Déjà vacciné avec AstraZeneca? Voici ce qu'il faut savoir

CORONAVIRUS - Pas de panique. Vingt-quatre heures après la suspension “par précaution” mais en urgence du vaccin AstraZeneca en France, le gouvernement se veut rassurant face aux patients qui ont déjà reçu une ou deux doses du produit développé...

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Déjà vacciné avec AstraZeneca? Voici ce qu'il faut savoir (photo d'illustration prise le 5 mars 2021 dans une clinique de Sains, lors d'une vaccination avec AstraZeneca)

CORONAVIRUS - Pas de panique. Vingt-quatre heures après la suspension “par précaution” mais en urgence du vaccin AstraZeneca en France, le gouvernement se veut rassurant face aux patients qui ont déjà reçu une ou deux doses du produit développé par le laboratoire suédo-britannique. 

Au samedi 13 mars, au moins 1,3 million de personnes en France avaient reçu une dose du vaccin AstraZeneca. Autant de personnes inquiètes, alors que le recensement d’effets secondaires a conduit à la suspension de la vaccination dans plusieurs pays? À en croire le ministre de la Santé Olivier Véran, il n’y a pas de raison.

Pas d’effets secondaires après 10 jours

“Les gens ne sont pas en danger parce qu’ils auraient été vaccinés par AstraZeneca”, a-t-il assuré ce mardi 16 mars, rappelant qu’il avait lui-même reçu ce vaccin. “Je le dis, il n’y a pas de démarche particulière à entamer” en attendant les recommandations de l’Agence européenne du médicament attendues ce jeudi, a-t-il ajouté. 

Ces démarches sont d’autant moins nécessaires si vous faites partie des premiers vaccinés. Les rares effets indésirables observés jusqu’ici l’ont été dans les 10 jours qui ont suivi la vaccination. À ce titre, “ceux qui ont (été vaccinés avec) un délai supérieur ne doivent pas s’inquiéter”, a souligné sur FranceInter ce 16 mars le “Monsieur Vaccin” du gouvernement, le professeur Alain Fischer.

“Pour ceux qui ont été vaccinés très récemment, je dirai simplement d’être attentif et s’il se passe quelque chose d’anormal de consulter leur médecin, c’est du bon sens”, a-t-il exposé.

Une procédure de pharmacovigilance qui s’appliquait déjà pour AstraZeneca ainsi que tous les autres vaccins autorisés sur le territoire national.

Pour les patients en attente d’une seconde dose du vaccin AstraZeneca, la campagne est donc suspendue jusqu’au feu vert des autorités sanitaires européennes. Le délai prévu entre deux doses du vaccin d’AstraZeneca va de neuf à douze semaines en France. Pour l’heure, les autorités sanitaires ne se sont pas prononcées sur la possibilité de vacciner une même personne avec deux vaccins différents, même si l’hypothèse circule chez certains chercheurs. 

De rares “anomalies de la thrombose”

Selon les données compilées par l’ANSM, sur les 454.545 injections d’AstraZeneca réalisées dans le pays à la date du 4 mars, seulement 3013 d’entre elles ont généré des “effets indésirables”. Soit 0,66% des piqûres AstraZeneca, contre 0,19% chez Pfizer et 0,12% pour la piqûre de Moderna. 

Ces effets indésirables sont le plus souvent bénins: douleur à l’emplacement de la piqûre et fièvre dans la plupart des cas, ou plus rarement des nausées, des vomissements, des maux de tête ou des sensations de vertige.

Toutefois, la suspension d’AstraZeneca a été décidée après l’identification d’un possible effet secondaire plus grave: la formation de caillots sanguins (ou thrombose) avec des particularités, observées chez un très petit nombre de patients - “une dizaine”, selon Alain Fischer.

“La situation est qu’il y a eu de nouvelles alertes venant de différents pays européens (...) avec des anomalies de la thrombose, un tout petit peu atypiques, qui suggèrent qu’éventuellement il pourrait se passer un événement dans lequel le vaccin joue un rôle”, a déclaré le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale.

Vérifications en cours mais...

À ce stade, aucun élément factuel ne permet de prouver que le vaccin est à l’origine de ce problème médical. Mais c’est tout le travail de recherche qui incombe désormais aux agences sanitaires européennes et mondiales.

L’agence européenne du médicament (EMA) a annoncé qu’elle examinerait ce mardi “en détail les informations” sur les craintes, avant une “réunion extraordinaire” jeudi. L’OMS fera de même mais les deux institutions ont d’ores et déjà annoncé la couleur: en l’absence de données liant de façon certaine le vaccin aux effets indésirables constatés, il ne faut pas mettre au rebut AstraZeneca, crucial pour endiguer la pandémie à l’échelle mondiale. 

Le vaccin AstraZeneca représente ”à peu près 30%-35%” des doses qui doivent être utilisées en France au mois d’avril. Si la suspension du vaccin était maintenue partiellement, cela entraînerait un retard certain dans la campagne française même si le gouvernement pourra toujours miser sur les vaccins de Pfizer, Moderna ou encore sur celui de Johnson & Johsnon, qui devrait être disponible à partir du mois d’avril sur le territoire. Olivier Véran a dit attendre “une forme de verdict de la part de la communauté scientifique européenne” pour permettre la reprise de la campagne de vaccination.

À voir également sur Le HuffPost: Craintes sur l’AstraZeneca: la vaccination du Premier ministre thaïlandais annulée à la dernière minute