Dalic : "La Croatie est capable d'exploits historiques"
La Croatie partira favorite dans les qualifications pour la Coupe du Monde 2022 Entretien avec le sélectionneur Zlatko Dalic "Nous avons le talent pour battre n'importe qui" La Coupe du Monde de la FIFA 2018™ marque un tournant dans l’histoire...
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- La Croatie partira favorite dans les qualifications pour la Coupe du Monde 2022
- Entretien avec le sélectionneur Zlatko Dalic
- "Nous avons le talent pour battre n'importe qui"
La Coupe du Monde de la FIFA 2018™ marque un tournant dans l’histoire du football croate. Invités-surprise de la finale, les hommes de Zlatko Dalic se sont inclinés aux portes de l’exploit, après un match spectaculaire contre la France (4-2). Au lendemain de l’épreuve mondiale, la Croatie a toutefois dû faire face à une cascade de départs. Quelques habitués de la sélection comme l’attaquant Mario Mandzukic ou le gardien de but Danijel Subasic, ont décidé de mettre fin à leur carrière internationale.
Dalic, en poste depuis 2017, a cependant accepté de poursuivre sa mission, convaincu que son aventure avec la Croatie était encore loin d’être terminée. Le technicien de 54 ans a profité de ces circonstances particulières pour rajeunir son groupe, qu’il a tranquillement mené à la qualification pour l’UEFA EURO 2020, qui aura lieu l’été prochain. Il s’apprête désormais à relever un nouveau défi, avec le début des qualifications pour Qatar 2022 à partir du mois de mars.
FIFA.com l'a rencontré pour évoquer les prochaines échéances.
M. Dalic, la Russie, la Slovaquie, la Slovénie, Chypre et Malte vous attendent sur la route du Qatar. Comment jugez-vous le niveau du groupe ?
Il n'y a pas de groupe facile, mais nous acceptons l'étiquette de favori que nous vaut notre statut de tête de série et de finaliste de Russie 2018. Nous respectons tous nos adversaires de poule. La Slovaquie nous connaît bien pour nous avoir croisés en qualification. Elle a démontré son efficacité en décrochant sa place pour l'UEFA EURO dans les barrages. Les Russes nous ont donné du fil à retordre en Coupe du Monde. Ils ont battu l'Espagne, c'est tout dire. La Slovénie progresse sous la conduite de Matjaž Kek, un entraîneur qui a travaillé en Croatie et nous connaît très bien, lui aussi. Enfin, Chypre et Malte comptent parmi les meilleures équipes de leur chapeau. Nous avons donc hérité d'un groupe relevé, mais nous abordons les qualifications en pleine confiance.
Quelles difficultés vous attendez-vous à rencontre dans ces qualifications ?
Le calendrier sera très serré en mars et en septembre. Avec trois matches par semaine, ce qui ne laisse quasiment pas de temps à l'entraînement, et les déplacements, il sera très difficile pour les joueurs de faire face à trois rencontres d'une telle importance, d'autant que le planning de leur club sera tout aussi éprouvant. Il faudra tout planifier à la perfection et gérer nos ressources au mieux, afin de protéger les joueurs tout en obtenant les meilleurs résultats possibles. Cela étant, nous en sommes tous au même point et nous ne nous chercherons pas d'excuse. Par ailleurs, l'EURO se tiendra en plein milieu des qualifications, ce qui est inhabituel et posera problème à tous les participants. Il se pourrait, par exemple, qu'on entame les préliminaires mondialistes avec une équipe, mais que certains joueurs décident de se mettre à l'écart de la sélection après le championnat européen. Cela nous imposerait des changements majeurs en cours de campagne.
Êtes-vous soumis à une obligation de résultat en tant que finaliste de Russie 2018 ?
