Days Off : High Season et Panda Bear & Sonic Boom, duos à psychédélisme exponentiel

Le 1er voit se rencontrer Ben Shemie (autrement connu comme chanteur de Suuns) et Chloé (DJ et productrice), deux figures de la scène électronique expérimentale parisienne ; le second regroupe Panda Bear (également cofondateur d’Animal Collective)...

Days Off : High Season et Panda Bear & Sonic Boom, duos à psychédélisme exponentiel

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Le 1er voit se rencontrer Ben Shemie (autrement connu comme chanteur de Suuns) et Chloé (DJ et productrice), deux figures de la scène électronique expérimentale parisienne ; le second regroupe Panda Bear (également cofondateur d’Animal Collective) et Peter Kember (alias Sonic Boom, ex-Spacemen 3) dont les prolifiques carrières s’articulent autour du psychédélisme. À priori, la double programmation du vendredi 1er juillet par Days Off des concerts de High Season et Panda Bear & Sonic Boom avait de quoi interroger quant à la possibilité d’une rencontre cohérente des groupes. Mais alors qu’on s’attendait à trouver du sens dans la rupture qui sépare les propositions, la succession des shows a créé davantage de ponts que de frontières.

Simple comme un coup de fil

C’est le duo parisien, qui a ouvert les hostilités dans la salle timidement remplie de la Cité de la Musique. Venu·e·s présenter leur tout récent album commun, Ben Shemie et Chloé opèrent dans un dispositif dont la sobriété fait honneur au caractère cryptique de leur projet. Debout face à face, chacun·e module et déforme les textures de ses boucles, parasitées par les prises de paroles des artistes au combiné téléphonique : The Call porte bien son nom. Sans visuel derrière lui pour accrocher le regard, le duo réussit à ne jamais tomber dans l’austérité et on se plaît à voir se déployer dans ce lieu une techno minimaliste qui trouverait aussi bien sa place sur la scène de La Station – Gare des mines.

En mettant la communication au cœur d’un projet de musique électronique aussi minimaliste, les deux se jouent justement du dispositif de club (où causer est souvent impossible, davantage qu’à un concert) sans que leur proposition ne prenne la forme d’une performance trop conceptuelle. À l’écoute, il faut se laisser porter par les couches mêlées d’ambient et de techno qui, par répétitions, font naître dans l’esprit les couleurs et les formes dont le dispositif scénique ne s’alourdit pas. Après environ quarante-cinq minutes, une main tendue bienvenue vient briser le quatrième mur, quand Chloé lance depuis son micro-téléphone un “It’s over, I had fun. Didn’t you ?”, autant destiné au public qu’à son compère.

Complicité hypnotique

Enchaînent alors Panda Bear et Peter Kember, dont le concert démarre par les vocalises tout en écho de Noah Lennox (Panda Bear), qui promet une performance aussi incarnée qu’à l’accoutumée – on se rappelle que le musicien peut se satisfaire d’un minimum sur scène pour livrer des prestations ahurissantes. À ses côtés, Sonic Boom s’occupe des samples sur lesquels se base chaque titre de l’album (inspiré par les débuts de morceaux choisis, issus des années 1960 à 1980), avant de rejoindre au chant son collègue. Voilà plus de dix ans que les deux collaborent, ça se sent : la confiance déborde de leur prestation.

Gettin’ to the Point, Go On, Everyday… Les titres de Reset s’enchaînent dans leur intégralité et dans le même ordre que celui du tracklisting du disque avec toutefois un prolongement de ses outros bienvenu. On regrette juste de devoir attendre la deuxième moitié du concert pour voir les deux proposer d’autres morceaux du reste de leur discographie : Sonic Boom s’élance alors avec son Things Like This (issu d’All Things Being Equal, disque retour du musicien sous son alias solo, paru en 2020, après trente ans d’inactivité), odyssée psychédélique qui invoque toujours autant le Merriweather Post Pavilion d’Animal Collective – s’il fallait davantage boucler la boucle entre les deux musiciens. Panda Bear clôt le show avec deux ballades issues de Panda Bear Meets the Grim Reaper, plus faste effort en commun des deux artistes, dont l’alchimie atteint peut-être son apogée ici ; avant d’offrir en rappel son mythique Comfy in Nautica – le 1er titre qu’il a entendu de son compère, confesse Peter Kember. De quoi se sentir flotter en sortant de la salle, les résonances technoïdes de High Season et les hypnotisations hallucinatoires de Panda Bear & Sonic Boom se mêlant finalement bien dans notre esprit.