Covid: La vaccination obligatoire pour tous fait aussi son chemin

CORONAVIRUS - “La vaccination, c’est la seule digue contre ce qui nous pend au nez”, a défendu ce dimanche 4 juillet dans le Grand jury RTL, Le Figaro, LCI, François Bayrou. Comme de plus en plus de personnalités politiques et médicales, le...

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Une campagne de vaccination à Saint-Nazaire, le 28 mai 2021

CORONAVIRUS - “La vaccination, c’est la seule digue contre ce qui nous pend au nez”, a défendu ce dimanche 4 juillet dans le Grand jury RTL, Le Figaro, LCI, François Bayrou. Comme de plus en plus de personnalités politiques et médicales, le patron du Modem s’est dit partisan d’une vaccination obligatoire pour tous et pas seulement pour les soignants.

Depuis plusieurs semaines les craintes d’une quatrième vague du Covid-19 se multiplient. Selon les projections de l’Institut Pasteur, elle pourrait s’abattre à l’automne, portée par la propagation du variant Delta et une couverture vaccinale insatisfaisante, notamment au sein des personnels soignants.

À tel point que le gouvernement planche sur un texte de loi, prévu lui aussi à la rentrée, et qui rendrait la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour les soignants. Ce dimanche, une centaine de médecins a d’ailleurs demandé au gouvernement, dans une tribune publiée dans le JDD, d’avancer en ce sens “avant le début du mois de septembre”.

Une “décision collective”

Mais pour François Bayrou, il faut aller plus loin. “La vaccination, c’est la seule digue contre ce qui nous pend au nez, ce qui menace d’arriver, qu’il y ait une quatrième vague, pourquoi pas une cinquième vague. J’ai toujours pensé que ça finirait par la décision collective de rendre la vaccination obligatoire, comme les onze vaccinations qu’on donne au bébé à la naissance”, a argumenté le maire de Pau, craignant notamment “qu’un jour une mutation fasse que le virus devienne extrêmement nocif pour les enfants”.

Il n’est ni le seul, ni le 1er à regarder dans cette direction. Dès novembre alors que Pfizer et BioNTech annonçaient un vaccin efficace à 90%, la possibilité que le sérum soit obligatoire a été évoquée. À l’époque, les études montraient que plus de la moitié de la population se méfiait du vaccin. “Quand on voit la réaction des Français, qui à 50% doutent, peut-être qu’il faudra comme pour la tuberculose, comme pour la poliomyélite, le ranger dans la catégorie des vaccins obligatoires”, avait notamment estimé le député LREM Bruno Bonnell, au micro de BFMTV. 

Aujourd’hui c’est moins l’argument de la méfiance que le risque d’une reprise épidémique qui est mis en avant. “En fonction de la situation épidémique, en fonction du taux de vaccination qu’on aura atteint, il faudra l’envisager”, a ainsi répondu vendredi, la présidente de la Haute Autorité de Santé, Dominique le Guludec, à Jean-Jacques Bourdin sur RMC. L’épidémiologiste Martin Blachier, qui s’exprimait sur LCI, cette semaine, a lui appelé le gouvernement au “courage politique” et ”à prendre le taureau par les cornes”.

Obligatoire pour les 24-59 ans ?

Plutôt que la population générale, des sénateurs ont eux proposé dans un rapport que l’injection soit obligatoire pour les soignants, mais aussi pour les 24-59 ans. “La progression actuelle de la couverture vaccinale des différentes classes d’âge indique clairement que la simple incitation ne suffira pas à atteindre les taux requis pour se passer de restrictions à l’automne prochain”, pointe le document des sénateurs Bernard Jomier (PS), Jean-Michel Arnaud (Union centriste) et Roger Karoutchi (LR).

Interrogé sur cette proposition des sénateurs, dans le JDD, Alain Fisher, le “monsieur vaccin” du gouvernement a pris des pincettes, estimant qu’il s’agissait d’une option de “dernier recours”. “On n’y est pas encore et cela doit rester le dernier recours. Ce n’est pas exclu, mais cela me semble plus problématique”, a-t-il jugé.

“Fracture vaccinale”

Sur ce sujet, le gouvernement marche sur des œufs et tâche de prendre ses distances avec la question, lui préférant celle de la vaccination obligatoire seulement pour les soignants. Le ministre de la Santé Olivier Véran a assuré vendredi que la question de l’obligation ne se posait “pas pour l’ensemble des Français”.

Même son de cloche, pour le porte-parole de l’exécutif Gabriel Attal, ce dimanche sur Radio J. “Aujourd’hui, notre cadre de travail ce sont les soignants, pas au-delà des soignants”, a-t-il précisé, soulignant que “la question de la vaccination obligatoire pour l’ensemble de la population à ce stade ne se pose pas”, même s’il a appris ”à ne jamais rien exclure pour l’avenir par principe”.

Le porte-parole n’a néanmoins pas caché ses inquiétudes face à l’émergence d’une “fracture vaccinale. “Il faut éviter une situation où l’épidémie reprendrait notamment du fait de personnes qui ne se sont pas fait vacciner et imposerait de prendre des mesures de restriction qui s’imposeraient à des personnes qui, elles, ont fait l’effort de se vacciner”, a-t-il précisé.

Les Français eux semblent y être plutôt favorables. Selon un sondage un sondage Odoxa-Backbone consulting pour franceinfo et Le Figaro, 58% se prononcent en faveur de la vaccination obligatoire pour tous.

À voir également sur Le HuffPost: Covid: le gouvernement a fini par changer de pied sur la vaccination sur son lieu de vacances