Des dizaines de morts en Birmanie, la communauté internationale condamne
MANIFESTATIONS - La répression des manifestations pro-démocratie en Birmanie a fait près de 90 morts samedi, journée la plus sanglante depuis le coup d’État du 1er février au cours de laquelle la junte militaire a fait défiler blindés et soldats...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
MANIFESTATIONS - La répression des manifestations pro-démocratie en Birmanie a fait près de 90 morts samedi, journée la plus sanglante depuis le coup d’État du 1er février au cours de laquelle la junte militaire a fait défiler blindés et soldats dans une impressionnante démonstration de force.
Les États-Unis, l’Union européenne et la Grande-Bretagne ont condamné les “meurtres” commis par l’armée dans le pays, qui traverse une grave crise depuis que la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi a été évincée du pouvoir par un coup d’État militaire le 1er février.
Samedi a marqué la journée la plus sanglante depuis le putsch. “Au moins 89 personnes [ont] été tuées à la tombée de la nuit”, a indiqué l’Association pour l’assistance aux prisonniers politiques, une ONG locale qui recense le nombre de décès depuis le putsch.
Et alors que les Nations unies évoquaient des “rapports” faisant état “de dizaines de morts, dont des enfants, de centaines de blessés”, le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab a estimé que la junte avait franchi “nouveau palier” dans la répression.
Cette brutalité a entraîné sur la scène internationale une série de condamnations et de sanctions touchant les avoirs de nombreux militaires puissants, dont leur chef, mais la pression diplomatique a eu jusqu’ici peu d’impact.
“Comme un jour de révolution”
La sanglante journée de samedi porte à près de 420 le nombre de personnes tuées dans la répression depuis le putsch, selon l’Association pour l’assistance aux prisonniers politiques.
Les militants pro-démocratie avaient appelé à une nouvelle série de manifestations samedi, jour où l’armée organise tous les ans un gigantesque défilé militaire devant le chef de l’armée, désormais chef de la junte au pouvoir, le général Min Aung Hlaing.
Dans l’après-midi, alors que les manifestations se poursuivaient un peu partout dans le pays, l’AFP a pu vérifier qu’au moins 25 personnes avaient été tuées, les médias locaux faisant eux état d’un bilan beaucoup plus lourd.
La violence a éclaté dans toute la région de Mandalay (centre) lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants, tuant au moins dix personnes dans cinq villes différentes,. A Myingyan, un manifestant qui a vu un homme tué après avoir reçu une balle dans le cou, a déclaré que le nombre de morts augmenterait probablement. “Aujourd’hui, c’est comme un jour de révolution pour nous”, a-t-il déclaré.
Dans deux villes de la région de Sagaing, cinq personnes ont été tuées, dont un adolescent de 13 ans pris dans une fusillade, selon un habitant de Shwebo.
As horrific reports of the coup regime’s brutality are coming in, we have also been receiving images of large-scale anti-coup protests happening today. In Pale, in Sagaing, more than 100,000 people, including monks and nuns, estimated to have taken part. #WhatsHappeningInMyanmarpic.twitter.com/Rn63jFRE2S
— Myanmar Now (@Myanmar_Now_Eng) March 27, 2021
Tirs sur un rassemblement étudiant
Dans le nord-est du pays, dans l’État de Shan, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur un rassemblement d’étudiants à Lashio, faisant au moins trois morts, selon un secouriste corroborant les informations des médias locaux.
A Nyaung-U près de Bagan, célèbre site classé par l’UNESCO, un guide touristique a été tué par balles alors qu’il participait à une manifestation.
A Rangoun, des panaches de fumée s’élevaient au-dessus de la capitale économique. Au moins cinq personnes ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi par la police qui a ouvert le feu sur des manifestants qui réclamaient la libération de leurs amis, selon des témoignages.
Près de la prison d’Insein, un rassemblement avant l’aube a sombré dans le chaos lorsque les soldats ont commencé à tirer. Une personne au moins a été tuée, un policier de 21 ans, Chit Lin Thu, qui avait rejoint le mouvement anti-coup d’État. “Il a reçu une balle dans la tête et il est mort chez lui”, a déclaré à l’AFP son père Joseph. “Je suis extrêmement triste pour lui, mais en même temps, je suis fier de mon fils”.
“Un jour de terreur et de déshonneur”
“Les forces armées tuent des civils non armés, y compris des enfants, les personnes qu’elle a justement juré de protéger”, a condamné l’ambassade des États-Unis à Rangoun dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
“Cette 76e journée des forces armées restera gravée comme un jour de terreur et de déshonneur. Les meurtres de civils non armés, dont des enfants, sont des actes indéfendables”, a réagi l’ambassade de l’UE à Rangoun sur Twitter et Facebook.
This 76th Myanmar armed forces day will stay engraved as a day of terror and dishonour. The killing of unarmed civilians, including children, are indefensible acts. The EU stands by the people of Myanmar and calls for an immediate end of violence and the restoration of democracy.
— EUMyanmar (@EUMyanmar) March 27, 2021
L’ambassadeur de Grande-Bretagne a estimé dans un communiqué que “les meurtres extrajudiciaires en disent long sur les priorités de la junte militaire”.
Pour la traditionnelle Journée des forces armées qui commémore la résistance contre l’occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, des milliers de soldats, des chars, des missiles et des hélicoptères se sont succédé sur une immense esplanade de Naypyidaw, devant un parterre de généraux des délégations russe et chinoise.
Le général Min Aung Hlaing a de nouveau défendu le coup d’État, accusant d’irrégularité les élections de novembre, remportées par le parti d’Aung San Suu Kyi, et a promis un “transfert de responsabilité de l’État” après des élections.
“Les actes de “terrorisme qui peuvent nuire à la tranquillité et à la sécurité de l’État” sont inacceptables”, a-t-il déclaré dans un discours.
À voir également sur Le HuffPost: En Birmanie, cette religieuse à genou devant les militaires est devenue un symbole de la résistance