“Delta Kream”, retour aux racines blues pour The Black Keys

“Si tu me cherches, je suis dans ce studio. Chaque jour, de 9 h du matin jusqu’à l’heure du souper. Je ne fais que ça depuis l’âge de 16 ans”, nous confiait Dan Auerbach lors d’un voyage à Nashville. Le frontman des Black Keys venait de mettre...

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“Si tu me cherches, je suis dans ce studio. Chaque jour, de 9 h du matin jusqu’à l’heure du souper. Je ne fais que ça depuis l’âge de 16 ans”, nous confiait Dan Auerbach lors d’un voyage à Nashville.

Le frontman des Black Keys venait de mettre en boîte Let’s Rock (2019), un neuvième album inespéré du duo, qui marquait selon l’aveu de Patrick Carney, le batteur, “un retour aux sources”. Deux ans plus tard, rien n’a changé : Pat et Dan pointent toujours au Easy Eye Sound quotidiennement, et les Black Keys sont plus que jamais obnubilés par le son lourd et crasseux du North Mississippi blues.

La preuve avec Delta Kream, un disque de onze reprises pour la plupart écrites par les légendes R. L. Burnside et Junior Kimbrough, que la paire a enregistrées avec le slide guitariste Kenny Brown (proche de Burnside) et le bassiste Eric Deaton (figure de la ville d’Oxford, épicentre du genre).

Une restitution comme si vous y étiez des conditions du live

Un exercice déjà pratiqué en 2006, quand les Black Keys, petit groupe ne jouissant pas encore du succès qu’on lui connaît aujourd’hui, rendaient une 1ère fois hommage à Kimbrough dans un sept titres, Chulahoma, encore salué aujourd’hui par les aficionado·as. Outre le respect profond témoigné aux aînés – Auerbach ayant la manie de fricoter avec les légendes de son panthéon personnel, de Dr. John à Joe Walsh –, c’est la quête d’un tandem à la poursuite du 1er frisson ressenti que l’on voit poindre à l’horizon avec la sortie de ce dixième album.

Comme si, après avoir dilué son blues-rock bien trempé dans les effets de manche psychédéliques de Turn Blue (2014) et s’être perdus dans des tournées monstres qui auraient pu finir par avoir leur peau, les vieux potes d’Akron voulaient remettre le couvert comme à l’époque où ils enregistraient leurs disques dans des usines de pneus désaffectées (Rubber Factory, en 2004).

Effet garanti dès Crawling Kingsnake en ouverture, tribute à la version de John Lee Hooker porté par une section rythmique groovy au service d’une restitution comme si vous y étiez des conditions du live dans lesquelles l’album a été conçu.

Les chassés-croisés de la slide guitar de Brown et de la lead de Dan sont, quant à eux, le fil rouge de Delta Kream, à l’image des embardées poisseuses à la limite de la transe de Poor Boy a Long Way From Home, et donnent à entendre un quatuor en pleine montée de fièvre dans un juke joint malfamé. L’Amérique, en fait, dans tout ce qu’elle a de plus cul-terreux et de viscéral. A ce propos, quoi de mieux que cette vieille bagnole photographiée par William Eggleston en guise de pochette ?

Delta Kream (Nonesuch Records/Warner)