux élevés de facteurs de comorbidité comme l’obésité et de diabète, qui rend la population particulièrement vulnérable aux formes graves de la maladie.

Une stratégie applicable ailleurs? 

 A ce stade, sur recommandations de la Haute Autorité de Santé et faute de données scientifiques, les mineurs sont tenus à l’écart sur tout le territoire national. Mais Wallis-et-Futuna va devenir le tout premier département français à appliquer une campagne massive et sans restriction de vaccination pour les personnes de plus de 18 ans.

Le premier, mais peut-être pas le dernier. Le cabinet du ministre Sébastien Lecornu nous explique que “la réflexion a été engagée dès le début” pour mettre en place une stratégie similaire “dans les petits territoires” ultramarins. Il cite par exemple Saint-Pierre-et-Miquelon et Saint-Barthélemy.

La possibilité a également été soulevée pour Mayotte mais aucune décision n’a été prise pour l’instant en raison notamment du taux d’incidence particulièrement élevé sur l’île. Les autorités sanitaires recommandent en effet d’attendre plusieurs semaines pour les personnes déjà contaminées par le virus et une partie de la population mahoraise n’est donc pas éligible dans l’immédiat. La question se reposera éventuellement à la levée du confinement prévue mi-mars, nous indique le ministère.

Les Outre-mer “réticents” à la vaccination

Jugée trop lente en France, la campagne de vaccination l’est aussi dans les territoires ultramarins. A la date du 8 mars, seulement 8548 doses de vaccins avaient été utilisées en Martinique sur les 26.130 livrées. La Réunion est le “bon élève” du classement, avec 65% des doses livrées utilisées. Dans les autres départements, à l’exception de la Guyane, moins de la moitié des doses envoyées ont été injectées.

Balayant les critiques, le ministère assure que ces chiffres peu glorieux ne résultent pas d’un abandon des territoires ultramarins, mais bien d’une certaine “réticence” des populations locales. 

La réalité est plus nuancée. La première difficulté concerne le transport des doses depuis l’Hexagone: pour que le vaccin soit acheminé dans de bonnes conditions, des avions sont aménagés spécialement -par l’armée ou les compagnies aériennes. Il a également fallu équiper les territoires en super-congélateurs pour assurer la conservation des doses sur place. 

C’est désormais le cas partout, mais certains élus locaux ont eu le temps de dénoncer des “ratés” du gouvernement, notamment par la voix de Gabriel Serville, député de la Guyane où la première injection n’a été réalisée que le 13 janvier -deux semaines après la France hexagonale - alors même que la situation sanitaire est régulièrement préoccupante dans ce territoire frontalier du Brésil.

L’âge moyen des populations explique aussi en partie le faible nombre de personnes vaccinées. La France privilégie pour l’instant les plus âgés, une catégorie qui n’est pas aussi importante dans les territoires d’Outre-mer qu’en hexagone. Comme le soulignait déjà L’Express en janvier, alors que les plus de 75 ans représentent environ 7% de la population dans les départements métropolitains, la proportion est bien moindre en Guyane (2,1%), à la Réunion (5,2%) ou encore à Mayotte (0,9%). Dans ce territoire de l’Océan Indien, il n’y a a d’ailleurs aucun Ehpad, souligne à titre d’exemple le ministère. 

En revanche, en Martinique et en Guadeloupe, la part des + de 75 ans est bien plus importante: 10,6% en Martinique et 9,1% en Guadeloupe, selon les chiffres de l’Insee en janvier 2020. Dans ces deux territoires, l’idée d’une vaccination sans distinction d’âge n’est donc pas envisagée à ce stade.

A voir également sur Le HuffPost: Le clip de la campagne de vaccination dévoilé par le gouvernement