Covid: Pourquoi l'épidémie s'aggrave brutalement en Russie

CORONAVIRUS - Alors qu’une bonne partie de l’Europe se déconfine, que la France abandonne le port du masque en extérieur et bientôt le couvre-feu, la situation est tout autre en Russie. Et plus particulièrement à Moscou. La capitale russe,...

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Pourquoi l'épidémie de Covid-19 s'aggrave brutalement à Moscou et en Russie (photo : la Place Rouge à Moscou le 18 juin 2021)

CORONAVIRUS - Alors qu’une bonne partie de l’Europe se déconfine, que la France abandonne le port du masque en extérieur et bientôt le couvre-feu, la situation est tout autre en Russie. Et plus particulièrement à Moscou. La capitale russe, confrontée à une flambée record du Covid-19, a annoncé ce vendredi 18 juin restreindre les évènements publics, fermant notamment sa fan-zone de l’Euro.

Moscou et ses quelque 12 millions d’habitants a enregistré 9056 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, un record depuis le début de l’épidémie et le triple du niveau enregistré il y a moins de deux semaines.

Avec 17.262 contaminations quotidiennes au niveau national, la Russie est au plus haut depuis le 1er février, selon les statistiques gouvernementales publiées vendredi. Le pays a enregistré en outre 453 décès supplémentaires, un pic depuis le 18 mars, et Moscou déplore 78 nouveaux morts.



Mais comment en est-on arrivé là?

  • Une campagne de vaccination qui patine

Depuis près d’un an, l’appareil d’État russe et les médias publics mettent en avant la bonne gestion de la crise sanitaire par les autorités et les prouesses du Spoutnik V, vaccin développé par la Russie et disponible depuis plus de six mois.

Mais les Russes sont très peu nombreux à se faire vacciner malgré les appels répétés de Vladimir Poutine et du pouvoir, sur fond de défiance d’une population échaudée par des décennies de propagande soviétique puis russe et les coupes budgétaires dans le domaine de la santé.

Depuis décembre, seuls 19,4 millions de Russes sur 146 millions d’habitants ont reçu au moins une dose, selon le recensement du site Gogov, qui agrège les données des régions et médias faute de statistiques nationales officielles.

 

À Moscou, 1,8 million de personnes ont reçu au moins une injection, sur les 12 millions d’habitants de la métropole. Face à ces chiffres particulièrement bas, le maire de la capitale Sergueï Sobianine, a décrété mercredi la vaccination obligatoire de tous les employés du secteur des services. Quelque 60% d’entre eux, soit deux millions de personnes environ, doivent l’être d’ici au 15 août.

  • Des mesures de freinage insuffisantes

L’absence de restrictions et un respect limité des gestes barrières depuis des mois explique aussi cette flambée de l’épidémie, alors que de nombreux Russes refusent de porter le masque dans les transports ou les lieux publics.

“Nous arrêtons pour un temps les évènements de divertissements de masse, et nous devons aussi fermer un temps les lieux de danse et la fan-zone” au complexe olympique de Loujniki, a annoncé le maire Sergueï Sobianine sur son site. Mais ces mesures restent malgré tout limitées, les autorités s’efforçant de préserver l’économie.

Si le maire a également prolongé jusqu’au 29 juin la fermeture, décrétée le week-end dernier, des lieux de restauration dans les centres commerciaux, des zoos ainsi que de toutes les installations des parcs publics, tels que les aires de jeux et les équipements sportifs, il a en revanche décidé de mettre fin à la période chômée décrétée du 15 au 20 juin pour freiner l’épidémie. Et s’ils devront fermer de 23h à 6h comme c’était déjà le cas depuis une semaine, restaurants et bars restent ouverts.

À Saint-Pétersbourg aussi, les mesures semblent insuffisantes et le port du masque assez aléatoire, alors que la ville accueille des dizaines de milliers de fans de foot pour l’Euro. “Il me semble que les autorités minimisent le danger ces derniers jours. Ils ne donnent pas beaucoup d’information exprès pour ne pas gâcher l’Euro. J’ai peur que la situation s’aggrave après”, a confié à l’AFP une habitante, Elena Iakovleva, âgée de 50 ans.

  • Des nouveaux variants qui progressent

“Le plus probable, c’est que nous sommes confrontés à de nouveaux variants, plus agressifs et qui se répandent plus rapidement”, a affirmé le maire Sergueï Sobianine jeudi 17 juin. Il a relevé que les cas détectés quotidiennement dans la capitale étaient passés en quelques jours de 3000 à 7000.

“Sur les dernières semaines, nous constatons en moyenne dans le pays une hausse de 30% du nombre de malades”, a aussi indiqué le ministre de la Santé russe, Mikhaïl Mourachko, lors d’une réunion par visioconférence avec des responsables gouvernementaux chargés de la lutte contre le Covid. Il a également noté que les 30-40 ans étaient particulièrement touchés par ce très fort rebond de l’épidémie qui touche l’ensemble de la Russie, mais particulièrement Moscou et Saint-Pétersbourg.

Anna Popova, directrice du gendarme sanitaire Rospotrebnadzor, a pour sa part relevé que “la proportion du variant indien (désormais appelé variant Delta) est en nette progression depuis deux semaines”.

La Russie est devenue jeudi, avec 128.445 morts recensés par le gouvernement, le pays européen le plus endeuillé. L’agence russe des statistiques, Rosstat, qui a une définition plus large des décès liés au Covid, a elle comptabilisé 270.000 morts au moins depuis le début de la pandémie.

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