Dans les calanques de Marseille, cette algue verte inquiète
ENVIRONNEMENT - Invasion dans les calanques de Marseille. De l’eau bleu lagon, un décor digne d’une carte postale... et une réalité bien plus sombre sous la surface. Voilà plusieurs années qu’une algue verte colonise le littoral des Bouches-du-Rhône,...
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ENVIRONNEMENT - Invasion dans les calanques de Marseille. De l’eau bleu lagon, un décor digne d’une carte postale... et une réalité bien plus sombre sous la surface. Voilà plusieurs années qu’une algue verte colonise le littoral des Bouches-du-Rhône, sous l’œil attentif des experts du Parc national des Calanques. Mais alors que les vacances d’été son imminentes, ces derniers tirent la sonnette d’alarme, rapporte France 3 Provence Alpes Côte d’Azur ce jeudi 10 juin.
Ces derniers jours, l’algue, qui est excessivement abondante dans certaines zones du parc comme la calanque de Callelongue, a été observée le long de la Côte Bleue. Les experts craignent que cette espèce invasive ne fasse disparaître la faune et la flore locales.
Une algue japonaise arrivée il y a 20 ans
Cette algue vient pourtant de loin, très loin. Appelée rugulopteryx okamurae, l’espèce est arrivée du Japon, selon Thierry Thibaut, écologue marin à l’Institut méditerranéen d’océanologie, interrogé par France 3.
Ce n’est pas la 1ère fois qu’elle est observée dans nos eaux puisqu’elle a été constatée pour la 1ère fois en Méditerranée au début des années 2000. Selon l’expert, sa présence si loin de ses eaux d’origine est due à l’importation d’huîtres japonaises dans l’étang de Thau, près de Sète. Depuis trois ans, des experts la surveillent de près.
En deux décennies, l’algue invasive asiatique a proliféré petit à petit. À tel point qu’elle a été observée pour la 1ère fois tout au long du littoral ces dernières semaines. Thierry Thibaut évoque notamment Carry, Sausset-les-Pins et Carro, dans les eaux du Parc marin de la Côte Bleue. Et sa propagation s’accélère depuis ces deux dernières années, inquiétant fortement les écologues.
L’invasion s’étend
“Cette espèce envahissante pourrait en effet avoir des conséquences sur les communautés algales, et par ricochet sur les invertébrés ou sur certains poissons”, craint Thierry Thibaut.
Son mode de reproduction? La production de spores qui peuvent parcourir plusieurs kilomètres grâce aux courants et se déposer dans des endroits propices à sa croissance. Ceci en recouvrant d’autres algues locales ou en bouchant les failles des fonds marins, où se logent en temps normal d’autres espèces indigènes.
D’ailleurs le sud de la France n’est pas la seule zone concernée par ce problème. Ces derniers jours, l’Espagne s’inquiète de la prolifération en masse de cette algue invasive sur ses côtes en Méditerranée, notamment au niveau du détroit de Gibraltar.
The invasive Japanese seaweed (Rugulopteryx okamurae) washing up is vast swathes next to Sandy Bay #Gibraltar today.
— The Nautilus Project (@NautilusGib) June 2, 2020
This Mediterranean invader is displacing many local seaweeds. As with most invasive species, this one grows out of control as nothing that we know of eats it. pic.twitter.com/de7wRU835D
“L’algue japonaise invasive (Rugulopteryx okamurae) s’échoue sur de vastes étendues à côté de Sandy Bay à Gibraltar aujourd’hui. Cet envahisseur méditerranéen déplace de nombreuses algues locales. Comme pour la plupart des espèces invasives, celle-ci devient incontrôlable car rien à notre connaissance ne la mange”.
“C’est la mondialisation qui a créé ces échanges d’espèces”
La problématique des espèces invasives n’est pas neuve et rugulopteryx okamurae est loin d’être le seul problème sur le littoral des Bouches-du-Rhône. En effet, selon France 3 Provence Alpes Côtes d’Azur, 17 variété invasives d’algues colonisent cette zone.
Cité par le média régional, Éric Charbonnel, responsable scientifique du Parc marin de la Côte Bleue, dénonce les effets des transports maritimes. “C’est la mondialisation qui a créé ces échanges d’espèces, il s’agit d’un problème global lié au transport maritime et à un manque de réglementation stricte”.
“Pour maintenir la biodiversité locale, il faudrait intervenir en amont avec une meilleure législation”, selon lui, et surtout que la prolifération de ces algues invasives fasse l’objet de recherches plus poussées.
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