Nous avons vécu un grand moment en 2018, qu'il est impossible de rééditer tous les deux ou quatre ans. Nous étions davantage sous pression en Russie, parce que nous savions qu'il s'agissait probablement du tournoi de la dernière chance pour certains de nos cadres. Aujourd'hui, notre impératif est de nous qualifier. Nous sommes convaincus d'avoir les qualités, le talent et la confiance nécessaires pour battre n'importe quel adversaire. Nous sommes également conscients de ne pas faire partie des principaux favoris. Cette étiquette revient aux grandes équipes, telles que la France, l'Espagne, l'Allemagne, le Brésil, l'Argentine, l'Angleterre, l'Italie, la Belgique ou le Portugal. Bien sûr, la Croatie a montré en 1998 et en 2018 qu'elle était capable d'exploits historiques, mais nous ne nous mettons pas de pression à ce sujet.
Plusieurs cadres ont pris leur retraite après la Coupe du Monde 2018. Quel impact cela a-t-il eu sur l'équipe actuelle ?
L'effectif a beaucoup changé depuis la Russie. Rakitić, Mandžukić, Subašić et Ćorluka ont raccroché les crampons et des jeunes talentueux se sont taillé une place importante en sélection. Nous avons profité des Ligues des Nations de l'UEFA 2018 et 2020 pour donner leur chance à de nouveaux joueurs, et nous avons fait une bonne campagne de qualification pour l'EURO 2020. Luka Modrić, notre leader, Brozović et Kovačić forment l'un des meilleurs entrejeux du monde. Les cadres, dont Perišić, Vida et Lovren, apportent leur expérience au groupe. Nous avons aussi des jeunes prometteurs, tels Brekalo et Vlašić, qui ont montré leur potentiel. Notre avenir s'annonce plutôt bien.
L'année prochaine sera chargée, puisque l'UEFA EURO 2020 se disputera pendant les qualifications mondialistes. Qu'espérez-vous accomplir dans cette compétition ?
Nous avons vécu un rêve en Russie. Ça a été une aventure inoubliable. Notre détermination est renforcée par la joie et fierté que nous avons apportées à une nation tout entière. Confronté à la pandémie, notre pays comptera sur nous pour lui redonner du bonheur. Nous lui devons de tout faire pour tenter de reproduire les moments magiques connus en Russie. Quelques équipes sont, objectivement, mieux placées que nous. Mais nous croyons en nos qualités et nos adversaires devront nous prouver leur supériorité sur le terrain. Ils n'y parviendront pas facilement, car nous ne sommes pas seulement talentueux, nous jouons avec une même passion et volonté de porter haut les couleurs de la Croatie.
Que savez-vous du Qatar ?
J'ai travaillé en Arabie Saoudite et aux EAU. Je connais donc la culture de la région. J'ai gardé d'excellents souvenirs de mes séjours au Moyen-Orient, où je compte toujours de nombreux amis. Je suis certain que nous vivrons une belle Coupe du Monde, parce que les Qataris possèdent un merveilleux sens de l'hospitalité.
Vous attendez-vous à une Coupe du Monde particulière ?
Absolument. J'espère que la pandémie sera terminée et que les fans du monde entier viendront assister à la compétition. Ce sera la première Coupe du Monde organisée au Moyen-Orient, et aussi la première où le public pourra voir deux matches dans la même journée. Tous les stades sont proches les uns des autres, ce qui créera une ambiance très particulière, un peu comme celle des Jeux Olympiques. Les matches se dérouleront dans des enceintes magnifiques et je suis sûr que le Qatar fera tout en termes d'organisation, de sécurité ou autres, pour offrir aux visiteurs un tournoi mémorable.
Que retiendrez-vous de l'année 2020 ?
J'ai hâte que cette année terrible se termine. La pandémie a coûté tant de vies à travers le monde, sans compter le contrecoup catastrophique des confinements et autres mesures de restriction sur la population et les entreprises. Quant au football, jouer sans les supporters, ce n'est pas la même chose. Le huis clos nous prive des émotions procurées par un stade comble. Et aujourd'hui, on pense plus aux tests avant les matches, qu'à la tactique, la condition physique ou à quoi que ce soit en rapport avec le jeu. J'espère que 2021 nous réserve de bien meilleures surprises.