Crack à Stalingrad: La réponse de Valérie Pécresse
PARIS - Ce samedi 29 mai, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse (Libres!, ex-LR) s’est dite prête à cofinancer une structure de soin pour les usagers de crack, conjointement avec l’État et la ville de Paris, une proposition...
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PARIS - Ce samedi 29 mai, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse (Libres!, ex-LR) s’est dite prête à cofinancer une structure de soin pour les usagers de crack, conjointement avec l’État et la ville de Paris, une proposition faite lors d’un déplacement au jardin d’Éole devenu un point de rassemblement des toxicomanes.
“Je propose que la région, l’État et la Ville de Paris se mettent autour d’une table et que nous financions un centre de traitement des crackeurs” a affirmé Valérie Pécresse, qui était accompagnée de la maire LR du VIIe arrondissement, Rachida Dati.
“Il faut mettre en place les moyens médicaux, psychiatriques, de lutte contre les addictions”, et “pas juste créer des places d’hébergement d’urgence”, a encore affirmé Valérie Pécresse, candidate à sa réélection au scrutin régional prévu en juin. Elle a qualifié de “fiasco” le plan anti-crack lancé en 2019, auquel la région ne participe pas.
La mairie de Paris dans le viseur de la droite
“Les 1ers lieux de fixation ont été les salles de shoot et ça n’aide pas à sortir des addictions”, a assuré de son côté Rachida Dati, partisane d’une prise en charge “y compris sous contrainte”.
La maire LR du VIIe arrondissement a fustigé une ville de Paris “aux abonnés absents” et estimé qu’“en tant que présidente du conseil de surveillance de l’AP-HP, (la maire de Paris) Anne Hidalgo pourrait mettre en place une stratégie de lutte contre les addictions”. “Il y a deux semaines, un terrain et des locaux, sans riverains, lui ont été proposés aux abords d’Aubervilliers”, a assuré Rachida Dati en déplorant que cette offre se soit soldée par un refus.
Le 22 mai, Anne Hidalgo avait dénoncé la “politique à court terme” de l’État pour lutter contre l’usage de crack dans la capitale.
Interrogée sur les compétences de la région pour financer un tel centre de désintoxication, Valérie Pécresse a dénoncé une “stratégie de la défausse”. “On va le faire. On est prêts a mettre des millions dans une structure copilotée avec les ministères de la Santé et de l’Intérieur. Maintenant il faut saisir la main tendue”, a-t-elle dit.
Riverains abattus et toxicomanes pessimistes
Depuis la mi-mai, les consommateurs de crack sont contenus par la police dans le jardin d’Éole, un lieu que les toxicomanes avaient l’habitude de fréquenter en journée avant de migrer 500 mètres plus loin vers le quartier de Stalingrad pendant la nuit. Le jardin public leur est désormais ouvert jusqu’à une heure du matin.
“A 21h, je ne peux pas rentrer chez moi parce que c’est dangereux”, a témoigné une voisine. “Nous avons de la compassion et de la colère, mais on est tous psychologiquement atteints”. “On se retient de passer à l’acte, on est à la limite de la violence”, a ajouté un autre. Des riverains, en train de découper des tracts sur une table, ont rappelé qu’il y avait “30 établissements accueillant des enfants dans un rayon de 200 mètres”, autour du jardin.
Les toxicomanes, eux, tenaient un discours plus désabusé aux élues. “Encore faut-il que j’aie la volonté, une adresse”, a témoigné une femme, l’allure soignée dans son manteau rouge, tombée dans le crack il y a dix ans et qui assure n’avoir vu ses deux derniers enfants qu’au moment de son accouchement. “C’est une perte se temps. La drogue j’en ai besoin tous les jours pour ma concentration”, a ajouté un homme qui, à 69 ans, “n’y croit plus”. “Mais les jeunes, oui, on peut les aider”.
Rachida Dati “portera le sujet au Conseil de Paris et nous au gouvernement”, a assuré Valérie Pécresse.
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