Covid: en Inde le gouvernement demande la suppression de messages critiques
CORONAVIRUS - La critique amère. Alors que la pandémie de coronavirus continue de faire des ravages en Inde, où près de 360.000 nouveaux cas ont été recensés ce dimanche 25 avril, le gouvernement de Narendra Modi semble vouloir rester sourd...
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CORONAVIRUS - La critique amère. Alors que la pandémie de coronavirus continue de faire des ravages en Inde, où près de 360.000 nouveaux cas ont été recensés ce dimanche 25 avril, le gouvernement de Narendra Modi semble vouloir rester sourd - et aveugle - aux critiques.
Dans un article publié ce lundi 26, le New York Time révèle que l’exécutif indien a sollicité les principales plateformes de réseaux sociaux que sont Facebook, Twitter, et Instagram, afin de demander la suppression de certains messages. Leur particularité: critiquer la gestion du Covid par le gouvernement.
Selon le quotidien américain, une centaine de messages ont été concernés par cette demande, certains émanant de l’opposition politique à l’instar d’un post de Moloy Ghatak, un ministre dans la région du Bengale Occidentale, dirigée par l’opposition. Il accusait Narendra Modi de mauvaise gestion et d’être responsable des morts des derniers mois. Un montage photo comparaissait le 1er ministre indien à l’empereur Néron. Un autre message posté par un député pointant le manque de médicaments et de vaccins, et blâmant le chef du gouvernement pour ce “désastre”, a également été retiré, indique le New York Times. Le dirigeant s’est retrouvé en avril sous le feu des critiques avoir continué à animer des meetings politiques.
Toujours d’après le quotidien, le gouvernement a justifié cette demande auprès des plateformes en expliquant que ces messages pouvaient déclencher des mouvements de panique et entraver ses réponses à la pandémie.
Des messages devenus “invisibles”
Les plateformes ont donné suite à cette demande en rendant des messages invisibles pour les utilisateurs basés en Inde. Si Facebook et Instagram n’ont pas répondu aux demandes de sollicitation du New York Times, Twitter a réagi dans un communiqué en expliquant que si des messages s’avèrent “illégaux dans une juridiction, mais n’entrent pas en violation des règles de Twitter, nous pouvons décider d’en restreindre l’accès depuis l’Inde seulement”.
L’Inde, qui compte 1,3 milliard d’habitants, voit son système de santé craquer sous le flot des malades touchés par le nouveau variant. Des témoins décrivent des couloirs d’hôpital encombrés de lits et de brancards et des familles suppliant en vain pour obtenir de l’oxygène ou une place pour leurs proches mourants.
Le plus grand fabricant de vaccins dans le monde, le Serum Institute of India (SII), avait alerté mi-avril sur son accès restreint à certains composants issus des États-Unis et nécessaires à la fabrication en masse de nouveaux sérums.
L’UE a annoncé ce week-end qu’elle allait fournir au pays une “assistance” en activant le mécanisme européen de protection civile, a annoncé sur Twitter la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Institué en 2001, ce mécanisme permet aux États membres de l’UE participants de coordonner leur aide et de déployer des moyens dans le monde entier en cas de situation d’urgence de grande ampleur à laquelle ne peut pas faire face seule la protection civile d’un pays.
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