Dans “Mon amour”, David Teboul sonde l’insaisissable du sentiment amoureux
Tout commence par une lettre adressée au réalisateur, écrite par l’amant avec qui il a partagé dix ans de sa vie, mort d’une overdose quelques mois après leur rupture : “C’est étonnant ce qu’il faut inventer pour ne pas se résigner à seulement...
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Tout commence par une lettre adressée au réalisateur, écrite par l’amant avec qui il a partagé dix ans de sa vie, mort d’une overdose quelques mois après leur rupture : “C’est étonnant ce qu’il faut inventer pour ne pas se résigner à seulement bouffer, boire, chier et pisser, sortir de l’animalité. Mon problème est de ne jamais vraiment savoir ce que je désire vraiment et d’avoir des désirs tellement variables et inconciliables.”
La beauté des mots de cet homme éteint, en proie à ses pensées malades, atterrit dans les paysages blancs et illimités de la Sibérie, territoire propice à l’errance et à la résurrection. Ciselant avec tendresse les panoramas gelés, les salons et les cuisines du bout du monde, Mon amour rencontre les habitant·es d’un village que le cinéaste questionne sur la taille de leur amour, de leur passé.
Les corps nus livrés aux caresses
D’une petite église de province aux horizons neigeux, le film entrelace deux mouvements de la vie : les corps nus livrés aux caresses et au texte de feu de la voix off de David Teboul (narration superbe évoquant Guy Gilles dans sa diction et sa mélancolie) noués aux visages des vieilles âmes de la taïga qui dessinent, avec leurs réponses, une cartographie démente du sentiment amoureux.
Mon amour est ce grand voyage hypnotique de justesse dans la description des maux et des beautés, ce geste de cinéaste, humble et miraculeux, qui traverse la planète pour interroger la mémoire des autres et mieux regarder la mort en face. Là où l’amour serait le seigneur des fantômes.
Mon amour de David Teboul (Fr., 2022, 2 h 52). En salle le 15 juin.