Dans une "lettre d'outre-tombe", Alain Cocq interpelle les politiques français sur leur "manque de courage"
EUTHANASIE - Militant de la fin de vie digne, Alain Cocq, 58 ans, est décédé ce mardi 15 juin en Suisse dans un suicide assisté, geste ultime mettant fin à des décennies de souffrance qu’il a accompagné d’un dernier message fustigeant “le manque...
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EUTHANASIE - Militant de la fin de vie digne, Alain Cocq, 58 ans, est décédé ce mardi 15 juin en Suisse dans un suicide assisté, geste ultime mettant fin à des décennies de souffrance qu’il a accompagné d’un dernier message fustigeant “le manque de courage” de la classe politique.
“Je tiens à vous informer, par la présente, de mon décès dans la dignité, dans le cadre d’une procédure de suicide assisté en Suisse (mort naturelle)”, écrit Alain Cocq dans une lettre ouverte adressée au président de la République, au goupernement et aux causementaires et diffusée par ses soutiens.
Alain Cocq a été diagnostiqué à 23 ans porteur d’une maladie aussi incurable que douloureuse qui l’a conduit à vivre pendant 35 ans “en soins palliatifs”, selon ses termes.
Clamant son droit à ne plus souffrir, le Dijonnais avait tenté à deux reprises courant 2020 de se laisser mourir, en faisant la grève des soins et de la faim, mais il avait dû renoncer face à des douleurs insoutenables.
Il interpelle les candidats à la présidentielle 2022
Dans sa “lettre d’outre-tombe”, Alain Cocq prend à partie le président de la République Emmanuel Macron qui avait refusé en août de donner l’autorisation au corps médical de lui prescrire, à titre compassionnel, du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de “partir en paix”.
Le malade y dénonce ensuite le “manque de courage politique” du gouvernement, accusé d’avoir refusé “de mettre à l’ordre du jour un projet de loi sur la fin de vie dans la dignité, que ce soit par le suicide assisté lorsque la personne est consciente ou par euthanasie lorsque la personne n’est plus en capacité de s’exprimer”.
Malgré un large appui, une proposition de loi ouvrant un droit à “une fin de vie libre et choisie” n’avait pu être adoptée en avril face à des milliers d’amendements déposés par des élus LR.
Malgré ses souffrances, Alain Cocq ne pouvait bénéficier de la loi en vigueur, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016: cette dernière autorise “la sédation profonde et continue, pouvant aller jusqu’à la mort” mais uniquement pour des personnes dont le pronostic vital est engagé ”à court terme”.
Alain Cocq interpelle également les candidats à l’élection présidentielle 2022 et leur demande s’ils sont “prêts à soutenir un projet de loi relatif à la fin de vie dans la dignité dans lequel serait défini tant le suicide assisté que l’euthanasie”.
“Quant à moi, d’où je serai, je ne manquerai pas de vous observer tous”, lance Alain Cocq, très politique jusqu’à ses derniers instants.
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