Dans le brouillard des régionales 2021, LREM au défi d’exister

POLITIQUE - Pour tous les candidats aux élections régionales, la campagne est particulièrement difficile. Du fait de l’incertitude que fait peser la crise sanitaire sur la tenue du scrutin, des contraintes imposées par l’épidémie et du peu...

Dans le brouillard des régionales 2021, LREM au défi d’exister

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Des affiches de la République en Marche placardées dans Paris au mois de novembre 2020 (illustration)

POLITIQUE - Pour tous les candidats aux élections régionales, la campagne est particulièrement difficile. Du fait de l’incertitude que fait peser la crise sanitaire sur la tenue du scrutin, des contraintes imposées par l’épidémie et du peu d’appétence que suscitent ces élections dans le contexte actuel. “Les gens n’ont pas la tête aux régionales”, entend-on en boucle, y compris dans les couloirs du gouvernement. Mais pour les candidats LREM, la tâche est rendue encore plus rude. 

Déficit d’implantation, manque de tête d’affiche, prime aux sortants, menace d’un vote sanction dans un contexte de contestation de la gestion de la crise sanitaire… Les difficultés sont aussi nombreuses que les espoirs sont maigres. Pour autant, hors de question pour le parti présidentiel de donner l’impression de refuser le combat.

“Tout est prêt. On a désigné nos têtes de listes, qui égrènent leurs officialisations en fonction du contexte et de la stratégie locale. Mais nous serons présents dans les 12 régions, avec l’idée de travailler en étant unis avec les forces de la ‘maison commune’”, note le député LREM Roland Lescure. Une référence à cette constellation centriste évoquée à la rentrée, réunissant autour de la majorité présidentielle le MoDem, Agir ou encore Liberté, et territoire et censée incarner “le dépassement” en vue de la présidentielle 2022.

Profils différents

Résultat, des candidatures qui émergent au fil de l’eau, et des profils forcément différents. En Normandie, le parti présidentiel soutient par exemple Laurent Bonnaterre, venu de la gauche. En Occitanie, c’est Vincent Terrail-Novès qui a reçu l’étiquette LREM, après avoir été encarté sept ans chez Les Républicains. D’autres affichent des profils de macronistes pur jus, à l’image de Bruno Bonnell en région Auvergne Rhône-Alpes ou de Laurent Pietraszewski, le “ministre des retraites”, déclaré tête de liste dans les Hauts-de-France.  

Les ministres ne sont d’ailleurs pas très nombreux à avoir tenté l’aventure, en dépit du souhait formulé par Emmanuel Macron. Outre l’ex-député du Nord, le secrétaire d’État en charge des relations avec le Parlement, Marc Fesneau (MoDem), est annoncé, et avec un certain enthousiasme, à la région Centre-Val de Loire. Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, doit quant à elle briguer la Nouvelle-Aquitaine.

En région Paca, c’est la secrétaire chargée des Personnes handicapées qui portera les couleurs LREM. Ou plutôt  “majorité présidentielle”, comme le corrige systématiquement son entourage, soulignant que la candidate présente davantage un profil “société civile” qu’un parcours “politicien”. Toujours du côté des membres du gouvernement à la notoriété somme toute relative, Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l’Insertion, doit se déclarer dans la région Grand Est.

“Arrêter de rêver en couleur”

Un effectif qui souligne les ambitions limitées du parti présidentiel. “On espère mobiliser les troupes et faire de beaux scores. Et pourquoi pas se trouver en position de faiseurs de rois dans certaines régions. Après, il faut arrêter de rêver en couleur et reproduire l’erreur des municipales”, observe, lucide, un stratège macroniste.

Même du côté des candidatures gouvernementales, on préfère ne pas s’emballer. Un député LREM concerné par l’élection de Geneviève Darrieussecq ne voit qu’un seul scénario possible qui pourrait faire tomber la région Nouvelle-Aquitaine dans l’escarcelle macroniste: “Si elle se maintient autour du score de Nathalie Loiseau et qu’elle profite de la division de la gauche, elle peut être deuxième. Et là, elle a une chance de créer la surprise”. Soit beaucoup de conjectures. 

Pour autant, pas question d’avoir l’étiquette honteuse. “La candidature ‘majorité présidentielle’, on considère que c’est un atout. Et si des présidents sortants veulent faire campagne en instrumentalisant leur achat de masques, on leur rappellera qu’ils les ont achetés avec l’argent de l’État”, prévient Roland Lescure. Même appréciation dans l’entourage de Sophie Cluzel, où l’on note que la Marseillaise de naissance “se présente aussi pour défendre le bilan gouvernemental”.

Preuve selon son état-major que les couleurs macronistes ne sont pas un inconvénient, un sondage récent annonce la ministre à 16% au 1er tour. “Renaud Muselier (actuel président en PACA, ndlr) ironisait sur la candidature d’une ‘sombre inconnue’. Or ce sondage montre qu’elle est assez haut alors que la campagne n’a pas commencé, et qu’il n’est que 2e pour un sortant. Ça devrait inciter à la modestie”, observe l’équipe de la ministre. 

Toujours est-il que malgré quelques signaux encourageants, les troupes macronistes se heurtent aux mêmes problèmes que les autres formations politiques: la difficulté de faire exister la campagne dans le contexte épidémique. “On sait que tant qu’on ne sort pas de cette séquence-là, ce sera difficile d’intéresser, car les Français sont assez éloignés des régionales, le sanitaire prime sur tout”, souligne-t-on dans l’entourage de Laurent Saint-Martin, candidat LREM en Île-de-France. Et d’ajouter: “Pour faciliter les choses, on espère une accélération de la campagne de vaccination”. Ce ne sont pas leurs adversaires politiques qui diront le contraire. 

À voir également sur Le HuffPost: L’intervention de Mélenchon sur la loi Climat a tourné à la castagne avec la majorité LREM