Covid: comment le variant Delta est devenu majoritaire en 5 semaines

SCIENCE - Le variant Delta sera majoritaire en France ce week-end. C’est ce qu’a annoncé vendredi 9 juillet Olivier Véran. La prévision du ministre de la Santé a même été devancée de quelques heures.Selon les dernières données publiées dans...

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Le variant Delta représentera la majorité des cas de Covid-19 le week-end du 10 juillet, a précisé le ministre de la Santé Olivier Véran

SCIENCE - Le variant Delta sera majoritaire en France ce week-end. C’est ce qu’a annoncé vendredi 9 juillet Olivier Véran. La prévision du ministre de la Santé a même été devancée de quelques heures.

Selon les dernières données publiées dans la soirée par Santé Publique France (résultats des tests PCR du 30 juin au 6 juillet), Delta représentait déjà 52% des cas de coronavirus criblés afin de détecter une mutation bien spécifique de cette souche. Avec toutefois des différences locales, comme le montre notre carte visible plus bas.

Il y a 5 semaines, début juin, il ne représentait que 2% des cas. La progression du variant Delta en France a été très régulière. Cette croissance de Delta, bien plus contagieux qu’Alpha, entraîne également depuis plusieurs jours une hausse des contaminations au Covid-19 en France et devrait être au cœur de l’allocution qu’Emmanuel Macron fera lundi à 20 heures.

Comment expliquer une telle progression de la part de Delta parmi les cas de Covid-19? Elle double tous les 8 à 12 jours environ en France.

Sur le graphique ci-dessous, on voit cette courbe exponentielle, qui grimpe de plus en plus vite. En changeant d’échelle (cliquez sur “logarithmique”), on voit une quasi-ligne droite: cela montre justement que le variant Delta a toujours progressé en doublant avec une régularité de métronome.

Et il est fort probable que la même chose se passait en mai, mais à une échelle plus réduite, alors qu’il représentait moins de 2% des cas. Le problème, c’est que la France était quasiment aveugle à l’époque, sans tests de criblage pour détecter Delta.

Les enquêtes Flash de séquençage, réalisées à l’époque toutes les deux semaines et disponibles bien trop tard, nous montrent aujourd’hui que c’est ce qu’il s’est passé. Le 5 mai, Delta représentait 0,2% des cas séquencés. Le 25, 0,8%. Le 8 juin, 8,2%. Le 22 juin (données disponibles ce vendredi 9 juillet seulement), le variant Delta représentait 30,5% des cas séquencés. 

Cette dominance de Delta s’est vue dans de nombreux autres pays. Au Royaume-Uni, la part de ce nouveau variant doublait tous les 11 jours environ. Aux États-Unis, toutes les deux semaines.

Une carte de France encore hétérogène

Localement, la situation est encore disparate en France, avec certains départements avec une très forte proportion de cas et d’autres où Delta est loin d’atteindre les 50%.

Comment en est-on arrivé là? Difficile à dire avec certitude. Quand les 1ers cas du variant Delta (alors appelé indien) sont détectés en France fin avril, les autorités de santé affirment alors que la situation est sous contrôle.

Mais très vite, des cas sont enregistrés sans aucun lien avec l’Inde ou le Royaume-Uni, les deux pays où Delta est très présent. Soit certaines personnes revenues de ces pays sont passées entre les mailles de la surveillance, soit le variant s’est introduit via un pays tiers.

C’était justement le risque de la stratégie prise par la France en mai pour tenter d’endiguer Delta: en encadrant la frontière britannique, elle laissait la porte ouverte à des importations par ricochet. C’est également comme cela que la pandémie s’est implanté dans de nombreux pays européens en janvier et février 2020, alors que les liaisons avec la Chine étaient très encadrées.

Une fois ses racines bien implantées, le variant Delta plus contagieux s’est donc imposé petit à petit. Probablement grâce aux plus jeunes, qui ont retrouvé avec la levée des restrictions des interactions physiques importantes, avec un relâchement des gestes barrières. Alors même que les plus jeunes sont les moins vaccinés.

Les deux graphiques ci-dessous montrent bien que l’augmentation de l’incidence est plus importante chez les 20-29 ans que pour toutes les autres tranches d’âge. Pour autant, depuis quelques jours, le nombre de cas augmente partout, sauf chez les plus de 70 ans (les plus vaccinés).

Les scénarios qui se dessinaient en mai et juin sont aujourd’hui confirmés: le variant Delta, plus contagieux, s’impose en France. Il est tellement contagieux que dans un contexte de réouverture et malgré la baisse des contaminations liées aux autres variants, il provoque une nouvelle hausse des cas.

Reste maintenant à savoir à quel point cette nouvelle vague sera forte et quel sera l’impact de la vaccination pour empêcher la surcharge du système hospitalier. La stratégie française sera communiquée lundi soir par Emmanuel Macron.

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