Covid: face au variant Delta, ce que le vaccin peut et ne peut pas
SCIENCE - “Ayez peur du virus, n’ayez surtout pas peur du vaccin”. Le fait que Jean Castex prononce cette phrase visant à relancer la campagne de vaccination depuis les Landes n’est pas anodin.Car si le 1er ministre était en déplacement dans...
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SCIENCE - “Ayez peur du virus, n’ayez surtout pas peur du vaccin”. Le fait que Jean Castex prononce cette phrase visant à relancer la campagne de vaccination depuis les Landes n’est pas anodin.
Car si le 1er ministre était en déplacement dans ce département ce jeudi 24 juin, c’est justement parce que là-bas, le coronavirus fait plus peur qu’ailleurs. Le variant Delta (auparavant appelé “indien”), plus contagieux, représente 70% des nouveaux cas dans les Landes, où le taux d’incidence est reparti à la hausse. Sur l’ensemble du territoire, il représente 9 à 10% des cas (un niveau déjà inquiétant).
Face au risque d’un regain de l’épidémie de Covid-19, le gouvernement veut miser sur la vaccination, une “planche de salut indispensable”, a déclaré Jean Castex. “L’épidémie n’est pas terminée. Nous pouvons nous libérer, nous ne pouvons pas nous relâcher. La porte de sortie s’appelle la vaccination. C’est elle qui permettra de laisser derrière nous cet épisode malheureux.”
Pour autant, on vaccine beaucoup dans les Landes... D’ailleurs, les chercheurs estiment que le variant Delta a la fâcheuse tendance à réussir à déjouer en partie l’efficacité des vaccins. Mais il ne faut pas croire que tout est perdu. La vaccination peut faire beaucoup contre Delta.
Une moindre efficacité de la 1ère dose, mais...
S’il ne faut pas croire que la vaccination est une solution miracle, c’est d’abord parce qu’il faut bien comprendre qu’au Royaume-Uni, où l’on est plus vacciné qu’en France, le variant Delta a créé une nouvelle vague épidémique.
Les mécanismes exacts ne sont pas clairs. Une récente étude publiée le 22 juin estime que Delta est à la fois plus transmissible que la souche originale et que le variant Alpha (anglais), mais pas autant qu’on le pense. Le problème, c’est que cet avantage pour le virus se cumule avec un autre: réussir à échapper partiellement à notre immunité.
Les autorités de santé britanniques (PHE), qui publient chaque semaine un état des lieux très détaillé des caractéristiques de Delta, estiment qu’il y a peut-être un risque de réinfection pour les personnes qui ont déjà été contaminées. Surtout, les données montrent avec des preuves très importantes qu’une personne vaccinée avec une seule dose est bien moins protégée que face aux autres souches du coronavirus.
L’efficacité de la 1ère dose passe de 49% avec Alpha (variant anglais) à 31% avec Delta. Pour les personnes entièrement vaccinées, l’efficacité baisse aussi, mais reste très élevée: 80% (contre 88% pour le variant Alpha). En clair: les 32 millions de Français partiellement vaccinés sont à risque face au variant Delta, même s’ils sont un peu plus protégés que les non-vaccinés.
Un risque d’hospitalisation plus faible dès la 1ère dose
Pour autant, une accélération de la vaccination, même partielle, pourrait avoir un effet extrêmement positif sur la courbe des hospitalisations. En effet, l’efficacité des vaccins (Pfizer et AstraZeneca) contre l’hospitalisation avec une dose est de 75% pour Delta et 78% pour Alpha. Avec un schéma vaccinal complet, on passe à plus de 90%.
“L’efficacité des vaccins contre l’hospitalisation est très élevée, même après une seule dose, quel que soit le vaccin et quel que soit le variant”, rappelle sur Twitter Meaghan Kall, épidémiologiste au PHE.
En clair, la vaccination permet quoiqu’il arrive et dès la 1ère dose de réduire l’ampleur, mais surtout l’effet d’une nouvelle vague hypothétique de variant Delta. Mais pour l’empêcher tout court, vacciner entièrement l’écrasante majorité de la population sera nécessaire.
Or, à moins d’arriver à contrôler la progression du variant via d’autres moyens, notamment en cassant les chaînes de transmission, difficile de penser que cet objectif sera atteint avant que Delta ne soit dominant en France.
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