Dans "5ème set", comment la scène finale du match de tennis a été tournée
CINÉMA - Alors qu’on récupère tout juste du 5e set de Djokovic face à Tsitsipas en finale de Roland-Garros, Quentin Reynaud met nos nerfs à l’épreuve. Dans son film “5ème set”, au cinéma ce mercredi 16 juin, le réalisateur explique l’histoire...
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CINÉMA - Alors qu’on récupère tout juste du 5e set de Djokovic face à Tsitsipas en finale de Roland-Garros, Quentin Reynaud met nos nerfs à l’épreuve. Dans son film “5ème set”, au cinéma ce mercredi 16 juin, le réalisateur explique l’histoire de Thomas Edison, tennisman bientôt quadragénaire qui refuse de raccrocher la raquette. Et filme en guise de scène finale un dernier jeu (presque) en temps réel à couper le souffle.
Ancien tennisman qui a connu les douleurs de la compétition et des blessures, Quentin Reynaud a confié à Alex Lutz le rôle de son héros déchu, un tennisman professionnel de 37 ans qui jongle avec les contrats pour finir ses fins de mois sans découvert, entraîne des gamins dans une école de tennis dirigée par sa mère (Kristin Scott-Thomas), aussi mari et papa à la ville. Et alors que tous autour de lui pensent qu’il devrait mettre un terme à sa carrière, Thomas Edison refuse d’abdiquer.
Petit à petit, il passe les matchs éliminatoires de Roland-Garros, des ”épreuves regardées par les vrais amateurs, car ils donnent lieu à des échanges pugnaces, durs la plupart du temps et passionnants parce qu’ils sont disputés par des joueurs qui ont besoin financièrement de les gagner”, commente le réalisateur dans les notes de production. Jusqu’à se qualifier pour le 1er tour du tournoi où il affronte Damien Thosso, nouvel espoir du tennis français au talent insolent de 20 ans son cadet.
Le casse-tête de la scène du 5e set
Sur les 1h50 du film, le cinquième set de ce match occupe une bonne vingtaine de minutes d’un réalisme bluffant qui transporte le spectateur de son fauteuil rouge à la terre battue de Roland-Garros. Et tourner cette séquence, dans la vraie enceinte du mythique stade parisien, a relevé du casse-tête technique pour Quentin Reynaud et son équipe.
“On a débuté le tournage par la scène du match ultime, sur le court 14 je crois, presque rempli à craquer. C’était l’acmé du film et on l’a mise en boîte dans une énergie folle, assez incroyable même”, se souvient Alex Lutz. L’acteur de 42 ans, qui n’avait jamais joué au tennis, s’est entraîné pendant quatre mois, à raison de 4h de sport par jour pour rentrer dans la posture d’un pro et “apprendre à mettre, avec le maximum de naturel, trois balles dans sa poche, ou de les faire rebondir par terre, ou d’amorcer un service vraisemblable”: “Au fond, mon travail sur le court relevait beaucoup de la chorégraphie. Si on regarde bien, j’ai très peu de frappes de balle dans le film.”
Alors pour cette scène intense comme pour les autres, Quentin Reynaud a pu compter sur des doublures. Le réalisateur a scénarisé tous les points de ce fameux cinquième set pour pouvoir tourner en temps réel avec des joueurs aguerris. “Il y avait quelqu’un dans le stade qui criait les séquences aux doublures: ‘service, sur le revers, retour sur le coup droit, montée à la volée’, etc. Cela, pendant les 21 points du jeu. À cause des inévitables ratés, on a dû tourner ces 21 points plus de 7 fois d’affilée”, détaille-t-il.
Le lendemain, après avoir monté les séquences de la veille dans la nuit, tout le match a été rejoué, mais cette fois avec Alex Lutz pour pouvoir capter ses réactions. “J’étais là, sur le terrain avec mon ordinateur et avec l’autorité d’un capitaine d’armée, je dirigeais Alex qui, pour être raccord avec ce qui était en boîte, ne pouvait faire autrement qu’obéir à mes ordres... que je n’avais pas le temps de justifier”, explique le cinéaste. ”À un moment, dans les images au ralenti, on voit qu’il râle. Ce n’est pas parce qu’il a raté une balle, mais parce qu’il n’a pas de recul par rapport à ce qu’il fait!”
La “réalité noire” du tennis
Un tournage “rock’n’roll” concède Quentin Reynaud, qui voulait faire vivre une expérience au spectateur avec “un film engagé, radical, et somme toute assez expérimental”. Un pari réussi aux yeux de son acteur principal: “Quentin fait durer la séquence de ce match pendant vingt minutes, ce qui, sur un film d’une heure cinquante, peut paraître très culotté (...) Cette séquence est une preuve de l’amour qu’il porte à ce tennis qu’il a tant pratiqué. Je la trouve merveilleuse”.
Outre cette séquence osée qui tient en haleine les aficionados comme les néophytes, “5eme Set” est aussi une plongée dans la sombre réalité du quotidien des joueurs de tennis professionnels, loin des têtes du classement. “Le monde du tennis n’est pas celui du foot, où le 400e joueur mondial arrive encore à toucher des millions”, atteste Quentin Reynaud. “Il faut avoir un courage phénoménal pour persévérer dans ce sport qui est magnifique, mais cruel: à moins d’être une star, on doit s’attendre à subir des centaines de petites humiliations. Chaque année, le tennis perd des licenciés. C’est cette réalité, si noire, de l’envers du décor que je voulais décrire. C’est même le cœur de mon film. De ce point de vue là, je n’ai rien inventé. Toutes les anecdotes sont vraies”, assure-t-il.
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