Des "gènes zombies" s'activent dans le cerveau après la mort
CERVEAU - C’est une découverte qui paraît sortir tout droit d’un film de morts- vivants. Après la mort, certaines cellules du cerveau, loin de dépérir, deviennent au contraire particulièrement actives, révèle une étude de l’Université Illinois...
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CERVEAU - C’est une découverte qui paraît sortir tout droit d’un film de morts- vivants. Après la mort, certaines cellules du cerveau, loin de dépérir, deviennent au contraire particulièrement actives, révèle une étude de l’Université Illinois Chicago (UIC) publiée le 23 mars dans la revueScientific Reports.
Les chercheurs de l’UIC ont collecté des tissus cérébraux lors d’opérations de routine du cerveau pour simuler les conditions d’un décès. L’objectif: étudier l’expression génique, c’est à dire l’activité des gènes de nos cellules, dans le cerveau après la mort. Et ils ont trouvé que certains gènes étaient encore plus actifs post-mortem.
Ces “gènes zombies” comme les surnomment les scientifiques, sont spécifiques à un type particulier de cellules, les cellules inflammatoires ou gliales. Les chercheurs ont constaté que les cellules gliales développaient leurs appendices plusieurs heures après la mort.
Mais pas de panique, ce phénomène est parfaitement normal. “Le fait que les cellules gliales se développent n’est pas trop surprenant étant donné que leur travail est d’essayer de maîtriser les dégâts à la suite par exemple d’une attaque cérébrale” explique le docteur Jeffrey Loeb, co-auteur de l’étude.
Activité cellulaire post-mortem
Ce qui est significatif, révèle Loeb, ce sont les implications de cette découverte pour la recherche. La plupart des études qui utilisent des tissus cérébraux post- mortem pour trouver des traitements - par exemple pour la schizophrénie ou la maladie d’Alzheimer - ne tiennent pas compte de l’activité post-mortem des cellules. “Elles présupposent que tout ce qui est dans le cerveau s’arrête une fois que le cœur cesse de battre, mais ce n’est pas le cas”, explique le chercheur.
Les chercheurs ont essayé de quantifier l’activité génique post-mortem en simulant les conditions d’un décès pendant 24 heures sur des tissus cérébraux laissés à température ambiante. À intervalles réguliers, les scientifiques ont analysé l’expression génique des cellules.
Ils ont alors trouvé qu’environ 80% des gènes analysés restaient stables pendant 24 heures. Il s’agissait souvent des gènes dit domestiques qui assurent les fonctions indispensables à la survie des cellules. Ces gènes sont utilisés dans les études pour mesurer la qualité des tissus cérébraux.
Les chercheurs ont aussi constaté qu’un autre groupe de gènes, présents dans les neurones pour assurer des fonctions du cerveau humain comme la mémoire ou le raisonnement, se dégradait très rapidement dans les heures suivant le décès. Ce sont des gènes particulièrement étudiés dans la recherche pour la schizophrénie ou la maladie d’Alzheimer.
Enfin, les auteurs de l’étude ont constaté qu’un troisième groupe de gènes, les fameux “gènes zombies” voyait donc son activité augmenter au moment même où les gènes neuraux voyaient la leur diminuer.
En conclusion de son étude, le docteur Loeb recommande aux chercheurs de prendre en compte ces changements géniques dans leurs recherche en étudiant les tissus cérébraux le plus rapidement possible après le décès pour réduire l’impact de ces changements post-mortem.
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