Depuis le putsch en Birmanie, plus de 500 civils ont été tués
BIRMANIE - La France a dénoncé ce lundi 29 mars “la violence aveugle et meurtrière” du régime birman après la répression qui a fait plus de cent morts dont des enfants samedi, la journée la plus noire depuis le coup d’État militaire du 1er...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
BIRMANIE - La France a dénoncé ce lundi 29 mars “la violence aveugle et meurtrière” du régime birman après la répression qui a fait plus de cent morts dont des enfants samedi, la journée la plus noire depuis le coup d’État militaire du 1er février.
Depuis cette date, 510 personnes, dont de nombreux étudiants et des adolescents, sont tombés sous les balles des policiers et des militaires d’après l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). L’ONG précise que le bilan “est probablement beaucoup plus élevé”, d’autant que des centaines de personnes arrêtées sont portées disparues.
“Les forces de sécurité birmanes ont franchi une étape supplémentaire dans la violence aveugle et meurtrière (...) en faisant à nouveau usage de leurs armes contre les populations, causant plus d’une centaine de victimes, parmi lesquelles de très jeunes enfants”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian dans un communiqué.
“Alors que des sanctions ont déjà été prises avec nos partenaires européens et internationaux, (...) j’appelle toutes les forces birmanes à sortir de l’impasse dans laquelle elles conduisent leur pays, à mettre fin aux violences, à libérer sans condition et immédiatement tous les prisonniers politiques et à reprendre le chemin du dialogue”.
L’ONU a évalué à 107, dont sept enfants, et des médias birmans à 114 le bilan des morts samedi pendant les actions de protestation massives organisées contre la junte, qui fêtait la traditionnelle “journée des forces armées”.
Un risque de “guerre civile totale”
Les forces armées “ont porté atteinte, le jour même de la fête des forces armées, à leur raison d’être qui est de protéger les populations. Depuis, le bilan des victimes s’est encore alourdi et la Birmanie s’enfonce chaque jour davantage dans une profonde tragédie”, a poursuivi le chef de la diplomatie française, répétant que la France poursuivrait “sans relâche sa mobilisation aux côtés de ses partenaires européens et internationaux pour soutenir les aspirations légitimes du peuple birman.
Face à ce bain de sang, plusieurs factions rebelles ont menacé mardi de prendre les armes contre la junte. Si les forces de sécurité “continuent à tuer des civils, nous collaborerons avec les manifestants et nous riposterons”, ont-elles écrit dans un communiqué commun signé notamment par l’Armée d’Arakan (AA), un groupe armé fort de plusieurs milliers d’hommes et doté de moyens très importants.
“La situation risque d’évoluer vers une guerre civile totale”, a commenté auprès de l’AFP Debbie Stothard, de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). “La junte ne veut rien céder et des contestataires, largement pacifiques jusqu’à présent, sont tentés d’appeler à l’aide des factions armées pour se protéger”.
“Grève des ordures” ce mardi
Depuis l’indépendance de la Birmanie en 1948, une multitude de groupes ethniques est en conflit avec le gouvernement central pour obtenir plus d’autonomie, l’accès aux nombreuses richesses naturelles du pays ou une part du lucratif trafic de drogue. L’armée avait conclu ces dernières années un cessez-le-feu avec certains. Elle avait même retiré mi-mars l’AA de sa liste des organisations terroristes.
Mais ce week-end, la junte a lancé des raids aériens dans le sud-est du pays, ciblant l’un des plus grands groupes armés, l’Union nationale karen (KNU), après que cette dernière s’est emparée d’une base militaire, tuant plusieurs soldats. Il s’agit des 1ères frappes de ce type dans cette région depuis 20 ans.
Environ 3000 personnes ont fui les violences pour tenter de se réfugier en Thaïlande voisine, d’après des organisations locales. Quelque 2.000 auraient été refoulées à la frontière, une information démentie par le ministère thaïlandais des Affaires étrangères.
En attendant, la protestation se poursuit en Birmanie avec de nouvelles tactiques de résistance. Des appels à “une grève des ordures” ont été lancés mardi pour que les habitants jettent leurs déchets dans les rues et bloquent les carrefours routiers.
À voir également sur Le HuffPost: En Birmanie, l’armée et la police tirent sur les manifestants, au moins 19 morts