“David Copperfield” avec Dev Patel : un divertissement qui sonne creux
Virginia Woolf, qui n'était pas la plus enthousiaste lorsqu'il s'agissait de commenter l'œuvre de Charles Dickens, lui concédait toutefois sa capacité à “produire des personnages qui n'existent pas dans le détail, dépourvus de précision et...
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Virginia Woolf, qui n'était pas la plus enthousiaste lorsqu'il s'agissait de commenter l'œuvre de Charles Dickens, lui concédait toutefois sa capacité à “produire des personnages qui n'existent pas dans le détail, dépourvus de précision et d'exactitude, mais qui vivent grâce à une profusion de remarques invraisemblables et extraordinairement révélatrices”.
Il serait ainsi injuste de reprocher à cette nouvelle adaptation de David Copperfield sa manière de définir ses personnages, non par l'esquisse patiente et obstinée d’une vérité perçue dans les tréfonds de leur âme, mais par une juxtaposition de caractères dont l'excentricité suffit à les rendre uniques.
Une nouvelle partition du roman
Cette approche, qui s'inscrit logiquement dans la veine de son réalisateur (auteur des satires In the Loop et La Mort de Staline), permet même d'accoucher d'une véritable nouvelle partition du roman (loin du mélodrame très sérieux de Cukor, sorti en 1935) et de réveiller l'ironie trop souvent oubliée de Dickens.
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Mais ici, les effets comiques prennent le monopole, quitte à polir toutes les aspérités issues de la violence et des inégalités de classe de l'ère victorienne. Or, si l'écriture de Dickens saisit, c'est parce qu'elle brosse avec la même générosité la rugosité du réel et la fantaisie qui en émane. De ce monde qui tient en constant équilibre entre ces deux axes, The Personal History of David Copperfield n'en considère qu'une partie. Il ne peut en naître qu'un film superficiel.
The Personal History of David Copperfield d'Armando Iannucci, avec Dev Patel, Aneurin Barnard (R.-U., 2019, 1h59). Sur Prime Video