“De película”, le trip elekrautrock des Limiñanas/Garnier
Si vous n’aimez pas les vieilles bagnoles, la baston, les road trips trash yéyé, allez vous faire foutre. La musique des Limiñanas a toujours ressemblé à ce générique de fin qui n’en finit pas sur un plan fixe de la bouille écrabouillée d’un...
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Si vous n’aimez pas les vieilles bagnoles, la baston, les road trips trash yéyé, allez vous faire foutre. La musique des Limiñanas a toujours ressemblé à ce générique de fin qui n’en finit pas sur un plan fixe de la bouille écrabouillée d’un protagoniste en blouson de cuir étendu dans la poussière d’un désert aride.
“Il y a de la cruauté dans l’air”, nous annonce Lionel Limiñana dans le titre introductif de De película, mis en boîte avec un Laurent Garnier qui ose à demi-mot se qualifier de “musicien” pour la 1ère fois de sa vie. Saul, le héros, va mal finir. Juliette, elle, “travaille dans une caravane des années 1960” – elle tapine, oui –, et n’a même pas 18 ans.
L’Arizona du sud de la France
De ce pitch, vous faites un Tarantino, un Malick époque Badlands, ou un Russ Meyer. Mais c’est bien un disque qui tourne sur la platine. Un Limiñanas badass, sensible, et à côté de la plaque d’une époque qui ne chérit plus les gueules cassées et les outsiders.
Du néo-Gainsbourg de fanzine, façon série B. Rien à foutre, Lionel et Marie continuent de sillonner les paysages d’Arizona du sud de la France au guidon de cette bécane de groupe qu’ils ont montée il y a des années, et qui n’a plu dans un 1er temps qu’aux Américain·es, avant de se faire un nom chez nous. “Ceci n’est pas un album des Limiñanas produit par Laurent Garnier !” Faites-vous-en un sticker.
The Limiñanas et Garnier ressuscitent aussi Edi Pistolas
Après être allé chercher ce grincheux prodigieux d’Anton Newcombe pour Shadow People (2018), avant d’enchaîner avec Diabolique (2019), 1er album d’un supergroupe (L’Épée) réunissant le Brian Jonestown Massacre, The Limiñanas et Emmanuelle Seigner sur un axe Cabestany-Berlin psycho-sixties, Lionel et Marie s’acoquinent avec Garnier.
Une collaboration d’égal à égal·e qui fait la part belle aux mélodies radioactives avec, petite nouveauté, une déclaration d’amour aux embardées kraut de leurs illustres héros allemands des seventies, Can et consorts (Steeplechase, instrumental qui fait le lien entre les deux parties du disque).
En habitué, Bertrand Belin, dont l’empreinte Bashung se fait sentir plus que jamais, passe le temps d’écrire deux morceaux et de chanter sur un autre. The Limiñanas et Garnier ressuscitent aussi Edi Pistolas du groupe postpunk chilien Pánico, sur le diptyque Que calor !, pour lequel il avait carte blanche sur les paroles, à condition d’y placer “Que calor en la discoteca” et “Los cojones del perro”. Un disque à écouter en CinemaScope.
De película (Because). Sortie le 17 septembre