Covid: les autotests en pharmacie, une "nouvelle arme" qui peine à s'imposer

DÉPISTAGE - L’engouement autour des autotests? “Pas énorme”, résume Pierre, la quarantaine, pharmacien près du Jardin des Plantes à Paris. Ce dernier a vendu une boîte à 30 euros ce mercredi matin, cinq depuis le 30 avril, date à laquelle il...

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Vendus à l'unité ou par boite de cinq, les autotests peinent à trouver preneur dans de nombreuses pharmacies. Image d'illustration.

DÉPISTAGE - L’engouement autour des autotests? “Pas énorme”, résume Pierre, la quarantaine, pharmacien près du Jardin des Plantes à Paris. Ce dernier a vendu une boîte à 30 euros ce mercredi matin, cinq depuis le 30 avril, date à laquelle il a reçu son 1er stock. Les sept lots restants - contenant cinq tests Covid-19 à faire soi-même - n’ont pas trouvé preneur.

Ailleurs, ce constat se répète. Un mois après leur arrivée en France, les autotests peinent à s’imposer. Depuis le 12 avril, 914.000 autotests ont été vendus en officine, selon la base de données IQVIA, référence dans le domaine de la santé. C’est peu, comparé au nombre de tests livrés par les fournisseurs, “entre 1,5 et 2 millions en pharmacie, partout sur le territoire”, précise le ministère de la Santé, interrogé par le HuffPost.

Des tests moins fiables et non reconnus pour prendre l’avion

Un bilan modeste, compte tenu de la situation épidémiologique mais sans surprises pour Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques (FSPF) : “Les clients veulent un résultat négatif à inscrire sur le pass sanitaire pour prendre l’avion ou accéder à des loisirs. L’autotest ne le permet pas”, témoigne-t-il pour le HuffPost.

Les autotests sont relativement moins fiables que ceux en laboratoire d’analyse ou en centre, notamment parce qu’à la maison, il est possible de se tromper dans l’exécution du dépistage. Ainsi, seuls les tests PCR ou antigéniques font foi. Les résultats des autotests ne sont même pas comptabilisés, mais il sera bientôt possible de savoir combien de PCR positifs ont été réalisés grâce à un 1er dépistage individuel.

“C’est un complément de la stratégie de dépistage. On en vend quand même mais ce n’est pas l’Alpha et l’Omega”, relativise Philippe Besset, peu emballé. En effet, même s’ils sont efficaces dans la lutte contre le Covid-19 et moins invasifs que les PCR et antigéniques, selon les avis du Conseil scientifique et de la Haute Autorité de Santé, ces tests n’ont pas vocation à s’imposer ou remplacer les autres dispositifs.

Six euros le test. Le prix décourage”Lydia, une autre pharmacienne

 

D’abord, parce que l’outil n’est pas à destination des personnes symptomatiques. Ces dernières doivent impérativement faire un dépistage classique auprès de professionnels de la santé, pour éviter un mauvais diagnostic qui risquerait de laisser la maladie se répandre.

Dans cette optique, un décret permet aux pharmaciens de refuser la vente aux personnes symptomatiques. D’où leur absence des supermarchés, où un tel contrôle est plus difficile à mettre en place, au grand dam de la grande distribution, qui a multiplié les interventions médiatiques ces dernières semaines, pour se tailler une part de marché et faciliter l’accès à ce produit. 

S’autotester pour les déplacements familiaux ?

“Les autotests permettent d’identifier les infections dans des populations que l’on a du mal à toucher. Les asymptomatiques mais aussi les personnes qui, pour des raisons géographiques ou sociales, n’ont pas accès au dépistage classique”, explique au HuffPost Cédric Carbonneil, chef du service d’évaluation des actes professionnels de la Haute Autorité de Santé (HAS).

Présenté comme “une nouvelle arme pour surveiller la pandémie” par Jean Castex, l’outil -désormais utilisable même avant 15 ans si le test est supervisé par les parents- est surtout destiné au milieu scolaire, principal foyer des asymptomatiques. Mais il reste utile au grand public pour réduire les risques que l’on fait courir à notre entourage, surtout s’il contient des personnes fragiles.

L’autotest est une option supplémentaire pour que “chacun” soit le garant de sa “responsabilité”, voilà le nouveau mot d’ordre du gouvernement à l’occasion de la deuxième étape du déconfinement et des réouvertures du 19 mai. ”Nous souhaitons un engouement un peu plus élevé à la veille du pont de l’Ascension, l’occasion de rassemblements familiaux et amicaux. S’autotester le jour même est une manière d’aborder plus sereinement ces événements, sans évidemment écarter les gestes barrières”, développe Cédric Carbonneil.

À la pharmacie du Jardin des plantes, guère de préparatifs. On n’attend pas de ruée sur les autotests pour le week-end. “Six euros le test. Le prix décourage”, avance Lydia, une autre pharmacienne. La sécurité sociale ne rembourse pas ce dispositif, contrairement aux autres. Le 15 mai -en plein milieu du week-end de quatre jours- les autotests passeront par arrêté à 5,20 euros l’unité, toujours avec une TVA à 0 %. De quoi relancer l’engouement? 

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