Dans "Boîte noire" avec Pierre Niney, cette scène est une réplique quasi exacte de la réalité
CINÉMA - Petite boîte, mais grande fascination. Dans le thriller Boîte noire, au cinéma ce mercredi 8 septembre, Pierre Niney se glisse dans la peau (et les oreilles) d’un enquêteur du BEA - le bureau d’enquêtes et d’analyses de l’aviation...
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CINÉMA - Petite boîte, mais grande fascination. Dans le thriller Boîte noire, au cinéma ce mercredi 8 septembre, Pierre Niney se glisse dans la peau (et les oreilles) d’un enquêteur du BEA - le bureau d’enquêtes et d’analyses de l’aviation civile - pour découvrir ce qui a conduit au crash du vol Dubaï-Paris transportant plusieurs centaines de passagers. Avec au centre de son investigation ce petit objet mystérieux: la boîte noire.
C’est d’ailleurs la fascination de Yann Gozlan, le réalisateur, pour cet enregistreur de vol qui est à l’origine de la naissance du film. “Les journaux nous causent sans cesse de ces fameuses boîtes noires sans qu’on sache vraiment à quelle réalité elles correspondent”, indique-t-il dans les notes de production. “La boîte noire tient selon moi une place à part dans l’inconscient collectif dans la mesure où elle détient la clé qui pourra expliquer l’enchaînement des événements qui a conduit à la tragédie.”
Une scène tournée dans le vrai labo du BEA
Et si son film prend de larges libertés avec le déroulé réaliste d’une enquête d’un technicien du BEA - au fur et à mesure de son investigation, le personnage de Pierre Niney perd pied avec la réalité, oscillant entre obsession, paranoïa et complotisme - Yann Gozlan a veillé à s’appuyer sur les conseils techniques du vrai Bureau d’enquêtes et d’analyses. Et cela notamment pour la scène magistrale de la boîte noire, filmée par au-dessus comme le feraient les caméras d’un bloc opératoire.
Derrière la vitre d’un laboratoire, une dizaine d’officiels se massent en silence. À l’intérieur du box, le cérémonial commence. Les enquêteurs du BEA vêtus de blanc décortiquent minutieusement une boîte en métal de couleur orange avec des bandes blanches réfléchissantes, – elle n’est plus noire depuis des années pour être plus facilement repérable au milieu des débris. Entre plusieurs couches de sable, d’une étrange pâte noire et d’autres matériaux non identifiés, un fragile circuit imprimé contient les précieuses données de vol.
“On n’est vraiment pas loin de la réalité”, réagit pour Le HuffPost Sébastien Barthe, porte-parole du BEA. “Le processus est juste: la boîte noire est amenée par un officier de police judiciaire, l’ouverture se fait devant des témoins qui représentent le constructeur de l’avion, la compagnie aérienne mais aussi une bonne partie de l’équipe d’enquête”. Il s’agit d’ailleurs de la seule et unique scène du film tournée dans les vrais bureaux du BEA et son laboratoire.
“Il y a ensuite tout un protocole cérémonial à respecter à la lettre pour ouvrir les éléments, les nettoyer... Car les boîtes noires contiennent un certain nombre de matériaux qui permettent de protéger les données contenues dans les petites cartes mémoire”, poursuit le responsable communication.
En revanche, il y a une différence de taille: si la scène dure quelques minutes dans le film de Yann Gozlan, elle peut prendre jusqu’à une demi-journée dans la réalité: “C’est un process très long et minutieux. On est vraiment dans la chirurgie, car on n’a pas le droit à l’erreur. Avant de mettre le circuit sous tension, il faut vérifier qu’il est en bon état et au besoin changer, réparer certains éléments.”
Placées à l’arrière de l’avion (partie généralement la mieux conservée lors d’un crash), les boîtes noires sont au nombre de deux et contiennent chacune une carte mémoire plus petite que la taille d’une main qu’il faut à tout prix protéger. Elles sont donc conçues pour “résister à 1000 degrés pendant une heure”, peuvent “encaisser des chocs de 3400G”, et “résistent à 6000m de profondeur de pression” dans le cas d’un accident sous-marin.
Le grand public n'entend jamais les voix de la boîte noire..."
L’une contient quelque 3000 paramètres de vol (l’altitude, le régime moteur, la vitesse...) tandis que l’autre renferme l’enregistrement des deux dernières heures de voix dans le cockpit entre les pilotes, mais aussi avec le personnel commercial. C’est à partir de cette boîte noire, aussi appelée “CVR”, qu’enquête le technicien incarné par Pierre Niney. Les pilotes ont-ils commis une erreur? Un terroriste s’est-il introduit dans le cockpit? Tout ou presque repose sur son oreille alors qu’il écoute en boucle les pistes audio de ce fameux vol Dubaï-Paris meurtrier.
Et dans Boîte noire, ces enregistrements sont de très mauvaise qualité et les voix quasi inaudibles, rendant forcément l’analyse bien plus difficile... “C’est excessif dans le film et le son n’est jamais à ce point dégradé”, commente Sébastien Barthe. “Mais dans l’absolu, le son d’un CVR est toujours difficile, car un avion est bruyant même lorsqu’il vole normalement. Si vous ajoutez à ça des problèmes techniques ou simplement de la grêle, du vent, des turbulences, etc, le son est encore plus dégradé. Le pire étant un CVR à l’atterrissage ou au décollage où s’ajoute le bruit du moteur, des roues sur le sol, etc.”
Sur les quelque 50 enquêteurs qui forment le vrai BEA, ils ne sont que 2 ou 3 à qui l’on révèle l’analyse du CVR, avance Sébastien Barthe: “Très peu de gens sont habilités à l’écouter au bureau, tandis que le grand public n’entend jamais les voix de la boîte noire. C’est très protégé et l’audio n’est jamais publié. On ne communique que sur la retranscription des voix.”
Et si les ressorts “irréalistes” de l’intrigue imaginée par Yann Gozlan n’ont pas forcément été du goût des vrais enquêteurs du BEA qui ont vu le film, souffle le porte-parole, reste que Boîte noire joue à pousser les portes d’un domaine confidentiel et offre au spectateur un thriller réussi et sous tension jusqu’à la dernière minute.
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