Dans "Sur le front", le témoignage choc d'un pêcheur sur le harponnage de dauphin
DAUPHINS - “On prend un pieu en ferraille qu’on met dans l’évent et un coup de marteau, il meurt!” Cette description glaçante, c’est celle d’un pêcheur qui raconte comment tuer un dauphin. Un acte totalement illégal en France et qui pourtant...
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DAUPHINS - “On prend un pieu en ferraille qu’on met dans l’évent et un coup de marteau, il meurt!” Cette description glaçante, c’est celle d’un pêcheur qui raconte comment tuer un dauphin. Un acte totalement illégal en France et qui pourtant semble être pratiqué en toute impunité, comme il le raconte sous couvert d’anonymat à Hugo Clément, dans la vidéo à découvrir en tête d’article.
L’ancien journaliste de “Quotidien” a enquêté sur le sort des dauphins dans le golfe de Gascogne pour un nouveau numéro aussi passionnant que préoccupant de “Sur le front”, proposé ce dimanche 21 février à 20:50 sur France 5.
Si le dauphin est une espèce protégée, il est aujourd’hui en grand danger sur le littoral français en raison de la pêche. Le mammifère se fait piéger dans les filets des pêcheurs et finit par mourir asphyxié. Au total 1200 cadavres de cétacés ont été retrouvés sur le littoral français en 2020 selon L’Observatoire PELAGIS. Des statistiques qui ne sont pourtant que la face visible de l’iceberg, car la majorité des cadavres coule ou est emportée au large.
En théorie, les pêcheurs doivent déclarer aux autorités les prises accidentelles de dauphin dès leur retour au port, mais la réalité est différente, comme le raconte un pêcheur anonyme à Hugo Clément. “Il y a l’omerta dans le monde de la pêche et la pêche au dauphin, ça ne se dit pas”, explique-t-il, précisant que sur le navire de 10 mètres sur lequel il travaillait, il remontait en moyenne trois dauphins morts chaque mois.
“Des steaks pour le marché noir”
Ces dauphins pêchés n’étaient pas présentés aux autorités: “Nous en faisions des steaks que le patron prenait pour la revente, car il y a un marché noir qui existe. Cette viande rouge se mange depuis très longtemps en Bretagne”. Mais ce pêcheur ne se contentait pas de découper les carcasses des dauphins morts. Il raconte aussi qu’il lui arrivait parfois de tuer des cétacés qui nageaient à proximité du navire. Un délit puni de trois ans d’emprisonnement et 150.000 € d’amende.
“Certains dauphins sont harponnés quand ils nagent devant l’étrave du bateau. Il suffit de prendre un fusil sous-marin et puis de lui tirer dessus tout simplement. On prend un pieu en ferraille qu’on met dans l’évent et un coup de marteau, il meurt. C’est horrible de harponner un dauphin, ça crie ça pleure.”
Dans “Sur le front”, Hugo Clément suit le parcours de militants de Sea Shepherd, ONG qui tente de faire prendre conscience de la situation au grand public et ainsi pousser l’État à agir. D’autant que la France fait figure de cancre en Europe avec l’Espagne et la Suède en matière de préservation du dauphin. Elle a même été condamnée en juillet dernier pour son inaction.
L’État français condamné
Le tribunal administratif de Paris a estimé que l’État avait “tardé à mettre en œuvre des actions concrètes au regard du constat d’épisodes récurrents, depuis les années 1990, accentués depuis 2016, de surmortalité de cétacés sur la façade atlantique, en particulier dans le golfe de Gascogne”, manquant ainsi à ses obligations face à la législation européenne.
L’une des solutions pourrait être l’installation des pingers, ces répulsifs acoustiques accrochés sur les filets. Depuis le 1er janvier 2021, ces derniers sont obligatoires pour l’ensemble des chalutiers du golfe de Gascogne. Les autorités espèrent ainsi que l’outil permettra de dissuader les cétacés de s’approcher trop près des filets.
Le Ciem, organe scientifique qui surveille les écosystèmes de l’Atlantique nord et le niveau des stocks de poissons, a recommandé dans cette zone des “fermetures temporaires” de la pêche. Mais la ministre de la Mer Annick Girardin a rejeté cette hypothèse fin 2020, promettant davantage de contrôles.
En plus de s’intéresser au sort des dauphins en liberté, Hugo Clément a enquêté sur les derniers dauphins en captivité en France et notamment ceux du parc Astérix. Le journaliste a rencontré Morgane Perri, biologiste marine qui se bat pour leur liberté. Il a recueilli son témoignage avant et après un vote historique du gouvernement fin janvier: celui de loi sur la maltraitance animale, signant ainsi la fin des delphinariums en France.
À voir également sur Le HuffPost: Hugo Clément raconte le sauvetage de Mike Horn dans “Sur le front des glaciers”