Déconfinement: les courbes et cartes du Covid-19 pour comprendre le reflux de l'épidémie
SCIENCE - Les jeux sont loin d’être faits, mais la tendance est bonne. Alors que la 1ère des quatre phases du déconfinement s’ouvre ce lundi 3 mai, les chiffres de l’épidémie de Covid-19 vont pour l’instant dans le bon sens.Les effets du confinement...
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SCIENCE - Les jeux sont loin d’être faits, mais la tendance est bonne. Alors que la 1ère des quatre phases du déconfinement s’ouvre ce lundi 3 mai, les chiffres de l’épidémie de Covid-19 vont pour l’instant dans le bon sens.
Les effets du confinement se font doucement sentir depuis début avril et ces derniers jours, les courbes des indicateurs de suivi du coronavirus continuent de baisser de plus en plus fortement. Si la tendance ne change pas, aucun département ne devrait être privé de la prochaine étape du déconfinement, le 19 mai, au vu des critères établis par Emmanuel Macron. Pour l’instant, comme vous pouvez le découvrir dans nos cartes et courbes ci-dessous, seuls trois départements ont une incidence supérieure à 400: la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et de Val-d’Oise. Mais celle-ci chute de plus de 20% sur 7 jours.
Ces bonnes nouvelles ne doivent pas créer de mirage pour autant. La partie est loin d’être gagnée et le déconfinement toujours très risqué. Le baisse est toujours moindre que lors des deux précédents confinements et le niveau de circulation du virus toujours très, très élevé. Une réouverture avec une incidence élevée augmente mécaniquement les risques d’une reprise épidémique importante et d’une saturation des systèmes hospitaliers, où la décrue s’amorce tout juste.
Pour bien comprendre où en est l’épidémie de Covid-19 en France, Le HuffPost vous propose ses courbes et cartes des principaux indicateurs, actualisés quotidiennement.
Une baisse des courbes qui s’accentue
Si cela fait quelque temps que les effets du confinement se font sentir, on voit ces derniers jours que la baisse s’est accentuée, à la fois sur l’incidence, le taux de positivité, les hospitalisations et les entrées dans les services de réanimation. Le graphique ci-dessous représente la croissance ou la décroissance de ces trois indicateurs en France. Le pourcentage indique l’évolution par rapport à la situation 7 jours plus tôt.
La baisse est claire pour chacun des indicateurs, ce qui confirme une fois pour toute que les mesures actuelles ont leur effet. Reste maintenant à voir si la tendance va changer dans les jours et semaines à venir avec les multiples relâchements prévus par le plan de déconfinement du gouvernement.
Pour compléter, le graphique ci-dessous permet de comprendre l’évolution globale de l’ensemble des indicateurs, ainsi que leur définition:
- Taux d’incidence: c’est le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.
- Taux de positivité: c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de “contrôler” le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés sont positifs, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses.
- Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19: C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais: il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage: il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines.
- Entrées en réanimation et nouvelles hospitalisations: moyenne lissée sur 7 jours des personnes entrant à l’hôpital
- Décès à l’hôpital: Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.
- R effectif: cet indicateur représente le “taux de reproduction du virus” réel, c’est-à-dire le nombre de personnes infectées par un cas contagieux. Il est calculé par des épidémiologistes et a lui aussi un délai important.
L’incidence par département
Si un déconfinement trop tôt fait craindre à de nombreux scientifiques (soutenus par plusieurs modèles mathématiques rigoureux) un regain de l’épidémie, il semble en tout cas que tous les départements devraient pouvoir se déconfiner, comme on peut le voir sur les cartes et graphiques territoriaux ci-dessous.
Le taux d’incidence reste en effet très élevé, mais il ne dépasse le seuil évoqué par Emmanuel Macron que dans 3 départements: Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise. C’est ce que montre la 1ère carte. Ils étaient encore huit lors de l’entrevue présidentielle publiée vendredi dans la PQR.
La seconde, qui indique l’évolution en pourcentage de ce taux d’incidence sur 7 jours, permet de se rendre compte que l’épidémie est en décroissance à peu près partout, sauf dans les Pyrénées-Atlantiques et le Territoire de Belfort, où un plateau se dessine. Reste à voir s’il va durer.
Si la situation continue de s’améliorer, aucun département ne devrait être au-dessus du seuil de 400 d’incidence.
Pour aller plus loin, le graphique ci-dessous permet de constater l’évolution de l’incidence et du taux de positivité par département:
Carte des hospitalisations et réanimations
Si la baisse se fait également sentir dans les indicateurs hospitaliers au niveau national, la tendance y est moins claire au niveau territorial. Surtout, comme on peut le voir dans les cartes et courbes ci-dessous, le taux d’occupation des lits de réanimation dépasse ou est proche de 100% dans quasiment toutes les régions, en dehors de la Bretagne, de la Nouvelle Aquitaine et de l’Occitanie.
Ce qui est logique: les indicateurs hospitaliers ont toujours un retard sur le dépistage (il faut compter 2 à 3 semaines pour qu’une personne infectée ne soit suffisamment malade pour être hospitalisée en réanimation). C’est justement toute la crainte des épidémiologistes: que les hôpitaux n’aient pas eu le temps de se vider avant le déconfinement.
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