Démarrage au box-office réussi pour la version restaurée de “La Maman et la Putain“
Une seconde jeunesse a été accordée à l’œuvre majeure du cinéma français qu’est La Maman et la Putain de Jean Eustache, après un accord finalement trouvé entre Boris Eustache, fils du cinéaste et la société Les Films du Losange. Acclamée sur...
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Une seconde jeunesse a été accordée à l’œuvre majeure du cinéma français qu’est La Maman et la Putain de Jean Eustache, après un accord finalement trouvé entre Boris Eustache, fils du cinéaste et la société Les Films du Losange.
Acclamée sur la Croisette dans le cadre de sa diffusion dans la section Cannes Classics, cette version restaurée est enfin sortie au cinéma ce mercredi 8 juin, dans 60 salles à travers l’Hexagone. Et le moins que l’on puisse dire est que le public semble avoir été au rendez-vous pour cet évènement cinéphile, au regard des chiffres enregistrés à l’issue de ses deux 1ers jours de ressortie.
Avec 2737 entrées sur 60 copies en 48h (1589 le mercredi et 1148 le jeudi), La Maman et la Putain enregistre un score très encourageant pour un film dont la durée fleuve de 3h40 ne permet que deux séances environ par jour et par salle. Fait intéressant, pour son démarrage à Paris intra-muros, le film s’offrait mercredi à 14h une moyenne d’entrées par copie légèrement supérieure à celle du blockbuster de la semaine, Jurassic World : Le Monde d’après (89 tickets vendus en moyenne sur les cinq copies parisiennes contre 88 sur les 30 copies du film de Colin Trevorrow).
Une renaissance en salles un demi-siècle plus tard
Un démarrage très encourageant, qui augure une nouvelle et jolie carrière en salle pour un film tout de même sorti il y a près de 50 ans et transformé avec les années en monument du patrimoine artistique français. En outre, les cinéastes étant avant tout des cinéphiles, le chef d’œuvre de Jean Eustache est porté et présenté au sein de séances spéciales au Reflet Médicis par des figures importantes du cinéma français actuel, telles que Gaspar Noé, Arthur Harari, Agathe Bonitzer, Serge Bozon, Nicolas Pariser ou encore Guillaume Brac.
Ailleurs dans l’Hexagone, des séances et des rencontres exceptionnelles apporteront leur pierre à l’édifice de cette ressortie, comme des présentations du film au Théâtre National de Bretagne de Rennes puis au Concorde de La Roche sur Yon par le cinéaste Luc Béraud, autrefois assistant réalisateur de Jean Eustache pour le long-métrage. La petite fille du cinéaste, Céline Eustache, présentera de son côté le film à La Rochelle prochainement, ou encore au Moulin du Roc de Niort.
Cette dynamique cinéphile autour de La Maman et la Putain peut laisser espérer une ressortie au succès au moins équivalent à celui du retour en salle 21 ans après sa sortie de In the Mood for Love de Wong Kar Wai en juillet 2021. Le film avait en effet enregistré un nombre d’entrées 1er jour équivalent à celui du film de Jean Eustache, pour atteindre 10 000 tickets vendus en 1ère semaine et 38 500 à la fin de son exploitation. Avec 2737 entrées en deux jours, et sachant que des films aussi longs sont particulièrement vus le week-end, La Maman et la Putain peut espérer dépasser le score de 1ère semaine de In the Mood For Love et atteindre — pourquoi pas — les 40 000 entrées à la fin de sa période de ressortie. Un tel succès serait mérité pour ce film âgé d’un demi-siècle, mais qui semble n’avoir jamais été aussi actuel.