Covid: l'épidémie régresse mais le variant anglais progresse, voici ce qu'il risque d'advenir
SCIENCE - Depuis une semaine, le gouvernement se félicite des chiffres plutôt positifs liés à l’épidémie de Covid-19. Le nombre de nouveaux cas est en légère baisse, comme les hospitalisations. Même les entrées en réanimation stagnent.La preuve...
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SCIENCE - Depuis une semaine, le gouvernement se félicite des chiffres plutôt positifs liés à l’épidémie de Covid-19. Le nombre de nouveaux cas est en légère baisse, comme les hospitalisations. Même les entrées en réanimation stagnent.
La preuve que les mesures prises (couvre-feu généralisé à 18h sur tout le territoire métropolitain, fermeture des plus grands centres commerciaux), les changements de comportements (et possiblement la météo) ont un impact sur l’évolution du coronavirus. Mais cette tendance pourrait bien cacher un avenir plus sombre, alors que le variant “anglais” 501Y.V2, plus contagieux, continue de se répandre sur le territoire.
C’est justement ce futur à éviter que viennent éclairer les travaux d’une équipe de chercheurs de l’Inserm, dont les résultats ont été publiés ce dimanche 14 février. Grâce à un modèle mathématique, les auteurs ont testé divers scénarios possibles, au vu de ce que l’on sait de l’épidémie actuelle de Covid-19. Il faut se garder de prendre les modèles pour des prédictions, tant les incertitudes sont grandes. Mais ils permettent d’y voir plus clair.
Un plateau incertain
Le plateau actuel que l’on voit “est le résultat de deux dynamiques opposées: une diminution de la circulation de la souche classique [de coronavirus] opposée à une augmentation exponentielle du variant”, affirme l’étude.
Le graphique ci-dessous montre ce qui pourrait se passer dans les semaines à venir. La courbe verte représente le nombre d’admissions à l’hôpital dûes au nouveau variant et celle en pointillés les hospitalisations dues aux souches plus classiques du coronavirus. La courbe noire représente le total.
Les chercheurs ont imaginé trois scénarios. À gauche, avec une distanciation physique encore plus forte que celle de janvier (via de nouvelles mesures spécifiques, mais aussi via des changements indirects, telles les vacances scolaires, etc.). Au milieu se trouve le scénario classique, sans changements, et à droite un scénario où la distanciation diminue en février.
Même avec la situation optimiste, on voit que l’épidémie finit par redémarrer. On sait déjà depuis des semaines le risque posé par le variant 501Y.V2: comme il est entre 40 et 70% plus contagieux, plus il est présent en France, plus le risque d’explosion augmente. En fonction des scénarios, cela pourrait avoir lieu entre fin février et la mi-mars.
Des semaines décisives
De précédents travaux de l’Inserm allaient dans ce sens dès le 16 janvier. Mais à l’époque, les chercheurs n’avaient pas vraiment imaginé un scénario où l’épidémie globale régressait. Ici, c’est bien le cas, mais de manière pas suffisante, selon le modèle. Dans une autre étude début février, les auteurs se sont demandé quel serait l’impact de mesures bien plus strictes, similaires au confinement de mars 2020.
Ils estimaient alors que l’épidémie au global serait jugulée, jusqu’à redescendre en un mois sous les 5000 cas par jour... mais qu’elle risquait de redémarrer en cas de déconfinement. Pour que ce ne soit pas le cas, il faudrait qu’en sortie de confinement, la stratégie du “tester, tracer, isoler” soit grandement améliorée.
Évidemment, tout cela n’est qu’un modèle mathématique basé sur ce que l’on estime être la trajectoire de l’épidémie aujourd’hui. On voit d’ailleurs que les chiffres de la semaine dernière (non pris en compte dans l’étude de l’Inserm) sont un poil meilleurs que ceux imaginés dans les différents scénarios.
Il est possible que le variant soit moins présent que prévu, ou moins contagieux que ce que la communauté scientifique redoute. Mais l’augmentation récente des cas dans le département du Nord et notamment à Dunkerque, où le variant est très présent, n’est pas de bon augure. Plus que jamais, la prudence est de mise et il ne faut pas crier victoire trop vite face au coronavirus.
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