“De nos frères blessés”, “Bruno Reidal”, “Ambulance” : les films de la semaine
Cette semaine, on se replonge dans les parties sombres de l’histoire avec Bruno Reidal et De nos frères blessés, et on se distrait devant le dernier Michael Bay et plusieurs comédies françaises. De nos frères blessés de Hélier Cisterne De nos...
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Cette semaine, on se replonge dans les parties sombres de l’histoire avec Bruno Reidal et De nos frères blessés, et on se distrait devant le dernier Michael Bay et plusieurs comédies françaises.
De nos frères blessés de Hélier Cisterne
De nos frères blessés conserve sans doute l’intérêt pour ces figures de résistance qui n’ont, sous le regard de Cisterne et la lumière grenée des images de son chef opérateur Hichame Alaouie, pas l’étoffe viriliste de ce qu’appelle le mot “héros”. C’est d’ailleurs davantage le couple plutôt que l’homme, et même la femme – Hélène (Vicky Krieps), cette Polonaise d’opinion différente acceptant par amour de s’installer en Algérie mais refusant qu’un homme lui dicte sa conduite –, qui forme le centre de gravité de ce film de facture assez classique mais qui parvient assez également et subtilement à faire coexister le trouble d’une époque et la naissance d’un amour. Par Marilou Duponchel
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Bruno Reidal de Vincent Le Port
On pense à une phrase tirée des écrits théoriques de Lacassagne, père fondateur de l’anthropologie criminelle, qui argue que le meurtrier est tel un microbe, “un élément qui n’a d’importance que le jour où il trouve le bouillon qui le fait fermenter”. Avec une maturité de regard hallucinante pour un 1er film, Vincent Le Port explique l’histoire de cette fermentation. À la question, très actuelle, de savoir comment le cinéma peut rendre compte de la déviance, il répond avec un long métrage qui n’explique rien mais qui explore tout, avec une justesse constante. Bruno Reidal est un grand film d’exploration. Par Bruno Deruisseau
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Ambulance de Michael Bay
Ce bordel total et infatigable aurait parfois presque quelque chose de savoureux dans la régression quasi abstractive de l’imagerie de Michael Bay, toujours aussi généreusement illisible. Mais derrière l’humour nanardesque du film qui, quoique bêta, explique finalement assez bien son cinéma (les personnages font joujou et se foutent de tout), viennent s’immiscer des relents patriotes et misérabilistes plus problématiques, notamment lors d’une curieuse sélection entre les bons méchants et les mauvais méchants. Par Arnaud Hallet
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Le Temps des secrets de Christophe Barratier
Il y a deux régimes de nostalgie à l’œuvre dans Le Temps des secrets. Le 1er consiste classiquement en une reconstitution de la France d’antan (option culottes courtes et chasse aux papillons). La recette est bien connue du cinéma populaire hexagonal – et a fortiori de son exportation, friande de cartes postales jaunissantes –, et notamment de Christophe Barratier. Le deuxième est plus retorse et relève d’une espèce de passéisme au carré : c’est la reconstitution de comment on reconstituait avant. Car le film tiré du troisième tome des Souvenirs d’enfance de Pagnol a évidemment pour modèle les adaptations que les deux 1ers inspirèrent en 1990 à Yves Robert, La Gloire de mon père et Le Château de ma mère. Par Théo Ribeton
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La Brigade de Louis-Julien Petit
Dans toute sa 1ère partie, La Brigade se retranche derrière son insupportable héroïne, cordon bleu à la carrière enlisée, qui ne se remet pas de l’humiliation de s’être retrouvée cantinière dans un foyer, cause donc mal à tout le monde et dispose d’un petit bout de chemin à faire dans sa tête avant d’accéder à l’empathie la plus élémentaire. Mais le personnage a bon dos, et surtout cela n’enlève rien au grave problème de regard que Louis-Julien Petit manifeste à l’endroit de ses seconds rôles migrants, soit pas écrits du tout, soit seulement à l’aune de clichés minables (le machisme “ethnique”), et qui occupent comme ils le peuvent l’espace d’un film dont le réalisateur a cru bon de ne rien leur expliquer, contrairement aux acteurs professionnels. Par Théo Ribeton
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Plumes d’Omar El Zohairy
Reçue avec véhémence par certains dans son pays, considérée comme une œuvre dégradante, Plumes, du réalisateur Omar El Zohairy, est aussi bien la parabole, à peine grossie, d’une société égyptienne patriarcale, qu’une évocation poétique beaucoup plus large de la famille, de la pauvreté, des rapports hommes-femmes, le tout envisagé ici du point de vue de la fable et donc de l’universel, renforcé ici par la présence de visages inconnus (des acteurs et des actrices non professionnelles) et de personnages sans nom. Par Marilou Duponchel
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